Dés sa jeunesse, ce citroëniste du cru a attrapé le virus de la marque aux chevrons, fasciné par la technologie révolutionnaire de la Traction et de la DS lors de leur sortie, à 23 ans d’intervalle.
Christian Ollier et sa fille Coralie / Château La Rose Brana
« Les voitures , c’est comme le vin, ça bonifie en vieillissant ! » rigole Christian Ollier au volant de la Citroën DS de 1974 que son père lui avait achetée d‘occasion à ses débuts. Non seulement il l’a gardé, mais en 1994 il a sauté sur une occase d’enfer. 40 ans d’âge et seulement 120 000 km d’origine au compteur : une Traction Citroën 11 BL de 1955 en parfait état avec, option rare, une horloge Bayard toujours
en marche dans le moyeu du volant. Mais pas plus de huit jours selon l’indication « 8 day » sur le cadran : comme les réveils de l’époque, il fallait la dévisser du volant pour remonter la clé derrière ! « Ca faisait longtemps qu’elle me faisait rêver cette auto, révolutionnaire à son lancement en 1934 avec toutes ces innovations techniques» explique le vigneron citroëniste de Saint Estèphe. Pour la première fois, une française sortait avec carrosserie monocoque en acier autoporteuse (et non plus fixée sur un châssis),
moteur flottant, suspension à 4 roues indépendantes et non plus à lames, freins hydrauliques, et surtout, motorisation par les roues avant, d’où son nom de Traction en opposition à la propulsion par l’arrière. Une innovation qui permettait d’abaisser la hauteur de la voiture grâce à la suppression de l’arbre de transmission sous le plancher vers les roues arrières. Le tout lui procurait une tenue de route exceptionnelle qui en fit la voiture préférée des gangsters avec sa vitesse de pointe de 135 km/h sur la 15 Six au 6 cylindres 2,8 l de 77ch en 1938.
Hélas, lancée trop vite pour sortir la firme de ses difficultés financières après la crise de 1929, la Traction Citroën souffrant de trop de défauts précipita au contraire la faillite de Citroën qui fut rachetée fin 1934 par son plus gros créancier et fournisseur : Michelin. Les ingénieurs de Clermont-Ferrand remédièrent alors à 600 anomalies répertoriées sur la voiture.
André Citroën est mort ruiné un an après la sortie de sa Traction
Mais André Citroën, décédé l’année suivante, n’assistera pas au succès de sa relance par de nouvelles versions 7 cv, 9 cv, puis 11 cv, avec des augmentations de cylindrées du poussif 1303 cm3 de 32 ch au 1911 cm3 de 60 ch en passant par un 1628 cm3. Au fil des années la voiture s’élargit de 1, 62 m à 1,79 m, s’allongea de 4,45 m à 4,96 m, prit de la hauteur de 1,52 m à 1,58 m, se déclina en familiale rallongée avec strapontins entre les sièges avant et la banquette arrière, et passa de la malle plate à la malle bombée plus volumineuse en 1952.
Au total, 760 000 Traction Citroën seront produites jusqu’en 1957, deux ans après l’éclatement d’une deuxième révolution Citroën. Celle qui allait marquer l’Histoire de l’automobile lors du lancement en 1955 d’une voiture d’avant garde ressemblant à aucune autre : la DS avec sa suspension hydropneumatique qui lui permettait même de rouler sur trois roues ! Une invention qui sauva le général de Gaulle lors de l’attentat du Petit Clamart en 1962. Criblée de balles avec un pneu crevé, la voiture put échapper aux tireurs et poursuivre sa route jusqu’à l’aérodrome de Villacoublay. Entrée dans la légende, la DS sera fabriquée pendant 20 ans à 1,4 million exemplaires. Deux fois plus que la Traction. Mais ce que l’on sait moins, est que derrière ces deux voitures françaises emblématiques lancées à 23 ans d’intervalle se cachait un même génie : le sculpteur-styliste maison, Flaminio Bertoni à qui l’on doit aussi la 2CV ! Citroëniste bien connu à Saint Estèphe, Christian Ollier adore sillonner ses vignes au volant de sa 11 BL ou de sa DS. Et faire partager ce plaisir : « Je les prête souvent pour les mariages. » Et pour sa fille Coralie qui a repris le vignoble, « elles font partie du domaine : j’ai été élevé dedans et pas question de s’en séparer. Même si j’ai des souvenirs d’avoir été malade à l’arrière de la DS à cause des oscillations de sa fameuse suspension ! »
contact@rosebrana.com
INSOLITE
RECONNAISSEZ VOUS CETTE ANGLAISE ?
D’un raffinement très britannique avec sa planche de bord, en teck ciré, rehaussée de beaux compteurs ronds chromés, ses entourages de portières en bois et ses sièges en cuir connoly à bourrelets, c’est une « made in Slough ». Du nom de l’usine de la banlieue de Londres d’où sortait cette limousine. Commercialisée, entre autres, sous l’appellation de « Super Modern Sports twelve », elle était en fait la version anglaise… de notre Traction Citroën 11 Légère ! Mais dotée ici d’une finition plus luxueuse, de couleurs de carrosserie rouge, bleu, ou vert plus originales que le noir standard en France, sans oublier les différences sur les phares, les poignées de portes, les feux de position torpille sur les ailes, les essuie glace en bas et non en haut du parebrise, les jantes, les pare chocs et un toit ouvrant en série.
Une histoire méconnue commencée en 1923, lorsqu’André Citroën, mécontent des performances de son importateur britannique crée à Londres une filiale commerciale pour y vendre lui même ses voitures fabriquées à Paris dans l’usine du quai de Javel. Et selon son habitude, le patron français, un brin mégalo avec sa pub lumineuse sur la Tour Eiffel, voit d’emblée les choses en grand comme le racontent Jean-François Ruchaud et Gilles Colboc dans Les Citroën du monde : « André Citroën installe dans un immense bâtiment au sud de Londres le siège social, un luxueux hall d’exposition, un grand atelier d’entretien et de réparation sur trois niveaux réputé pour être alors le plus vaste d’Angleterre, avec même une piste d’essai sur le toit !
Ce bâtiment est desservi par un embranchement de chemin de fer, et les véhicules arrivant de France sont déchargés directement par une grue sur un quai d’où ils peuvent rejoindre , grâce à un monte charge, le premier étage. Celui-ci comporte toutes les dernières innovations techniques : éclairage direct et abondant, chauffage, réseau téléphonique reliant tous les services, ventilation forcée évacuant les gaz d’échappement. Conforme à l’esprit d’André Citroën, ce complexe faisait la fierté des employés anglais de la Citroën Cars Limited, et l’envie des autres constructeurs automobiles. » Et du coup les importations bondissent de 889 voitures en 1922 à 3080 en 1924 et même à 6655 en 1925. Mais l’embellie va être de courte durée.
L’usine de Slough a fonctionné de 1926 à 1966
Afin de contourner l’instauration de taxes douanières à l’importation par le gouvernement britannique en 1926, André Citroën installe à Slough sa première usine ultra moderne à l’étranger. Et en ouvre d’autres pour les mêmes raisons d’anti-protectionnisme, en Allemagne à Cologne, en banlieue bruxelloise à Forest, au Danemark, en Pologne, en Italie, dans le but de conquérir l’Europe.
Hélas, avec la crise économique, les ventes ne suivent pas. Il y aura en 1928 jusqu’à 1400 voitures neuves invendues stockées à Slough ! Et plutôt chauvins, les Anglais ne se montrent guère sensibles aux progrès techniques apportés en 1934 par cette auto tricolore qui allait à l’encontre de la campagne patriotique dans la presse « Buy british » (Achetez britannique) pour relancer l’emploi.
Malgré les efforts de Citroën pour se donner une image de constructeur national en débaptisant sa Traction 11 cv française en Light ou Big fifteen (en référence à la puissance fiscale anglaise). Allant même jusqu’à placer les grands chevrons chromés non pas sur la calandre comme en France, mais derrière ! Avant de les enlever complètement en 1939 ! Et pourtant, les Tractions avaient toujours du mal à convaincre la clientèle. La production qui avait atteint 2037 voitures en 1933 s’effondrait à 679
exemplaires en 1936 pour remonter à 1221 en 1938 avec des versions moins équipées à prix attractifs. En 1940, le gouvernement britannique interdit à la direction de Slough toute communication avec l’usine parisienne réquisitionnée par les allemands. Et la fabrication des Traction Citroën doit faire place au montage de camions militaires. En 1946, les Traction ressortent à nouveau à seulement 1050 exemplaires dont 498 à l’exportation dans les pays du commonwealth . Puis en 1953 démarre la production de la 2CV qui fera un flop Outre-Manche, et en 1956 celle de la DS jusqu’à la fermeture de l’usine en 1966. En 40 ans, 58 282 Traction Citroën « made in Slough » seront sorties, dont 24 970 Tractions; moins que la Belgique avec 31 750 exemplaires. Et André Citroën n’aura jamais atteint la production annuelle prévue pour son usine anglaise surdimensionnée à la hauteur de ses rêves de grandeur.
OENOTOURISME
Mon vin préféré
SAINT ESTEPHE, Château La Rose Brana 2010, un excellent rapport qualité-prix pour ce vin souple et bien charpenté. Une bouche ample aux arômes de fruits rouges avec des tanins soyeux et longs en bouche soutenus par un bel apport de merlot à 45 % après un élevage en barriques d’au moins 12 mois. (20 €)
Profitez en pour visiter…
* Blaye et sa citadelle construite par Vauban en surplomb de la Gironde pour bloquer l’accès de Bordeaux à la flotte anglaise avec, sur la rive opposée à Cussac, Fort Médoc où l’on rentre par la majestueuse porte Royale. La traversée en bac sur 6 km entre Blaye et le port de Lamarque est d’un dépaysement total.
* Le Rigalet, charmant hameau aux petites maisons du XVIII ème au sud de Blaye.
*Bayon-sur -Gironde, son église romane, son abside à 7 pans, et sur un impressionnant promontoire rocheux dominant la Gironde, les châteaux de Tayac et d’Eyquem.
*Château Loudenne, ravissante chartreuse XVII ème à St Yzans-de-Médoc avec jardins à l’anglaise descendant vers la Gironde, et musée dans les chais victoriens autour du travail de la vigne sur ce cru bourgeois.
*Soulac, petite ville balnéaire aux charmantes maisons basses en briques et bois du XIX ème, et sa basilique romane dans laquelle on n’entre pas, mais on descend ! Ce qui lui a valu d’être complètement ensablée avant d’être dégagée à la fin du XIX ème. Un petit train touristique mène jusqu’à la Pointe de Grave.
*Phare de Cordouan, en vedette au départ de la pointe de Grave à Port-Bloc, la visite du plus beau phare de France avec ses étages Renaissance, son portail monumental, l’ appartement du Roi et la chapelle. www.phare-de-cordouan.fr
*Château Cos-d’Estournel, en venant de Pauillac sur la D2, ne manquez pas, au détour d’un virage en côte, l’apparition surréaliste des pagodes indiennes du toit de cette batisse construite ainsi au XIX ème par son fondateur en souvenir de ses clients en Inde où il exportait ce grand cru aujourd’hui propriété de Michel Reybier. Cet ex créateur de la marque Charcuteries d’Aoste y a fait édifié un splendide chais par l’architecte Jean-Michel Wilmotte.
*Vertheuil , ancienne abbatiale du XI ème et son magnifique portail aux voussures ornées de statues.
*Port de Goulée, Saint Christoly-Medoc, charmants ports où accostaient les bateaux pour charger les barriques de vins au debouché des canaux construits par les Hollandais au XVIII ème pour assainir les terrains avec des vannes bloquant les remontées d’eau de mer.
*La Tour Carnet, cette forteresse du XII ème à St Laurent-du-Médoc abrite un des 4 grands crus de Bernard Magrez. A noter que le musée de ses voitures anciennes et de ses Rolls avec lesquelles il fait visiter ses châteaux dans un circuit oenotouristique a maintenant élu domicile non loin de là dans son Cru bourgeois du Château Les Grands Chênes à Saint Christoly-Médoc .
*Château la tour de By, à Bégadan, au milieu des vignes de ce grand cru, montez en haut de cette ancienne tour de guêt qui offre un somptueux panorama sur l’estuaire.
*Bourg, on entre dans la ville basse par la rampe Cahoreau qui passe sous la porte de la Mer creusée dans le rocher, pour grimper par les ruelles jusqu’au château de la citadelle qui abrite un musée de calèches. Terrasse avec très belle vue à la fois sur la Dordogne, la Garonne et la Gironde. Un réseau de salles souterraines surplombe l’estuaire.
* Château du Bouilh, construit sur les plans de Victor Louis (architecte du Grand théâtre de Bordeaux). Il est resté inachevé avec ses curieux communs en hémicycle.
*Château Margaux , majestueux avec son escalier et ses colonnades, la plus belle façade de château du Médoc construit en 1802 par l’architecte Combes, élève de Victor Louis. Visite des chais et de la cuverie de ce fameux Premier grand Cru.
*Moulis-en-Médoc, son église romane aux fresques XII ème-XV ème et ses sarcophages mérovingiens.
*Saint Ciers-sur-Gironde et sa réserve ornithologique de 120 ha avec tours d’observation pour suivre les oiseaux sauvages et les migrateurs qui y font halte.
* Promenades en kayak sur la Gironde depuis St Vivien de Médoc : Kayak et découvertes (06 88 77 53 29) ou Médoc Explorer Canoë (06 88 77 53 29)
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