Le propriétaire de ce domaine réputé de Margaux adore les voitures allemandes des années 60-70 en avance sur leur temps. Et en particulier cette Mercedes 300 SEL dessinée par un styliste français.
Chateau Siran / Edouard Miailhe
Chez lui ça n’est pas du snobisme, mais un réel plaisir d’être au volant : Edouard Miailhe adore rouler tous les jours dans sa superbe Mercedes. Néanmoins, détrompez vous, il ne s’agit pas de la dernière énorme Classe S bourrée d’aides électroniques à la conduite. Non, plutôt d’une antiquité. Une vieille Mercedes 300 SEL de 1970 encore vaillante pour ses artères où coule du super 98 pour alimenter un V8 injection de 3,5 l qui peut dégager 200 chevaux. Fauché, le propriétaire de Château Siran ? Obligé de faire durer ses voitures jusqu’à l’épuisement ? Vous n’y êtes pas. Il dispose aussi d’un Range Rover récent pour se déplacer. Edouard Miailhe est en fait un esthète mâtiné d’un nostalgique.
Tout jeune, il a baigné dans le bonheur de vivre au milieu des vignes familiales de Château Siran, et à bord de voitures de rêve. “Celles de mon grand-père passionné de belles américaines, dont une Cadillac que l’on a précieusement conservée, et celles de mon père qui adorait les Mercedes.” Etonnez vous qu’en 2007 le sort l’ait désigné au sein de la famille pour reprendre à la cinquième génération ce Margaux réputé. Et qu’il soit toujours amoureux de superbes autos. Mais les siennes, maintenant. Comme cette Mercedes 300SEL achetée d’occasion en 1997 à une époque où, avec les limitations de vitesse, ce « paquebot des autoroutes » qui avalait tranquillement du bitume durant des heures à 200 km/h n’intéressait plus grand monde.
D’autant qu’ après 27 ans d’existence, ce genre de vieille dame perd toujours son attirance face aux nouveaux modèles. Sauf chez Edouard Miailhe “Quand j’étais môme, mon père avait une 280 SEL 6 cylindres qui m’impressionnait déjà beaucoup par sa ligne, sa grande surface vitrée, son confort et son habitabilité pour nous à l’arrière. J’ai donc retrouvé la même que lui, mais propulsée par un V8 encore plus puissant ! J’aime les autos allemandes des années 60-70 car elles étaient techniquement en avance, avec l’injection, le freinage ABS, la fermeture centralisée des portières. L’élégance de la carrosserie de cette Mercedes 300 SEL tenait aussi à un petit détail qui m’amuse beaucoup. Aucune trappe à essence ne dénature le galbe des ailes arrières : elle est cachée derrière la plaque d’immatriculation basculante ! De plus , la fiabilité de ces Mercedes, et leur finitions luxueuses étaient très au dessus de ce qui se faisait à l’époque.»Effectivement, quand on s’installe au volant de cette Mercedes 300 SEL, son côté cossu germanique très sobre des seventies saute aux yeux.
Deux gros cadrans sur une planche de bord bois et cuir bleu, énorme volant avec le klaxon en anneau inox, sièges en velours bleu à rayures, à la fois confortables tout en étant fermes : à l’époque les Mercedes avaient des rembourrages non pas en mousse mais en crin ! Et le ronronnement du V8 aux accélérations discrètes vous emmenait d’un trait sans fatigue sur l’autoroute du sud de Paris à Marseille qui venait de s’achever. D’autant que sa suspension hydropneumatique à compresseur avec correction d’assiette en dirigeant l’air vers l’avant ou l’arrière, rivalisait avec celle de la DS et des Rolls qui avaient adopté le brevet Citroën. Cette Mercedes 300 SEL faisait donc partie des reines des autobahn au long cours. « Mon rêve, confie Edouard Miailhe, serait de dénicher la même dans sa version 450 SEL au V8 6,9 l de 286 ch, celle avec laquelle Lelouch avait réalisé son film de la traversée de Paris à 225 km/h jusqu’en haut de Montmartre au petit matin ! »
Un bolide qui grattait même les Porsche 911 ! Si bien que la 450 SEL était la voiture de prédilection des pilotes de Formule 1 en dehors des circuits. Mais si cette Mercedes 300 SEL reste aujourd’hui un grand classique par sa ligne à la fois sobre et élégante, elle le doit sans doute au fait qu’elle est aussi française par le génie de son dessinateur, le designer Paul Bracq ! Durant ses dix années au bureau de style Mercedes entre 1957 et 1967, ce Français prolifique (qui passera ensuite chez BMW puis Peugeot) a aussi donné naissance à un mythe automobile, le coupé Mercedes Pagode. Et devinez où Edouard Miailhe a fait restaurer sa Mercedes 300 SEL ? Dans une « clinique » ouverte en 2014 à Bordeaux par un certain Boris Bracq : à 48 ans, il redonne une santé aux voitures crées par son paternel ! « Que voulez vous, quand j’avais 4 ans, j’accompagnais mon père qui restaurait des Bugatti dans l’atelier du fameux carrossier Lecocq, ça vous marque. Et à l’age de dix ans j’en ai fait autant à mon tour ! »
LA MÊME MARQUE AUJOURD’HUI
MERCEDES GLC : TOUT CHANGE SANS EN AVOIR L’AIR
Certains constructeurs font parfois du neuf avec du vieux. Et bien avec son dernier GLC Mercedes a fait du vieux avec du neuf pour ne pas trop dérouter extérieurement ses clients fidèles au deuxième modèle le plus vendu de la marque. Mais à l’intérieur tout change en mieux. Et ce GLC est le seul diesel à pouvoir rouler en ZFE avec une vignette Critair 1 dans sa version hybride rechargeable de 300 ch !…lire la suite
OENOTOURISME
Le vignoble de Siran
Le 2022 sera un des meilleurs millésimes depuis 1947. En partie grâce à sa position en hauteur sur le plateau de fines graves siliceuses et admirablement exposé au sud de l’appellation Margaux à quelques mètres de l’estuaire de la Gironde, des conditions qui ont permis d’échapper aux gels tardifs, puis à la sécheresse qui ont frappé le bordelais en 2022. Une satisfaction supplémentaire pour Edouard Miailhe qui depuis 2007 a hissé Siran, dans la famille depuis 1859, au niveau des plus grands crus de Margaux alors qu’il n’en est pas un. Tout cela parce que l’ancien propriétaire, l’anti-bonapartiste Comte de Toulouse-Lautrec, grand père du peintre, avait refusé de se plier aux procédures administratives du fameux classement de 1855 décidé par Napoléon III !
–Château Siran 2012, ce “Margaux appellation contrôlée” se la joue modeste sur l’étiquette, faute d’avoir été classé grand cru en 1855. Mais il exprime toute sa majesté une fois ouvert : onctueux sur le fruit et légèrement poivré avec une allonge d’arômes de sous bois. La dominante en merlot arrondit harmonieusement, avec le temps, la puissance de ce Margaux qui devient soyeux et très gourmand lorsqu’on goûte un 2009. Et la proportion élevée de petit verdot, jusqu’à 15%, apporte ce rubis profond et cette finale épicée typiques de ce grand vin
–S de Siran 2012, ce deuxième vin en appellation Margaux provient de vignes plus jeunes de 5 à 15 ans tout en bénéficiant du même soin à l’élevage en barriques de 12 mois que le Château Siran. Plus vif, et légèrement épicé, c’est un bon vin de garde jusqu’à 7 ans.
–St Jacques de Siran, cet AOC Bordeaux Supérieur de l’extrémité du terroir sur des graves recouvertes d’argile par les alluvions de la Garonne est un vin complexe intéressant, très minéral, et au nez très poivré.
Profitez en pour visiter…
*Le musée du vin de Château Siran ouvert en 2014. Plus de 7000 visiteurs par an découvrent dans les anciens chais des collections de vieux pichets avec des têtes de personnages célèbres comme Napoléon, de vieilles assiettes en faïence évoquant le vin, des pièces de l’antiquité vinicole. Ne manquez pas l’abri anti-atomique et sa porte blindée d’une tonne et 30 cm d’épaisseur, véritable bunker coffre-fort qui renferme maintenant tous les millésimes du château de 1912 à 2012 !
*Bayon-sur -Gironde, son église romane, son abside à 7 pans, et sur un impressionnant promontoire rocheux dominant la Gironde, les châteaux de Tayac et d’Eyquem.
*Château Loudenne, ravissante chartreuse XVII ème à St Yzans-de-Médoc avec jardins à l’anglaise descendant vers la Gironde, et musée dans les chais victoriens autour du travail de la vigne sur ce cru bourgeois.
* Blaye et sa citadelle construite par Vauban en surplomb de la Gironde pour bloquer l’accès de Bordeaux à la flotte anglaise avec, sur la rive opposée à Cussac, Fort Medoc où l’on rentre par la majestueuse porte Royale. La traversée en bac sur 6 km entre Blaye et le port de Lamarque est d’un dépaysement total.
*Soulac, petite ville balnéaire aux charmantes maisons basses en briques et bois du XIX ème, et sa basilique romane dans laquelle on n’entre pas, mais on descend ! Ce qui lui a valu d’être complètement ensablée avant d’être dégagée à la fin du XIX ème. Un petit train touristique mène jusqu’à la Pointe de Grave.
* Château du Bouilh, construit sur les plans de Victor Louis (architecte du Grand theâtre de Bordeaux). Il est resté inachevé avec ses curieux communs en hemicycle.
*Château Cos-d’Estournel, en venant de Pauillac sur la D2, ne manquez pas, au détour d’un virage en côte, l’apparition surréaliste des pagodes indiennes du toit de cette batisse construite ainsi au XIX ème par son fondateur en souvenir de ses clients en Inde où il exportait ce grand cru aujourd’hui propriété de Michel Reybier. Cet ex créateur de la marque Charcuteries d’Aoste y a fait édifié un splendide chais par l’architecte Jean-Michel Wilmotte.
*Port de Goulée, Saint Christoly-Médoc, charmants ports où accostaient les bateaux pour charger les barriques de vins au débouché des canaux construits par les Hollandais au XVIII ème pour assainir les terrains avec des vannes bloquant les remontées d’eau de mer.
*Château Margaux , majestueux avec son escalier et ses colonnades, la plus belle façade de château du Médoc construit en 1802 par l’architecte Combes, élève de Victor Louis. Visite des chais et de la cuverie de ce fameux Premier Grand Cru.
*La Tour Carnet, cette forteresse du XII ème à St Laurent-du-Médoc abrite un des 4 grands crus de Bernard Magrez. A noter que le musée de ses voitures anciennes et de ses Rolls avec lesquelles il fait visiter ses châteaux dans un circuit oenotouristique a maintenant élu domicile non loin de là dans son Cru bourgeois du Château Les Grands Chênes à Saint Christoly-Médoc .
*Bourg, on entre dans la ville basse par la rampe Cahoreau qui passe sous la porte de la Mer creusée dans le rocher, pour grimper par les ruelles jusqu’au château de la citadelle qui abrite un musée de calèches. Terrasse avec très belle vue à la fois sur la Dordogne, la Garonne et la Gironde. Un réseau de salles souterraines surplombe l’estuaire.
*Moulis-en-Médoc, son église romane aux fresques XII ème-XV ème et ses sarcophages mérovingiens.
*Phare de Cordouan, en vedette au départ de la pointe de Grave à Port-Bloc, la visite du plus beau phare de France culminant à 67,5 m de haut, surnommé le « Versailles des mers » avec ses étages Renaissance auxquels on accède par un majestueux escalier circulaire de 311 marches, son portail monumental, l’appartement du Roi et la chapelle.www.phare-de-cordouan.fr
* Le Rigalet, charmant hameau aux petites maisons du XVIII ème au sud de Blaye.
*Château la tour de By, à Bégadan, au milieu des vignes de ce grand cru, montez en haut de cette ancienne tour de guet qui offre un somptueux panorama sur l’estuaire.
*Vertheuil , ancienne abbatiale du XI ème et son magnifique portail aux voussures ornées de statues.
*Saint Ciers-sur-Gironde et sa réserve ornithologique de 120 ha avec tours d’observation pour suivre les oiseaux sauvages et les migrateurs qui y font halte.
* Promenades en kayak sur la Gironde depuis St Vivien de Médoc : Kayak et découvertes (06 88 77 53 29) ou Médoc Explorer Canoë (06 88 77 53 29)
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POUR UNE HALTE UN CHOIX S’IMPOSE
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InterContinental Bordeaux – Le Grand Hotel
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