CHAMPAGNE MICHEL GENET / Antoine,Vincent et Agnès Genet
Cette petite japonaise, la seule à perpétuer la tradition des cabriolets anglais, est devenue depuis 1989 le roadster le plus vendu au monde. Grâce à ses qualités : fiabilité et prix imbattable.
N’y voyez aucune affaire en famille ! Le hasard a fait que les routes se sont croisées entre celles de Philippe Genet de vinsetvintage, et de Vincent Genet, du très réputé champagne Grand Cru Michel Genet, au volant de sa Mazda MX-5 de 1990 dans la fameuse Côte des Blancs. De quoi engager à l’arrêt une conversation sur l’amour des anciennes comme son cabriolet devenu un collector. «J’aime les belles autos, expliquait -t- il, mais qui roulent ! Sans tomber tout le temps en panne. »
Ce qui n’est, hélas, pas toujours le cas avec les voitures de collection, et les incertitudes planant sur leurs mécaniques fatiguées qui ne vous garantissent pas d’arriver à destination sans le secours d’une dépanneuse ! Et c’est bien ce qui avait guidé son choix en 1998 en tombant sur cette Mazda MX-5 d’occasion âgée de 8 ans qui n’affichait que 60 000 km au compteur : une auto ludique alliant fiabilité japonaise et charme des petits roadsters anglais disparus dont elle est encore la seule aujourd’hui à perpétuer la tradition. Le secret de sa recette gagnante concoctée à Hiroshima pour son lancement triomphal en 1989 au salon de Chicago après 7 ans de gestation.
De par la volonté du patron de Mazda à l’époque, l’ingénieur en chef Kenichi Yamamoto, grand passionné de voitures de sport.Un premier élément déclencheur avait fait germé cette idée : une discussion en 1978 avec le journaliste automobile américain parlant japonais, Robert Hall, qu’il rencontrait avec plaisir à chacun de ses reportages au Japon. A la question posée par Yamamoto « quel pourrait être le prochain modèle Mazda ? », Hall, grand nostalgiques des roadsters anglais en voie de disparition à cause des normes de sécurité et d’anti-pollution de plus en plus draconiennes aux Etats-Unis lui répond alors : « un petit cabriolet sportif léger et abordable ! »
Mais à l’époque, le PDG du constructeur d’Hiroshima a d’autres priorités avec la préparation du lancement de sa sportive révolutionnaire RX-7 propulsée par un moteur rotatif.Jusqu’au jour où, en 1982, un ingénieur développement chez Mazda, ami proche de Yamamoto, l’emmène faire un essai en montagne à bord d’une Triumph Spitfire dont la production s’est arrêtée en 1980. Une révélation ! Enthousiasmé par les sensations de conduite de ce petit bolide sympathique en diable, le PDG, en bon stratège, pressent alors qu’il peut y avoir une chance à saisir en lançant à contre courant un tel petit roadster 2 places sportif.
Son calcul est le suivant : il se retrouvera seul sur ce créneau de plus en plus délaissé par les constructeurs et se démarquera en même temps de ses concurrents japonais plus connus comme Honda ou Toyota par cette cure de jouvence de la discrète marque Mazda. Peu de temps après, Yamamoto rencontre à nouveau Hall, lui rappelle sa suggestion de petite sportive et lui propose de l’embaucher dans le bureau d’études de Mazda en Californie.
Banco ! Mais comme d’autres modèles y sont déjà en cours de développement, le projet de roadster devra être étudié par l’équipe en dehors des heures de bureau dans un premier temps ! En interne, le « roadster fantôme » a un nom de code réservé aux initiés : P729. Puis, au fil des mois de brain storming nocturnes ou au petit matin, un deuxième groupe de travail est mis en concurrence à Hiroshima, sur les choix de style, de moteurs, de motricité par l’arrière ou l’avant, de suspensions…Au final, c’est le projet californien dirigé par Shigenori Fukuda qui l’emporte pour cette future Mazda MX-5.
Pour procurer le plus de sensations où le conducteur fait corps avec la légèreté de ce roadster de seulement 955 kg, la Mazda MX-5, au style très inspiré de la petite Lotus Elan, sera équipée à l’avant du 4 cylindres 1600 cm3 16 soupapes à double arbre à cames en tête de la Mazda 323-F poussé à 115 ch-190 km/h à 6500 tours, avec propulsion arrière et suspensions à doubles triangles. Y compris à l’arrière où un ingénieux système donne l’impression d’un essieu directeur dans les virages serrés.
Joueuse en toute sécurité par son équilibre des masses à 50-50, la Miata (son nom pour les Etats-Unis) va faire un malheur en 1989. Très attractive, en plus, par son prix imbattable équivalant aujourd’hui à 25 000 €. C’est la nouvelle coqueluche pour les nostalgiques de la « british touch ». « Un joujou extra qu’on peut décapoter en quelques secondes d’une main tout en roulant. Pas besoin de mécanisme électrique ! » savourait Vincent Genet dont on vient d’apprendre hélas la disparition brutale à 58 ans.
Hommage lui soit rendu, lui qui aimait les bonnes et belles choses de la vie comme ce plaisir de conduire devant une planche de bord au style rétro où le minuscule levier de vitesses, sur la console centrale surélevée faisant office d’accoudoir, se manie avec maestria. En l’an 2000 où sortira le 532 millième exemplaire de cette success story, le Guinness Book des records proclamera la Mazda MX-5 « Cabriolet sportif biplace le plus vendu au monde ». Un record non seulement jamais égalé, mais battu par les 4 générations suivantes de Mazda MX5 qui ont dépassé le million en 2016 !
LA MÊME MARQUE AUJOURD’HUI
MAZDA CX-60 : A L’ASSAUT DES PREMIUM ALLEMANDS
C’est le genre d’invité inattendu qui vient déranger l’ordre des places autour de la table. Dans la famille des SUV Premium, personne parmi les BMX X3, Audi Q5, Mercedes GLC ou Volvo XC 60 n’imaginait qu’un intrus nippon viendrait rouler sur leurs plates bandes. Et en plus à un tarif inférieur en moyenne de 10 000 euros. C’est pourtant ce que réalise l’imposant Mazda CX-60 de 4,74 m de long qui joue les trouble fête avec deux versions : un hybride rechargeable essence 2,5 l de 327 ch, et un diesel 6 cylindres 3 l de 200 ch avec micro hybridation… lire la suite
OENOTOURISME
MON CHAMPAGNE PRÉFÉRÉ
Chouilly est déjà en soi une référence en matière de champagne Grand Cru sur la fameuse Côte des Blancs, cet éperon de craie pure au sud d’Epernay qui lui donne cette minéralité si typée. Et quand le champagne Michel Genet a la chance de posséder 8,20 hectares de ce terroir très convoité qu’est le deuxième plus vaste des Grands Crus avec 500 ha, l’adresse vaut déjà le détour. Et encore plus pour la dégustation d’une des meilleures bouteilles de la contrée, en 100 % Chardonnay, pour son élégance à l’image de la finesse de ses bulles sur des arômes subtils de miel, d’épices, de meringue, et de citron dans un équilibre remarquable qui s ‘exprime en bouche par une sublime allonge sans fin. Tel est ce joyau à l’étiquette au déchiffrement hermétique pour les non initiés :MG BB Vintage 2015. Traduisez Michel Genet Blanc de blancs millésimé 2015, un brut remarquable issu d’une sélection parcellaire, vieilli 7 ans en cuve et dosé à 6,85 g (32 €). De la belle ouvrage sur ce vignoble familial anti insecticides qui s’intitule « Manufacteurs de Grands Crus » et met un point d’honneur à être certifié HVE-VDC (Haute valeur environnementale-Viticulture durable en Champagne ). En guise d’introduction son MG BB Spirit (27,50 €), est aussi une belle entrée en matière avec ce brut dosé à 6 g très aromatique et gourmand après une fermentation malolactique sur lies pour favoriser l’expression du terroir sur des notes grillées, d’agrumes et une finale complexe sur le cacao. www.michelgenet.com
PROFITEZ EN POUR VISITER…
REIMS
*La cathédrale, célèbre chef d’oeuvre de l’art gothique depuis 1211, où furent couronnés 25 rois de France après le baptême de Clovis en 498. La plus longue de toutes avec ses 149 m, elle a été miraculeusement rescapée après les destructions des bombardements de 14. Le fameux « Ange au sourire », statue emblématique du porche, peut en effet afficher son soulagement !
*Les caves à champagne dans les anciennes carrières de craie, Pommery, Veuve Cliquot et son dédale de 20 km de galeries, Taittinger sous l’ancienne abbaye Ste Nicaise, et celles de Lanson dont les galeries voutées servirent de logements pendant les bombardements de la guerre de 14, et même de chapelle avec un vestige qui subsiste aujourd’hui, une statue de la Vierge toujours accrochée sur la paroi.
*Le festival de façades Art déco, symboles de la reconstruction de la ville détruite à 80 % pendant la guerre de 14
*L’Hotel musée Le Vergeur XIII éme et Renaissance construit par un riche marchand grainetier
*L’abbaye St Remi, du nom de l’évêque qui baptisa Clovis, ses parties romanes, XVII ème et son grand cloître
*L’impressionnante porte gallo-romaine de Mars du temps où Reims s’appelait Durocortorum et dépassait en importance Lutèce qui deviendra Paris
*Le palais épiscopal du Tau et sa grande salle à voûte de bois en carène de navire renversée où se tenait le festin des rois après leur sacre. Le palais abrite aujourd’hui un musée sur la cathédrale où l’on réalise, en les voyant, que les statues d’origine sur sa façade mesuraient près de 5 mètres de hauteur !
*Hôtel Jean-Baptiste de La Salle édifié à partir de 1545. Belle cour Renaissance avec avec une tour à escalier à vis ajouré
*La demeure XIIIème des comtes de Champagne
*La villa Demoiselle, splendide témoin de l’Art Nouveau construit entre 1904 et 1908 sur la butte Ste Nicaise par Louis Majorelle pour le directeur des Caves Pommery
*Le musée des Beaux-arts, un des plus beaux de province avec ses collections de tableaux et de sculptures du XVI ème au XX ème : Le Nain, Boucher, Corot, Monet, Pissaro, Renoir, Gauguin, Maillo, Marquet, Foujita, Rouault, Manessier,…
*Le phare de Verzenay, un vrai phare au milieu d’une mer de vignes construit en 1909 par le négociant en champagne Joseph Goulet pour faire la promotion de sa maison. Le rez de chaussée faisait guingette, et en 1940 les Anglais placèrent sur le phare une batterie anti-aérienne. Après restauration en 1999 le Musée de la Vigne y a ouvert ses portes.
________________________________________________________________________PUBLICITÉ
POUR UNE HALTE UN CHOIX S’IMPOSE
Le Château de Sacy, appartenant à la collection Millésime, se dresse sur la montagne de Reims dans le charmant village de Sacy. Cette Maison de Maître peut accueillir tous les voyageurs passionnés d’automobiles avec un parking loin des tumultes citadins.
En plein cœur des vignes, ce joyau intimiste offre 12 chambres et suites, un restaurant avec une cuisine raffinée mettant en avant les produits du Terroir et un espace bien-être Ec(h)o en collaboration avec la marque française de cosmétique naturelle minérale Gemology.
Tout rappelle dans cet écrin l’histoire du et de la Champagne. Une parenthèse pour vous faire vivre une expérience pétillante et unique…
Château de Sacy, rue des Croisettes, 51500 Sacy.
Informations et réservations : +33 03 26 07 60 38 – contact@chateaudesacy-reims.fr https://www.chateaudesacy-reims.fr/
*Les Halles du Boulingrin et leur spectaculaire voute en béton de 19,85 m de haut et seulement 7 cm d’épaisseur construite en 1927.
*Le fort de la Pompelle . Symbole de la résistance rémoise pendant la deuxième guerre mondiale, il fut le seul de la région à rester aux mains des Français jusqu’en 1918 au prix de 12 000 morts. Aménagé en musée des tranchées on y trouve une étonnante (et unique!) collection de 500 couvre chefs de l’armée allemande.
*La bibliothèque Carnegie, chef d’oeuvre de l’Art Déco avec son entrée en mosaïque et son gigantesque lustre suspendu en vitrail.
*Le musée automobile de Reims-Champagne, 230 autos et motos de 1908 à nos jours, un festival de Delahaye, Delage, Panhard, et de voitures à pédales ! (84 Avue Georges Clemenceau/ 03 26 82 83 84/musee-automobile-reims-champagne.com)
EPERNAY et alentours
*Flanez le long des 1500 m de l’avenue de Champagne pour admirer tous les hôtels particuliers où se sont installées les grandes marques champenoises au dessus de leurs 110 km de caves. « The most drinkable avenue of the world » comme l’avait surnommé Churchill qui était un connaisseur !
*La tour de Castellane, construite entre 1903 et 1905 comme emblème publicitaire de la marque de champagne. Gravir ses 237 marches vaut la peine pour contempler du haut de ses 65 m la ville d’Epernay et la vallée de la Marne. A voir aussi son musée sur l’élaboration du champagne.
*Le château Perrier, construit au XIX ème dans le style Louis XIII pour Charles Perrier propriétaire de la marque de champagne Perrier-Jouet. En 1940 il abrita le QG des armées britanniques, puis allemandes de 1942 à 1944. Après la libération de la ville par Patton, les Américains s’y établirent à leur tour !
*Le théâtre Gabrielle Dorziat, du nom d’une comédienne née à Epernay. Inauguré en 1902, il est un des rares théâtre à l’italienne dont la machinerie est encore dans son état d’origine. Mais on n’est pas au coeur du champagne pour rien : les nudités allégoriques des peintures du plafond du foyer chantent l’amour au milieu de guirlandes de raisins. Et sur la façade une sculpture évoque la vigne inspirant l’art théâtral !
*L’abbaye de Hautvillers, fondée en 650, et célèbre par son moine Dom Pérignon (1639-1715) pour ses trouvailles novatrices dans l’élaboration du champagne par assemblage de crus différents.
*Le château de La Marquetterie à Pierry. Ce pur joyau Louis XV a été construit en 1734 par un neveu du grand architecte Gabriel. Pendant la Grande guerre, le maréchal Joffre en fit son quartier général. Et son énorme Renault à 6 roues, avec laquelle il sillonnait les champs de bataille, y est d’ailleurs exposée. Tombé sous le charme du château alors qu’il y était en service à l’état major en 1915, Pierre Taittinger le racheta en 1932.
*L’abbatiale St Pierre d’Orbais . Avec son architecture monumentale et sa flèche gothique qui se voit de loin, elle a été élevée au XII ème par Jean d’Orbais. Celui-ci en aurait fait le prototype de la cathédrale de Reims dont il sera le premier maitre d’oeuvre.
*Le mémorial de Dormans, sa grande tour et son ossuaire rassemblent les restes de 1500 soldats de toutes nationalités (dont seuls 11 furent identifiés) qui furent tués pendant les combats sur le front de la Marne.