Normal pour un vigneron anglais d’avoir craqué pour une Mini Cooper S la plus british des petites voitures à succès : la fameuse Austin Mini vendue à 5,3 millions d’exemplaires dans le monde.
Domaine Michel Rebourgeon
Delphine et Steve Whitehead
« L’Anglais du village ». Tel a longtemps été le surnom de Steve Whitehead à Pommard. Difficile, en effet, d’y passer inaperçu au volant d’une Mini Cooper S de 1968 ou d’un cabriolet Triumph ! Et sa destinée n’est pas non plus habituelle. Ce marchand de vins, près de Manchester, a entamé une nouvelle vie le jour où il a pris en stage une jeune élève française d’une école de commerce, Delphine Rebourgeon originaire de Pommard. Un mariage s’en suivit et voila comment Steve Whitehead est devenu non seulement époux d’une Bourguignonne, mais aussi vigneron en Bourgogne !
Sans abandonner pour autant son amour pour les belles anglaises emblématiques du génie automobile britannique comme le prouve son garage. Si chaque pays a eu son icône populaire, la « Deuche » pour la France, la « Cox » pour l’Allemagne ou le « pot de yaourt » pour l’Italie avec la Fiat 500, incontestablement, la couronne de la reine d’Angleterre revient à la Mini Cooper S Elle mérite bien son nom avec son petit 3,02 m malgré tout très logeable où 80% de sa longueur était occupée par les 4 passagers, et 20% seulement par la mécanique grâce au moteur transversal, à la boite de vitesse encastrée dessous et aux petites roues aux 4 coins. Si bien que la voiture se transformait ,en plus pour le plaisir, en véritable karting scotché au bitume ! Et compte tenu de son poids plume de 575 kg, la première mini de 848 cm3 et 34 ch filait à 120 km/h. Des performances répondant parfaitement à la mission qui avait été confiée au génial ingénieur Alec Issigonis. Car la crise du canal de Suez en 1956, et ses menaces sur l’approvisionnement pétrolier avec une flambée des prix, avait incité les dirigeants de

BMC, la British Motor Corporation, à lancer une petite voiture économique en carburant. Après 8 mois d’études le premier prototype XC9003 pourvu des solutions révolutionnaires d’Issigonis voyait le jour en 1957. Et ressemblait, à quelques détails près, à la Mini lancée le 18 Août 1959 qui allait devenir la voiture anglaise la plus vendue de l’Histoire avec 5,3 millions d’exemplaires jusqu’en 2000. Avant que cette légende sur 4 roues renaisse en 2001 avec la relance de la marque par BMW. Et pourtant, à ses débuts le démarrage des ventes fut laborieux. C’est que mini-taille ne rimait pas avec mini-prix : l’Austin seven alias la Morris Minor (les deux marques sous lesquelles elle était vendue avant de s’appeler Mini en 1962) coûtait deux fois plus cher qu’une Fiat 500 ! Et le même prix qu’une voiture de taille normale. Le tout pour un véhicule spartiate à suspension « noyau de pêche » avec de simples coussinets caoutchouc (pour gagner de la place), des vitres coulissantes un peu guillotines pour sortir la tête, des portières à charnières extérieures, et à ouverture intérieure en tirant un cable, sans oublier le volant à la position de conduite digne d’un camion ! L’accueil fut donc mitigé. Mais c’est

finalement un ami d’Issigonis, John Cooper qui va propulser les ventes de la Mini en la transformant en voiture de course. Ils se connaissaient pour avoir piloté ensemble les petites monoplaces qu’ils s’amusaient à construire. Et petit à petit, Cooper, fils d’un garagiste de Surbiton en banlieue de Londres, était devenu célèbre en révolutionnant la Formule 1 avec la première monoplace à moteur central arrière. Aux mains de jeunes nouvelles stars du volant comme Jack Brabham, Stirling Moss et Maurice Trintignant, les Cooper décrochèrent 16 victoires en 9 ans et le titre de champion du monde des constructeurs en 1959 et 1960. En proposant ses services, moyennant des royalties sur chaque voiture vendue par BMC, John Cooper allait devenir pour la Mini ce qu’ont été Abarth pour Fiat ou Gordini pour Renault : le sorcier britannique de la mécanique.
Même Enzo Ferrari a raffolé de la Mini Cooper S
En 1961, le lancement de la Mini Cooper S a l’effet d’une bombe : avec un moteur poussé à 997 cm3 et 55 ch et des freins à disque pour calmer ses ardeurs, la « familiale populaire » d’Issigonis se métamorphose alors en bolide frôlant les 140 km/h ! Du jamais vu sur une si petite auto. Du coup, de voiture délaissée pour son tarif élevé, la Mini Cooper S devient le dernier snobisme automobile avec lequel il est de bon ton de s’afficher : Mick Jagger, la sœur de la reine, la princesse Margaret et son mari Lord Snowdon, Steve Mc Queen, Brigitte Bardot, et même Enzo Ferrari, vont raffoler. de la Mini Cooper S En 1966, Brian Epstein, leur manager, offrira à chacun des 4 Beatles une Mini Cooper S. Et celle de George Harrison repeinte avec des dessins psychédéliques servira d’emblème au groupe dans son film-album Magical Mystery Tour aux titres inoubliables comme Penny Lane ou All you need is love. Du délire. Plus que jamais, à Londres, alors capitale de la jeunesse dans le vent, la Mini Cooper S était devenue un objet de mode en même temps que la mini-jupe lancée par la styliste Mary Quant !

Tout cet engouement, la petite anglaise le devait aussi à ses exploits sportifs en rallye et en circuit qui ont contribué à forger sa légende. Car au fil des années, la Mini s’est musclée avec en 1963 la Mini Cooper S 1071 cm3 de 70 ch, et en 1964 la Mini Cooper S 1275 cm3 de 76 ch, puis 90 ch taquinant le 160 km/h. Une vraie terreur en rallye : entre 1964 et 1967, la Mini Cooper S remporte trois victoires au Monte Carlo devant des Ford Falcon 4,7 l V8, des Porsche 911 S ou des Lancia Fulvia pourtant plus puissantes ! Mais l’anglaise compensait ce handicap par sa légèreté et une agilité diabolique. Grace à son mini gabarit, les roues avant et arrière passaient quasiment en même temps les virages à la corde sans braquer !
Il a eu sa première Mini d’occase à 19 ans pour faire des rallyes
Et pendant ce temps là, à Manchester, Steve Whitehead, comme tous les jeunes de sa génération rêvait d’en découdre aussi au volant d’une Mini Cooper S. En 1969, à l’age de 19 ans, avec un copain qui gonflait les moteurs, il commence à écumer les rallyes locaux sur une Cooper MK I d’occasion de 1965, puis à 25 ans avec une Ford Escort Mexico pendant deux ans dans les rallyes du championnat d’Angleterre. « Après, j’ai arrêté car Delphine est arrivée dans ma vie et je suis parti en France ! » . Mais aujourd’hui encore, la passion est toujours là : en camping car avec toute la famille, il part suivre

les rallyes WRC d’Allemagne, d’Espagne ou le Monte Carlo, « car ceux-là ne tombent pas pendant les vendanges ! » dit-il. Et autour de Pommard, il n’est pas rare de le voir « attaquer » pied au plancher au volant de son Austin Mini Cooper S MK II 1275 cm3 de 76 ch sur les petites routes qui serpentent au milieu des vignes. « C’est un rêve de jeunesse qui s’est réalisé en 2008 lorsqu’un ancien client de mon magasin de vins en Angleterre m’a proposé de lui racheter la sienne qui n’avait que 32.000 miles au compteur. Des Austin Mini Cooper S comme la mienne, il n’y en a eu que 2600 de fabriquées alors que les Morris Cooper ont été plus nombreuses. Je l’adore mon cube à roulettes ! » dit Steve Whitehead, en frémissant de sa moustache « so british ». Et il n’a jamais manqué de participer au rallye AOC de Beaune. Traduisez : Automobile d’origine et de collection ! Mais au village, c’est plus souvent au volant d’un tracteur que l’on croise Steve Whitehead de retour des vignes du domaine Rebourgeon, et de ses 18 petites parcelles réparties sur Pommard, Volnay et Beaune qui totalisent 3,5 hectares. Un morcellement typique de la Bourgogne des grands crus et de ses climats. « En 1995, mon père parlait de revendre notre petit vignoble familial qui s’était constitué peu à peu depuis 1550. Mais je trouvais dommage d’abandonner cette tradition, raconte Delphine. Alors, avec Steve, on a décidé de se lancer. »
Des vignes sur Pommard d’un age exceptionnel : 114 ans !
Voilà comment de marchand de vins, Steve Whitehead est passé producteur de vins ! Et pas n’importe lesquels vu les très belles parcelles en 1er cru, et une de 21 ares en Pommard village aux vignes vieilles de 114 ans ! La plus extraordinaire est celle des Rugiens. Ses 17 ares donnent autour de 1000 bouteilles en 1 er cru à partir d’un côteau argilo- calcaire, au sol profond jusqu’à la roche mère, et avec un taux de fer élevé donnant une coloration rougeâtre à la terre, d’où l’appellation Rugiens pour ce climat qui donne un vin très minéral. « Nous avons eu la chance, malgré les gelées terribles qui ont encore ravagé le vignoble bourguignon en 2016, d’être à ¾ de nos rendements sur les rouges qui étaient moins exposés en haut de côteaux » se console Delphine Rebourgeon. Et ici la vinification se fait encore à l’ancienne avec des vins robustes très tanniques garants d’une longue conservation. « Très fruité sur le nez, notre Volnay 1 er cru 2013, non filtré et 18 mois en fûts de chêne, sera au maximum de sa forme entre 5 et 9 ans » estime Steve Whitehead. Rien à voir avec la tendance actuelle des vins prêts à boire ! Et au domaine Rebourgeon où ce savoir faire ancestral s’est transmis de génération en génération depuis 1550, la relève est assurée avec William, 18 ans, tout juste sorti du lycée viticole de Beaune. Quant au petit dernier, Samuel, devinez le métier dont il rêve, à la grande joie de son père : designer automobile !
LA MÊME MARQUE AUJOURD’HUI
Mini Clubman Cooper S
Les dernières Mini ont pris de l’embonpoint par rapport aux premières : 550 kg de plus mais 100 chevaux supplémentaires sous le capot ! Avec 192 ch et une vitesse de pointe de 235 km/h, cette troisième version, depuis la relance de la marque par BMW en 2001, procure toujours des sensations de karting ! (lire la suite)
OENOTOURISME
Mon vin préféré
Les Whitehead sortent des vins à l’ancienne qui deviennent rares par leur acidité et leur forte teneur en tanins, gage de longue garde. Volnay 1er cru 2013 très fruité au nez (25,50 €). Pommard 1 er cru Les Arvelets, un vin puissant mais fin et rond sur le fruit, issu de vignes de 75 ans sur un côteau calcaire marneux ( 34 €). Le Rugiens 2013 provenant de terres rouges ferrugineuses est encore plus minéral avec beaucoup de tannin qui s’arrondiront pour donner un vin au mieux de sa forme d’ici 5 à 9 ans (40€).
Profitez en pour visiter
*Beaune, ses vieilles halles médiévales où ont lieu chaque année les fameuses ventes aux enchères à la bougie des vins des Hospices de Beaune, son Hôtel Dieu, fondé en 1443, merveille de l’art burgondo-flamand et sa grande salle des malades de 72 m de long avec l’enfilade des lits à colonne et la magnifique voute de bois en carène de navire renversée , le musée du vin de Bourgogne dans l’ancien Hôtel XV ème des ducs de Bourgogne.

*Nuit St Georges, la capitale de la Côte à laquelle elle a donné son nom, son église romane St Symphorien et sa rare cage d’escalier tournant du XVI ème dans un étonnnant cylindre ajouré en bois, le beffroi de l’Hotel de ville et l’hopital St Laurent du XVII ème.
* La verdoyante route panoramique entre Nuit-St Georges, Bruant, plongeant ensuite sur Bouilland et ses cirques rocheux aux collines boisées
*Le fameux château du Clos de Vougeot, son grand cellier du XII ème où ont lieu les cérémonies de la Confrérie du Tastevin, ses quatre énormes pressoirs du moyen age, le dortoir des moines et sa spectaculaire charpente.

*Un bijou méconnu niché dans un écrin de verdure au fond d’un vallon éloigné de tout, mais qui vaut le détour : le Château de Soussey-sur-Brionne, non loin de Pouilly en Auxois, réserve une belle surprise avec son corps de logis Renaissance, sa tour pigeonnier, et son exceptionnel donjon du XIIIème sur trois étages en voutes gothiques sur un pilier central où décors et personnages vous plongent dans la vie des seigneurs du Moyen-Age. Visites guidées du 1er juillet au 18 août et du 1er au 15 septembre. Tel : 06 80 14 56 02

*Dijon, le Palais des ducs de Bourgogne et ses tours de Bar et de Philippe-le-Bon d’où on découvre une belle vue sur la ville jusqu’aux premier contrefort sdu Jura, les vieilles rues et la place François Rude aux maisons à pans de bois du XV ème, le musée du folklore bourguignon avec ses scènes reconstituées dans le cloître du monastère des Bernardines, l’Hotel de Vogüé du XVII ème et son toit en tuiles vernissées, le musée Amora créé par le principal fabricant de moutarde de Dijon.

*Le château de Savigny les Beaune avec sa collection d’Abarth de course, de voitures de pompiers et ses 90 avions de chasse dans le parc transformé en base aérienne.* Le vieux bourg fortifié de *Chateauneuf avec ses rues étroites du XIV ème, ses places, ses remparts, et son chateau surplombant les vallées alentours qui commandait la route entre Dijon et Autun et le canal de Bourgogne qui passe au pied.
*Le château de Gevrey-Chambertin et ses tours carrées forteresses bâties au X ème siècle, aujourd’hui propriété du Chinois qui dirige les casinos de Macao.

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