CLOS DES PRINCE / Marie-Christine et Gilles Prince
Devenu mythique et hors de prix, le Combi Volkswagen des années 50-60 fait rêver les anciens Baba cool par son incitation au voyage avec son look unique en son genre et sa vie à bord très exotique.
Avoir 15 ans en 1968 laisse forcément de riches souvenirs. Entre la déferlante des Beatles, les slogans « Sous les pavés la plage » dans un Paris en insurrection ou l’inoubliable festival de Woodstock avec ses photos emblématiques. Comme celle de ce couple hippie enlacé sur le toit d’un Combi Volkswagen recouvert de peintures psychédéliques. Rien d’étonnant, donc, que presque 50 ans plus tard, Gilles Prince et son épouse Marie-Christine aient réalisé leur rêve : acheter un iconique Combi de 1965 équipé d’un 1493 cm3 de 42 ch ! Mais pas psychédélique celui-là. Car Gilles Prince, courtier en vins, devenu aussi par goût vigneron sur Saint Emilion en 2000, n’a rien d’un néo-hippie ou d’un baba cool écolo.
Ce qui ne l’empêche pas, par souci écologique, d’avoir adopté la culture en bio sur ses 6 hectares de vignoble pour sortir des vins étonnants par l’intensité de leur fruité. Et son Combi Volkswagen, encore impeccable pour son âge, il le bichonne, en profitant de temps à autre de sa version camping car. « Pour nous, ça restait un symbole de liberté et d’indépendance où l’on se sent chez soi n’importe où en road trip dans la nature. Et quand on balade des clients dans les vignes autour de Saint Emilion, on est toujours étonné que tout le monde nous salue au passage de ce Combi qui bénéficie d’un incroyable capital sympathie. »
Dés sa sortie en 1950, le Combi aura suscité un enthousiasme populaire immédiat avec sa bouille tout en rondeurs et au regard perçant, au travers de son parebrise plat divisé en deux (faute de verre bombé après la guerre), couvert, comme une casquette, par la visière du toit. Dénommé en interne le T1 (pour Transporteur 1), ce petit engin original de 1035 kg s’est vite fait appeler le Kombi, surnom dérivé de Kombinationwagen, qu’on peut traduire par véhicule multi-usages ou à tout faire. Aussi bien en minibus 8 places, qu’en utilitaire une fois ses banquettes démontées, avec en plus, des versions fourgons tôlés ou pick-up plateau-benne.
En répondant après la guerre à un besoin de moyens de transport et de mobilité pas cher, le Kombi a ainsi touché toutes les couches sociales : artisans, familles nombreuses, policiers, ambulanciers, pompiers commerçants, hippies… Rustique mais robuste et fiable comme une Coccinelle dont il reprend les soubassements et, à l’arrière, le crépitant 1192 cm3 4 cylindres à plat de 25 ch (puis 30 et 34 ch) à refroidissement par air créé par Ferdinand Porsche.
Mais du coup, sa plateforme rallongée à 4,14 m donne une position de conduite très curieuse : « On est assis au dessus du train avant, et plutôt haut, en ayant la colonne de direction verticale entre les jambes et les pieds sur les pédales contre la tôle de la face avant ! » s’amuse Gilles Prince. Autre originalités : la double porte latérale qui s’ouvre comme celles d’un placard, et à défaut de climatisation, le double pare-brise qui s’ouvre en basculant vers le haut pour rafraichir les passagers ! En 1951 sort la fameuse version Samba, bicolore et aux légendaires 23 fenêtres sur les parois et le bord du toit qui va propulser le Combi dans sa légende.
Et plus encore en 1952, avec le Westfalia, du nom du fabricant allemand de caravanes proposant un aménagement intérieur qui fera du Combi le précurseur des camping car avec frigidaire, buffet-tiroir, étagères dans la portière, coin cuisine-repas transformable en couchette, . Une option que Volkswagen finira par intégrer en interne à sa gamme quatre ans plus tard compte tenu du succès remporté en Europe, aux Etats-Unis et au Brésil où une usine Volkswagen monte des Coccinelles et des Combi à destination de tout le continent américain. En 1954, la sortie du cent millième Combi T1 est fêtée à l’usine de Wolfsburg.
Puis le million est atteint en 1962. Une dernière innovation va rendre encore plus attrayant et logeable le T1 en 1965 avec le toit relevable combiné à une couchette supplémentaire pour la nuit. En 1967, avec 1,8 millions d’exemplaires roulant sur la planète, le T1 cédera sa place au nouveau T2 au pare-brise unique arrondi qui lui vaudra le surnom de « Bay window » pour le différencier du « Split », en langage des connaisseurs en matière de Combi. Mais comme on ne tue pas une poule aux œufs d’or, le T1 continuera d’être fabriqué au Brésil jusqu’en 1975.
Six générations de Combi Volkswagen vont se succéder jusqu’en 2013, avec un changement de nom, le Tranporter, un style plus carré et des transformations où le T4 passera au moteur avant. Abandonnant en même temps la si reconnaissable musique saccadée du refroidissement par air. A la sortie du dernier T6 en 2013 la saga du Combi s’achèvera avec 11 millions d’exemplaires au compteur. Une fin provisoire puisque le voilà de retour depuis 2022 avec plein de clins d’œil stylistiques qui rappellent le premier. Une seconde jeunesse pour le Combi Volkswagen rebaptisé ID-Buzz. Mais avec une bande son qui n’a plus rien à voir : il roule à l’électricité !
LA MÊME MARQUE AUJOURD’HUI
VOLKSWAGEN ID-BUZZ : LE GRAND RETOUR ELECTRISANT DU COMBI
Neuf ans après la sortie du dernier T6, le Combi fait son come-back sous un style néo-rétro qui ravira les fanas de la première version avec plein de clins d’oeil à l’ancien à commencer par son look bicolore. L’intérieur se montre lumineux, ludique, confortable, hyper spacieux et silencieux. Grâce à son moteur électrique développant l’équivalent de 204 ch qui n’a plus rien à voir avec celui de la Cox pétaradante. Mais si le mythique Combi était une incitation aux longs road movie, l’ID-Buzz est plus limité par l’autonomie de ses batteries…lire la suite
OENOTOURISME
LE VIGNOBLE
Joli titre de gloire pour Gilles Prince et sa famille qui récompense 20 ans de ténacité à hisser haut ce vignoble en bio de 6 ha constitué depuis 2000 par des rachats de parcelles au sud de Saint-Emilion où il s’était mis en tête de sortir un vin sortant de l’ordinaire : le Château Clos des Prince s’est vu décerné par le très sérieux Conseil des vins de Saint-Emilion le titre de Coups de cœur 2022 pour ses millésimes 2014-2016-2018. Une preuve de la régularité de ce vin onctueux très expressif et long en bouche sur d’intenses notes fruitées de mûre-cassis. Résultat d’une vinification assurée par le fils Nicolas selon un rituel particulier auquel ce vin doit son originalité : « Après la vendange, les raisins sont conservés en cuve avant pressage durant 12 jours entre 0 et 2 degrès pour calmer les ardeurs de fermentation et permettre à la substantifique moelle de bonifier. Car la pulpe continue de se développer, et par une vinification à froid, le fruit est plus agréable et croquant en bouche après une filtration très légère, pas de collage, très peu de soufre et un élevage de 12 à 16 mois en barriques de 225 litres. » Au final, il en sort de grands vins doublement surprenants vu leur tarif : « On fait de la haute couture au prix du prêt à porter » résume Gilles Prince.
Château Clos des Prince 2018 : Ses 80% de Merlot lui donnent rondeur et souplesse pour tempérer la puissance et le caractère de ses 20% de Cabernet franc adoucis par un léger boisé vanillé. Médaille Or Terre de vins+Argent Concours Bordeaux (29€)
Bordeaux du Clos des Prince 2019 Une nouveauté depuis le rachat en 2018 d’une parcelle sablo-argilo-ferreuse au sud de Saint Emilion d’où provient cette originale cuvée 100% Merlot tout en rondeur sur le fruité très prononcé. (15€.)
Offrande 2014 Une cuvée spéciale qui n’est pas réalisée tous les millésimes selon la quantité et la qualité des récoltes. Composée à 70% d’un Merlot à l’étonnant fruité soyeux et de Cabernet franc à 30%, son appellation est un rappel du saint moine Emilion qui a donné son nom au célèbre village. « Une cuvée bénie des dieux dégustée avec beaucoup de chaleur et d’attention » a écrit en retour avec une photo dédicacée le pape François à qui une bouteille avait été envoyée au Vatican par la famille Prince ! (28 €)
_ PROFITEZ EN POUR VISITER…
*SAINT-EMILION
Le plus beau, et le plus réputé village du Bordelais.
*Accroché sur sa colline, au milieu d’un océan de vignes, tel un fier navire dont le mat domine l’horizon : la flèche du clocher de 4500 tonnes bâti au dessus de l’ église monolithe la plus vaste d’Europe. Avec ses 38 m de long et 20 m de large, elle a été taillée dans le rocher pendant 40 ans au XI ème siècle . Mais ses voutes de 11 m de hauteur sont moins élevées que celles de l’église souterraine d’Aubeterre-sur-Dronne (20 m) en Charente. Grimper les 196 marches du clocher offre en récompense des efforts un magnifique panorama sur la cité et son vignoble.
*La tour du Roy , donjon carré du XIII ème qui offre aussi en complément une belle vue sur le village dans le sens opposé de celle du clocher
*L’ancienne église des Cordeliers et son cloitre . Le troisième beau point de vue sur St-Emilion où l’on voit à la fois le donjon et le clocher de l’église troglodyte
*La porte de la Cadène, spectaculaire avec sa voute en ogive entre une immense tour carrée et un bâtiment gothique. Elle jouxte la dernière maison à pans de bois du village. La porte de la Cadène, qui n’a rien à voir avec celles des fortifications, était inclue dans la cité. Son nom viendrait du gascon “cadena” signifiant la chaine qui la fermait en séparant la population noble de la ville haute de celle plus modeste de la ville basse.
*L’église collégiale et son cloître. Bâtie entre le XII ème et le XV ème elle est une des plus imposantes de Gironde. Styles roman et gothique cohabitent jusque dans le magnifique cloître à double colonnades torsadées.
*Les anciennes halles au grain sur la place du marché où convergent toutes les ruelles de Saint- Emilion dont la fameuse en pente, le Tertre de la tente, avec son pavage chaotique.
*Les catacombes et leur nécropole avec à l’entrée une étrange coupole à double paroi dans laquelle grimpait un escalier . Autre curiosité : la grotte ermitage où vécut au VIII ème siècle St Emilion, le moine breton fondateur de la cité, et connu pour ses miracles. Un culte se développa autour de sa vénération avec la création de nombreux monastères qui accueillaient aussi les pèlerins de St Jacques de Compostelle.
*Dans les environs de Saint-Emilion :
*Les deux châteaux forts de Puisseguin
*L’imposant château de Castegens à Belvès-de-Castillon où se joue chaque année le spectacle remémorant la bataille de Castillon qui marqua la fin de la guerre de Cent Ans contre les Anglais.
*L’église Notre-Dame de Tayac, bel exemple d’architecture romane qui surplombe les étendues de vignes.
*Montagne et ses moulins
*Saint Hippolyte Sur le plateau de Ferrand dominant les vignes se trouve un château du XVII ème et des grottes aménagées dans des anciennes carrières monumentales.
*Saint-Sulpice-de-Faleyrens, témoin d’un lointain passé, en plus de son église romane, c’est là que se trouvait en bord de Dordogne le port de St-Emilion, dit de pierrefitte, du nom d’un menhir de 5 mètres de haut qui s’y dresse encore.
*St Michel-de-Montaigne, à 20 km de St-Emilion. Du château du célèbre philosophe reste la tour du XIV ème où il trouvait l’inspiration pour écrire. Reconstruit au XIX ème le château, très marqué Viollet-Le-Duc, possède une architecture originale avec un mélange de styles médiéval, Renaissance et néo-gothique
LIBOURNE et environs
*Construite comme toutes les bastides du Moyen-Age sur le modèle à l’équerre des camps romains, l’ancienne place Royale de Libourne bordée d’arcades est le point central de la ville où se tient depuis 600 ans le marché le plus prestigieux de la région le mardi, le vendredi, et le dimanche.
*L’Hôtel de ville, et son beffroi du XV ème, remanié dans un style néo-gothique. Belle cour intérieure
*Le musée des Beaux-Arts avec ses collections de Rodin, Princeteau ou Jordaens au deuxième étage de l’Hôtel de ville
*La tour Richard et la tour Barrée, vestige des anciennes fortifications en bordure des quais
*La chapelle Notre-Dame-de-Condat. Seul vestige du château de Condat, sa nef unique gothique présente une particularité : la présence à Bordeaux de Viollet-Le-Duc a permis de la revêtir des mêmes peintures que celles de la Sainte Chapelle à Paris !
*La caserne Proteau, ex école de gendarmerie, et son splendide grand escalier de pierre. Les bâtiments vont être transformés en hôtel de luxe.
*Abzac, son château XVII ème à l’imposante cour carrée entourée de cinq bâtiments à toiture périgourdine s’ouvre sur son vignoble. Et la terrasse du château domine la rivière avec à ses pieds un imposant moulin barrage du XVIIIème.
*Le château de Vayres, un des plus beaux monuments d’Aquitaine, est un balcon sur la Dordogne avec ses jardins à la française, qui descendent jusqu’au bord du fleuve. Son architecture conjugue harmonieusement Moyen Age, Renaissance et classicisme du XVII ème.
*Le Moulin de Porchères Construit en pierres de taille en 1850 dans un cadre bucolique sur l’Isle qui se jette à Libourne dans la Dordogne, il est un des derniers moulins à avoir conservé toutes ses machines de minoterie.
*Guitres A voir, l’abbatiale romane Notre-Dame , perchée sur son rocher surplombant la vallée de l’Isle, est une des plus grandes de Gironde. Elle surprend par ses dimensions et sa charpente du XV ème en forme de coque de bateau renversée. Autre détour qui vaut la peine : la gare-musée construite en 1875 d’où part encore pour une promenade en forêt un vieux train à vapeur avec des wagons de 1900 aux banquettes en bois.
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POUR UNE HALTE UN CHOIX S’IMPOSE
Envie d’une escapade en tout quiétude au cœur d’un domaine viticole confidentiel ? FAGE est le country break idéal. A deux pas de Bordeaux et de Saint-Émilion, l’hôtel 4* affilié « Les Collectionneurs », propose de rêver dans l’une de ses 26 chambres très cosy, en pleine nature. La tranquillité et la douceur de vivre sont assurées dans cette maison de famille vigneronne. Jouxtant l’établissement, le parking accueille votre automobile en toute sécurité (parking non fermé mais veilleur de nuit sur site).
Le restaurant, bistronomique au déjeuner et gastronomique au dîner, et sa terrasse valent également le détour, où avec audace, l’ultra saisonnalité et les produits locaux sont mis à l’honneur par le Chef Clément COSTES. Au fil des heures, la maison se transforme selon vos envies et vous invite à plonger dans le monde du vin et de la belle cuisine à travers des moments de vie quotidiens immanquables : explorer une collection de dégustations haute en couleurs avec Gustavo, vivre l’instant FAGE, un apéro convivial et gourmand proposé tous les jours à nos clients de l’hôtel, ou encore suivre les pas du vigneron et découvrir ce métier passion. FAGE marie avec élégance le confort et les services d’un hôtel 4 étoiles, et l’esprit authentique d’une maison de famille vigneronne. Au plaisir de vous recevoir.
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