Ce vigneron du Var est ravi. D’avoir retrouvé cette Fiat 500 Maggiolina métamorphosée par un carrossier italien. Et de se promener avec en déclenchant au passage des élans de sympathie.
Château Réal Martin / Jean-Marie Paul
Par quel mystère s’est elle retrouvée là ? Juste à côté de chez Brad Pitt et Angelina Jolie dans leur vignoble de Miraval ? Car cette belle italienne est une star aussi. Depuis sa révélation au salon de Turin en 1957. La Fiat 500 Maggiolina, avait été fabriquée cette année là en un seul exemplaire pour accompagner le lancement de la nouvelle Fiat 500. La mini voiture phénomène au succès planétaire qui allait se vendre à 3,7 millions d’exemplaires jusqu’en 1975.Par des détours de l’Histoire difficilement retraçables, c’est Jean-Marie Paul, le patron du traiteur Butard Enescot devenu propriétaire du vignoble Château Real-Martin qui est tombé un jour sur cet unique petit cabriolet Fiat 500 à vendre.
Plutôt collectionneur de grosses cylindrées anciennes, Jaguar, Porsche, Corvette, ce passionné n’a pas hésité une seconde. « Cette Fiat 500 Maggiolina a franchement un look d’enfer qui a de quoi faire craquer n’importe qui. Et je le constate par les réactions à chaque fois que je l’utilise pour descendre en ville. Elle dégage un capital de sympathie incroyable. » Encore plus effectivement que la Fiat 500 « normale » bien connue. Et qui avait été baptisée Fiat « Nuova » à sa sortie en 1957. Pour la différencier de la Fiat 500 antérieure, surnommée la « Topolino »(petite souris) à cause de de ses deux petits phares sur les ailes qui ressemblaient aux oreilles de Mickey mouse ! Lancée en 1936, et fabriquée aussi en France sous le nom de Simca 5, cette Topolino au 4 cylindres de 570 cm3 était déjà à son époque la plus petite voiture au monde.
Après la guerre, dans une Italie en reconstruction, une évidence s’impose aux dirigeant de Fiat : il faut créer une mini voiture ultra lègère, et donc très bon marché. Une alternative pour toutes les familles italiennes qui, faute de moyens, ne se déplacent qu’en scooter. Dante Giacosa, déjà père de la Topolino, se remet donc au travail. Et en 1955, après plusieurs propositions rejetées, son « projet 110 » est retenu. Ce sera cette puce nerveuse de 470 kg, et d’à peine 3 m de long (1 m de moins que la 2CV!) et seulement 1,32 m de large, propulsée à 95 km/h par un petit 479 cm3 2 cylindres de 15 ch refroidi par air à l’arrière. Grace à ce moteur pas plus encombrant que celui d’une moto, Giacosa réalisera l’exploit de dégager un maximum de place dans un micro habitacle pour y asseoir 4 passagers. C’est donc sur cette base qu’à la demande de la direction de Fiat, un carrossier renommé va transformer la populaire Nuova 500 en élégant cabriolet chic pour faire rêver les bourgeois.
Francis Lombardi, petit constructeur à Vercelli entre Turin et Milan faisait partie avec Abarth, Giannini et Moretti, de ces préparateurs et constructeurs inventifs qui commercialisèrent des versions recarrossées ou modifées des modèles Fiat. Offrant ainsi l’opportunité à une clientèle aisée d’échapper à l’uniformité. Francis Lombardi traite alors cette Fiat 500 Maggiolina dans un style très luxueux avec une face avant ornée d’une fausse calandre chromée du plus bel effet. Un artifice laissant croire que le moteur est à l’avant comme dans tous les cabriolets sport ! La façade de l’auto est retravaillée avec des phares encastrés pour lui donner plus de relief. Et les bas de caisse sont recouverts d’un bandeau chromé pour rendre l’auto encore plus clinquante.
A l’intérieur luxueusement garni d’une sellerie cuir, un volant sport en bois frappé au centre du logo F de Francis Lombardi renforcera le côté chic de cette Fiat 500 Maggiolina revisitée. La planche de bord complètement différente, et beaucoup plus esthétique, affiche comme les sportives un gros compteur sur fond noir dans un encadrement à casquette avec commandes de chaque côté qui donnent l’impression de pouvoir rouler à des vitesses folles le visage fouetté par le vent…Mais les pétarades du petit 479 cm3 ramènent vite à la réalité. Et malheureusement cette Fiat 500 Maggiolina présentée en vedette au salon de Turin de 1957 restera au stade d’exemplaire unique. A la plus grande joie de son propriétaire aujourd’hui.
LA MÊME MARQUE AUJOURD’HUI
FIAT 500 ABARTH 595 COMPETIZIONE : UNE FURIE !
Cette bombe perpétue la légende du sorcier italien de la mécanique. Celle du fameux Carlo Abarth qui déjà dans les années soixante dopait les petites Fiat 500 en les faisant vrombir avec les fameux pots d’échappement à sa marque. Aujourd’hui, la Fiat 500 « abarthisée » loge 180 chevaux sous le capot ! Des pur sang très remuant qui propulsent cette auto d’à peine 1000 kg à 225 km/h…lire la suite
OENOTOURISME
LE VIGNOBLE
Sur les chemins cahotiques escaladant les coteaux de ses vignes de Réal Martin, près de Brignoles dans le Var, Jean-Marie Paul au volant de son 4X4 est intarissable : “En 2001, j’ai eu le coup de foudre pour ce vignoble de 40 hectares, magnifique par son terroir, son exposition privilégiée, et son altitude à 350 m qui donne de la fraicheur au fruit la nuit. “ Un domaine qui, du temps des Comtes de Provence, faisait 1500 hectares, englobant aussi le vignoble de Miraval. Celui de ses voisins Brad Pitt et Angelina Jolie. Il réveille alors cette belle endormie, replante en cinsault, Grenache, syrah et rolle, crée une cuverie thermo régulée pour mieux maitriser la qualité et des chais pour l’élevage en barriques. Une deuxième passion est née chez ce patron du traiteur Butard Enescot : ”Faire son vin procure une énorme satisfaction. Un bon vin et ses assemblages de cépages ressemble à une oeuvre d’art. Comme pour un peintre qui avec ses tubes de couleur réalise une belle composition. » Comme son rouge Optimum au fruité dense et velouté, élevé 1 an en cuve et 12 mois en futs de chêne. Au côté des blancs et de ses rosés à la fraicheur minérale (60% de la production) qui font un tabac aux Etats-unis. Ce qui lui fait dire, “je m’auto proclame ambassadeur des rosés de Provence !”
Optimum rouge 2006: syrah, grenache, cabernet de 30 ans
Bouche ample et fruitée, tanins soyeux sur une palette d’aromes nuancés 21 €
Château Réal martin rouge 2013 : 60% syrah et 40% cabernet d’age moyen 35 ans
Tanins soyeux, fruité griotte et notes pôivrées 14 €
Cheval Martin rouge 2016 : 80% syrah, 10% cabernet, 10% cinsault vignes de 15 ans Nez puissant poivré, aromes de fruits noirs de cacao et d’épices 10 €
Grande cuvée rosé 2016 : 50% Grenache, 20% cinsault, 10% syrah, 20% mourvèdre, age moyen 25 ans
Fraicheur fruitée et minérale sur une bouche soyeuse 13 €
Perle de rosé 2016 : 40% Grenache, 30% cinsault, 20% syrah, 10% rolle age moyen 25 ans
Plus croquant en bouche et lgèrement citronné 9,50 €
Blanc de blancs 2016 : 100% rolle de 35ans
Fruité pêche-abricot légèrement épicé sur une finale tout en rondeur 14 €
PROFITEZ EN POUR VISITER …
-L’ancien Brignoles et son dédales de ruelles médiévales qui grimpent jusqu’au splendide palais comtal, l’actuel musée
-Le vieux village colline de Barjols où l’eau coule à flot dans les rues escarpés jalonnées de 28 fontaines et 14 lavoirs, splendide place en pente ombragée sous les platanes , vue splendide sur le vallon depuis le haut
-Cotignac, village escarpé, aussi charmant que Barjols, au pied d’une falaise creusée d’habitations troglodytes et surmonté de deux tours de guêt médiévales
-La célèbre abbaye du Thoronet au pur style roman très dépouillé
-L’imposante Chartreuse de La Verne à Collobrières fondée en 1170 sur un éperon rocheux au Coeur de la forêt des Maures
-Saint Maximin la sainte Baume et la plus belle basilique en gothique provençal, ses rues en arcades, ses vieilles maisons à colombages, son beffroi, le couvent royal et son cloître
-Collobrières, pittoresque village ombragé dont la spécialité est le marron glacé et l’exploitation du liège des forêts environnantes