Avec sa sublime silhouette allongée, la Ferrari Daytona est à l’Italie ce que la Jaguar Type E est pour l’Angleterre : un chef d’oeuvre mythique ! Signé Pininfarina : tout pour séduire ce vigneron alsacien.
DOMAINE KIRRENBOURG / Marc Rinaldi
« Les bons vins et les belles voitures c’est du même tonneau ! Une forme de jouissance de la vie, même si ce n’est pas politiquement correct. Ça vit, ça vibre, ça chante !» D’un trait, Marc Rinaldi se dépeint tel qu’il est : un fonceur qui ne mâche pas ses mots. Et un anticonformiste qui n’a pas peur de bousculer les usages. Même dans le vin où il a joué les trublions en Alsace pour mieux valoriser Riesling et Gewurtztraminer.
Depuis la création de son grand domaine Kirrenbourg à Kaysersberg sur les coteaux du Grand Cru Schlossberg où il a commencé en 2013 avec l’avisé vigneron biodynamiste Jean Schaetzel. « Ma troisième vie » dit il. Après avoir revendu en 1990 son entreprise sur Colmar devenue en 20 ans N°1 en France des façades en aluminium. Pour se lancer ensuite à 50 ans dans sa passion de toujours : l’automobile. Il devient alors concessionnaire Ferrari à Mulhouse et importateur Maserati.
Et en 1995 il construit, près de Colmar, un circuit automobile, l’Anneau du Rhin. Pas étonnant donc qu’en 1997 Marc Rinaldi craque pour cette Ferrari Daytona de 1970. « Ce n’est pas pour rien que j’ai des origines italiennes par mes grands parents arrivés en Alsace en 1905, sourit-il. Cette auto dessinée chez le carrossier Pininfarina, je la trouvais fascinante et belle par sa ligne ramassée derrière ce très long capot. Comme sur la Jaguar Type E dont Enzo Ferrari avait déclaré qu’elle était pour lui la plus belle voiture du monde. Et en plus, cette Daytona affichait des performances époustouflantes pour l’époque.»
Le résultat d’un sursaut d’orgueil du Commendatore à la sortie en 1966 de la révolutionnaire Lamborghini Miura au V12 3900 cm3 central arrière de 350 ch surpassant ses voitures aux petit cheval cabré. Sa riposte sera en 1968 cette 365 GTB/4, surnommée Daytona en souvenir de la triple victoire aux 24 heures de Daytona des prototypes Ferrari 330 P4 face aux fameuses Ford GT 40. Le Commendatore prend alors sa revanche sur le fabricant de tracteurs, Ferruccio Lamborghini qui, lassé des pannes de sa Ferrari, avait fini par créer sa propre marque de voitures de sport.
La Ferrari Daytona devient l’auto la plus puissante du monde : 281 km/h propulsée par un V12 4380 cm3 de 352 ch avec un 0 à 100 km/h en 5,7 secondes…et un réservoir de 98 litres pour répondre à la gloutonnerie des 6 carburateurs Weber double corps ! Quant à sa très mystérieuse numérotation 365, il fallait être un initié de l’ésotérisme de l’ingegnere Enzo Ferrari pour la comprendre : elle correspondait en cm3 à la capacité de chaque cylindre du V12, soit bien 4380 cm3 au total ! En 1972 sortira une version compétition poussée à 400 ch-297 km/h qui s’illustrera entre autres aux 24 Heures du Mans. Et au final la Daytona se vendra à 1406 exemplaires jusqu’en 1973.
Cette Ferrari Daytona survitaminée raflera un tiercé gagnant au Tour Auto. Un rallye auquel Marc Rinaldi a participé plusieurs fois. « Mon meilleur souvenir c’était avec mon fils François à bord d‘une Lotus Elan 1600 cm3 de 115 ch -180 km/h, cet incroyable poids plume très agile de 650 kg tellement bien équilibré qu’il pèse le même poids sur les 4 roues. » Et avec sa Ferrari Daytona, Marc Rinaldi a couru 4 fois le rallye Maroc Classic, son préféré. Et pour cause chez ce fonceur : « la vitesse y est illimitée ! » explique-t- il avec un éclair de gourmandise dans les yeux…
LA MÊME MARQUE AUJOURD’HUI
LA FERRARI 296 GTB SE MET AU COURANT
Enzo Ferrari s’en retournerait dans sa tombe. Lui qui aimait tant faire chanter ses V12, jamais il n’aurait pu imaginer qu’un de ses bolides roule en silence. C’est pourtant bien ce qui se passe avec la nouvelle Ferrari 296 GTB, la première hybride électrique de la marque qui a du se résoudre à réduire drastiquement les émission de C02 pour échapper aux mégas malus de la réglementation. Au risque de perdre en vitesse et en plaisir de conduite ? Pas du tout au vu de ses performances avec 830 chevaux sous le capot…lire la suite
OENOTOURISME
MES VINS PRÉFÉRÉS
Patiemment constitué depuis 2012, le Domaine Kirrenbourg de Marc Rinaldi est composé de deux terroirs d’exception. Les 3 hectares du Grand Cru Brand vers Turckheim, et le plus réputé qui se situe sur les 7 hectares granitiques du Grand Cru Schlossberg au dessus de Kaysersberg. Ce dernier est exposé plein sud en fond de vallée où les flux d’air frais ventilent le vignoble en terrasse entre 230 m et 400m, et contribuent à la maturation lente des raisins qui donnent, après trois ans d’élevage en barriques, un élégant Riesling très équilibré entre le minéral et le fruité intense issu d’une culture en biodynamie depuis 2015. Ne manquez pas le Grand Cru Schlossberg « K » 2018 (47 €) provenant d’une parcelle sud-est, et plus puissant que le classique Grand Cru Schlossberg 2018 à 40,50 €. Le Pinot noir Cuvée Matthieu 2018 (32,50€) vaut aussi le détour pour son originalité de terroir à la fois granitique et calcaire qui lui donne une finesse en bouche sur un fruité léger, aérien et une subtile finale calcaire. Le Pinot noir Terroir « B » (40,50 €) provenant (c’est inhabituel) d’une parcelle granitique des Grands Crus Brand dévoile des arômes beaucoup plus profond au nez et en bouche.http://www.domainekirrenbourg.fr
PROFITEZ EN POUR VISITER…
–KAYSERSBERG Le magnifique village natal d’Albert Schweitzer dont on visite la maison a gardé toutes ses rues médiévales qui sont un vrai musée en plein air de la vie alsacienne. Tout y est émerveillement entre l’extraordinaire retable de l’église Ste Croix, le pont fortifié, le puit Renaissance, les ruines du château dominant la ville, les multiples maisons à colombages en bois, l’Hôtel-de-Ville à la belle façade Renaissance-Rhénane et sa cour intérieure.
-ANDLAU et ses deux clochers qui émergent au dessus des toits et des vignobles : l’église St André, et l’abbatiale St Pierre-St Paul du XII ème avec son magnifique portail orné des plus belles sculptures romanes d’Alsace, sa crypte double et ses stalles du XV ème. A ne pas manquer aussi la jolie fontaine Renaissance, l’imposante maison de l’impératrice Richarde datant de 1623 et la vue sur le vignoble et au loin la Forêt noire depuis la terrasse des ruines du château XIVème du Haut Andlau.
–MITTELBERGHEIM joli bourg accroché à flanc de coteau avec sa place de l’Hôtel-de-Ville bordée de maisons Renaissance
–RIQUEWIHR C’est parce qu’il a toujours été épargné par les guerres et les destructions que ce gros bourg réputé pour son Riesling conserve ses remparts, ses rues, son château des ducs de Wurtemberg et ses magnifiques maisons du XVIème. Un festival architectural étourdissant.
–OBERNAI Un des plus beaux villages d’Alsace : sa place du Marché bordée de maisons très caractéristiques avec leurs teintes dorées, son ancienne halle aux blés de 1554, son beffroi du XIIIème, l’Hotel-de-Ville au beau balcon sculpté de 1604
–LE HAUT KOENIGSBOURG Sur son promontoire à la vue époustouflante dominant à 700 m la plaine d’Alsace, cet imposant château fort médiéval restauré en 1908 par Guillaume II est impressionnant par ses enchainements de tours, de bastions, de fossés, de machicoulis autour de son grand donjon carré si reconnaissable de très loin. Une remontée dans le temps de la vie au Moyen Age avec sa basse cour, sa forge, ses écuries, son moulin pour tenir en cas de siège.
–EGUISHEIM Plein de charme à 7 km de Colmar, ce village circulaire entouré de ses remparts est un bijou par ses maisons aussi originales les unes que les autres par leurs étonnantes architectures en bois qui s’adaptent à l’exigüité des sinueuses ruelles pavées. Un enchantement.
–COLMAR
A pied ou en barque sur les canaux de la « Petite Venise », la ville est le point de départ idéal pour découvrir la route des Vins depuis l’endroit le plus pittoresque, la place de l’Ancienne Douane avec ses maisons à pans de bois et l’imposant bâtiment de la douane de 1480 recouvert de tuiles vernissées.
–Musée d’art d’Unterlinden dans un ancien couvent du XIIIème, son cloitre gothique- Renaissance, et son exceptionnel retable d’Issenheim dans la chapelle
–La rue des marchands qui concentre la maison Pfister de 1537, petit bijou de l’architecture locale avec sa façade peinte et sa tour d’angle en bois, la maison Schongauer, la maison au cygne.
Un passage sous les arcades en face du musée Bartholdi rejoint la place de la Cathédrale où on peut admirer la collégiale St Martin en grès rouge, et le plus vieil édifice de Colmar, la maison Adolphe (1350) et l’ancien corps de garde (1575) à la splendide loggia d’où étaient proclamées les condamnations. A ne pas manquer non plus la maison des têtes dans la rue du même nom, non loin de l’église des Dominicains étonnante par la légèreté de l’alignement de ses longs piliers sans chapiteau et ses vitraux du XIVème
–La « Petite Venise » avec ses canaux qui sillonnent les anciens quartiers des Tanneurs et le quai de la poissonnerie aux maisons de pêcheurs à colombages de toutes les couleurs. A ne pas manquer, la maison des chevaliers de St Jean (1608) qui ressemble à un palais vénitien avec ses deux galeries superposées en façade, la place du marché aux fruits et sa maison Kern de la Renaissance. Le sculpteur Bartholdi, né ici, a laissé quantité d’oeuvres dans Colmar, dont une réplique de sa statue de la Liberté. Enfin, les petits comme les grands s’émerveillent au Musée animé des jouets et des petits trains. Ouvert en 1993 dans un ancien cinéma de quartier il expose plus de 1 000 jouets sur trois niveaux de visite.