CHÂTEAU CLINET / Ronan Laborde
La célèbre appellation Pomerol recèle aussi un autre grand cru millésimé 1963. Pourvu d’une belle robe et d’une superbe allonge à vous faire saliver : la mythique Chevrolet Corvette Stingray !
« Comme pour une bonne bouteille de vin, les beaux millésimes automobiles se conservent bien. » A Château Clinet, l’emblématique Pomerol, Ronan Laborde parle en connaisseur, lui qui se met en scène sur le site internet de son vignoble avec sa Chevrolet Corvette Stingray de 1963. Un rêve qu’il a fini par réaliser en 2016 en l‘achetant en cachette en Allemagne pour en faire la surprise à sa femme Monique pas franchement emballée sur le coup.
« Mais quand je l’ai vu après au milieu de toutes les voitures réunies à l’occasion du concours d’élégance de Chantilly, là j’ai saisi tout son côté exceptionnel » reconnaît elle. Autant la première Corvette, la C1 de 1953, était un festival de courbes voluptueuses et charmeuses qui faisaient concurrence aux belles anglaises. En revanche, à sa sortie en 1963, cette C2 Stingray affiche un méchant look bestial et anguleux de guerrier prêt à tirer ses trois missiles bombés émergeant à la surface du capot à la ligne très plane.
Un design viril d’avant garde qui ne devait plus rien à l’inspiration européenne, mais à celle de son concepteur, le Japonais Larry Shimoda (d’où ce côté armure de samouraï). Et celle du designer en chef Bill Mitchell, grand amateur de pêche au gros fasciné par le dynamisme et l’agressivité des requins. Une passion qui s’est transcrite dans la fluidité de cette C2 et son avant affiné en nez de requin accentué par l’absence de phares apparents grâce à des optiques rétractables pivotantes.
Elle aurait donc pu, en clin d’œil, s’appeler « Corvette Shark ». Mais son surnom de Stingray (raie à éperon) cette Corvette le justifie pleinement quand on la regarde de l’arrière. L’axe du bossage central du capot se prolonge par une arrête sur le toit et au milieu de la lunette arrière coupée en deux jusqu’à l’extrémité en pointe de cette poupe effilée comme la queue d’une raie encadrée de nageoires plates au dessus des roues pour bien les plaquer au sol. Car le style de la carrosserie était aussi directement lié aux études en soufflerie dont la C2 était la première des Corvette à bénéficier.
Pour concurrencer le coupé-cabriolet Ford Thunderbird à 4 places, une version rallongée avec deux places supplémentaires sera construite. Mais lors de sa présentation, le PDG de General Motors restera coincé à l’arrière en raison de l’accès étroit ! Et le projet sera abandonné. Unique en son genre par son look, la fameuse version « Split window » de 1963 sera aussi abandonnée l’année suivante pour des motifs de sécurité en raison de sa mauvaise visibilité arrière.
Mais cette singularité éphémère de la « split window » rend aujourd’hui la Stingray C2 très recherchée (avec seulement 10 594 exemplaires fabriqués). « Car en plus, elle a un look de Bugatti Atlantic, mais en beaucoup moins cher » plaisante Ronan Laborde. Néanmoins, le très imaginatif Bill Mitchell (à l’origine aussi des superbes Camaro et Pontiac Firebird) avait quand même visé juste en imposant envers et contre tout sa « split window » : les ventes de la C2 de 1963 augmenteront de 50% par rapport à celles record de 1962 !
C’est aussi que cette C2, encore une fois révolutionnaire avec sa carrosserie en fibre de verre comme la C1, était plus légère avec son nouveau chassis, plus maniable grâce à sa suspension arrière indépendante. Et histoire de la rendre encore davantage attrayante, cette Stingray était plus puissante avec un rugissant V8 5,4 l de 253 à 345 ch la propulsant à 240 km/h. Des performances qui grimperont à 375 ch en 1964, 425 ch + freins à disques en 1965 avec un V8 6,5 l, et une option à 550 ch de 1966 à 1967 avec le phénoménal V8 de 7 l pour concurrencer les Ford Cobra.
Cette version musclée de la C2 dopera les ventes et les victoires en course de la plus sportive des américaines qui écrira ainsi sa légende jusqu’à aujourd’hui avec la C8. La Stingray était aussi la première Corvette à être proposée à la fois en coupé et en cabriolet, comme celui du président Joe Biden. Une voiture emblématique de la réussite sociale à la grande époque de l’Américan way of life et de la conquête spatiale. Si bien que de 1963 à 1967 la C2 battra des records avec près de 118 000 ventes, contre 69 000 en 9 ans pour la première Corvette ! Et peu de voitures, à part la Cox et la Porsche, et la Corvette, connaitront un tel succès ininterrompu depuis leur lancement.
LA MÊME MARQUE AUJOURD’HUI
LA NOUVELLE CORVETTE C8 CHAMBOULE TOUT
A la huitième génération depuis la première Corvette de 1953, la saga continue avec la C8. Mais cette nouvelle Corvette Stingray fait sa révolution. Fini les longs capots et l’habitacle ramassé sur l’arrière, tel un fauve prêt à bondir en arrachant le bitume. D’une propulsion à moteur avant, la Corvette passe au moteur central arrière. Ce qui du coup change complètement son look et ses proportions…lire la suite
OENOTOURISME
LE VIGNOBLE
Avec ses 11,5 ha autour de l’emblématique clocher de Pomerol, Château Clinet, dans la famille Laborde depuis 1999, continue de perpétuer l’excellence de son terroir au cœur du haut plateau sur des sols argileux-graveleux qui confèrent au vin puissance et intensité. Mais ici, le taux de fer élevé dans les argiles donne des tanins veloutés et digestes à ce vin très noble par sa rondeur et sa souplesse. La signature qu’a toujours eu Clinet depuis 1888. Sauf que depuis qu’il a repris le domaine familial en 2004, Ronan Laborde a pris le virage de l’enrichissement des sols, et au final du vin, par une culture sans engrais ni pesticides, et doté le domaine d’un outil de vinification dernier cri qui affine encore davantage la volupté crémeuse et la fraicheur de ce nectar.
Château Clinet 2015 /Issu des meilleures parcelles, ce Merlot ( 90%) à la robe sombre mâtiné de Cabernet sauvignon (9%) et d’un zeste épicé de Cabernet franc exprime d’emblée un moment de délicatesse par sa profondeur, sa rondeur élégante, et son entrée en bouche voluptueuse sur une puissance maitrisé à la limite de la discrétion tout comme son fruité se fondant dans une allonge suave qui lui donne toute sa noblesse. (108 €)
Fleur de Clinet 2018 Une belle entrée en matière sur le vignoble prestigieux de Château Clinet avec ce second vin du domaine, d’un prix plus accessible, constitué de vignes plus jeunes, mais avec la même marque de fabrique dans la rondeur et l’élégance fruitée (40€)
_ PROFITEZ EN POUR VISITER…
*SAINT-EMILION
Le plus beau, et le plus réputé village du Bordelais.
*Accroché sur sa colline, au milieu d’un océan de vignes, tel un fier navire dont le mat domine l’horizon : la flèche du clocher de 4500 tonnes bâti au dessus de l’ église monolithe la plus vaste d’Europe. Avec ses 38 m de long et 20 m de large, elle a été taillée dans le rocher pendant 40 ans au XI ème siècle . Mais ses voutes de 11 m de hauteur sont moins élevées que celles de l’église souterraine d’Aubeterre-sur-Dronne (20 m) en Charente. Grimper les 196 marches du clocher offre en récompense des efforts un magnifique panorama sur la cité et son vignoble.
*La tour du Roy , donjon carré du XIII ème qui offre aussi en complément une belle vue sur le village dans le sens opposé de celle du clocher
*L’ancienne église des Cordeliers et son cloitre . Le troisième beau point de vue sur St-Emilion où l’on voit à la fois le donjon et le clocher de l’église troglodyte
*La porte de la Cadène, spectaculaire avec sa voute en ogive entre une immense tour carrée et un bâtiment gothique. Elle jouxte la dernière maison à pans de bois du village. La porte de la Cadène, qui n’a rien à voir avec celles des fortifications, était inclue dans la cité. Son nom viendrait du gascon “cadena” signifiant la chaine qui la fermait en séparant la population noble de la ville haute de celle plus modeste de la ville basse.
*L’église collégiale et son cloître. Bâtie entre le XII ème et le XV ème elle est une des plus imposantes de Gironde. Styles roman et gothique cohabitent jusque dans le magnifique cloître à double colonnades torsadées.
*Les anciennes halles au grain sur la place du marché où convergent toutes les ruelles de Saint- Emilion dont la fameuse en pente, le Tertre de la tente, avec son pavage chaotique.
*Les catacombes et leur nécropole avec à l’entrée une étrange coupole à double paroi dans laquelle grimpait un escalier . Autre curiosité : la grotte ermitage où vécut au VIII ème siècle St Emilion, le moine breton fondateur de la cité, et connu pour ses miracles. Un culte se développa autour de sa vénération avec la création de nombreux monastères qui accueillaient aussi les pèlerins de St Jacques de Compostelle.
*Dans les environs de Saint-Emilion :
*Les deux châteaux forts de Puisseguin
*L’imposant château de Castegens à Belvès-de-Castillon où se joue chaque année le spectacle remémorant la bataille de Castillon qui marqua la fin de la guerre de Cent Ans contre les Anglais.
*L’église Notre-Dame de Tayac, bel exemple d’architecture romane qui surplombe les étendues de vignes.
*Montagne et ses moulins
*Saint Hippolyte Sur le plateau de Ferrand dominant les vignes se trouve un château du XVII ème et des grottes aménagées dans des anciennes carrières monumentales.
*Saint-Sulpice-de-Faleyrens, témoin d’un lointain passé, en plus de son église romane, c’est là que se trouvait en bord de Dordogne le port de St-Emilion, dit de pierrefitte, du nom d’un menhir de 5 mètres de haut qui s’y dresse encore.
*St Michel-de-Montaigne, à 20 km de St-Emilion. Du château du célèbre philosophe reste la tour du XIV ème où il trouvait l’inspiration pour écrire. Reconstruit au XIX ème le château, très marqué Viollet-Le-Duc, possède une architecture originale avec un mélange de styles médiéval, Renaissance et néo-gothique
LIBOURNE et environs
*Construite comme toutes les bastides du Moyen-Age sur le modèle à l’équerre des camps romains, l’ancienne place Royale de Libourne bordée d’arcades est le point central de la ville où se tient depuis 600 ans le marché le plus prestigieux de la région le mardi, le vendredi, et le dimanche.
*L’Hôtel de ville, et son beffroi du XV ème, remanié dans un style néo-gothique. Belle cour intérieure
*Le musée des Beaux-Arts avec ses collections de Rodin, Princeteau ou Jordaens au deuxième étage de l’Hôtel de ville
*La tour Richard et la tour Barrée, vestige des anciennes fortifications en bordure des quais
*La chapelle Notre-Dame-de-Condat. Seul vestige du château de Condat, sa nef unique gothique présente une particularité : la présence à Bordeaux de Viollet-Le-Duc a permis de la revêtir des mêmes peintures que celles de la Sainte Chapelle à Paris !
*La caserne Proteau, ex école de gendarmerie, et son splendide grand escalier de pierre. Les bâtiments vont être transformés en hôtel de luxe.
*Abzac, son château XVII ème à l’imposante cour carrée entourée de cinq bâtiments à toiture périgourdine s’ouvre sur son vignoble. Et la terrasse du château domine la rivière avec à ses pieds un imposant moulin barrage du XVIIIème.
*Le château de Vayres, un des plus beaux monuments d’Aquitaine, est un balcon sur la Dordogne avec ses jardins à la française, qui descendent jusqu’au bord du fleuve. Son architecture conjugue harmonieusement Moyen Age, Renaissance et classicisme du XVII ème.
*Le Moulin de Porchères Construit en pierres de taille en 1850 dans un cadre bucolique sur l’Isle qui se jette à Libourne dans la Dordogne, il est un des derniers moulins à avoir conservé toutes ses machines de minoterie.
*Guitres A voir, l’abbatiale romane Notre-Dame , perchée sur son rocher surplombant la vallée de l’Isle, est une des plus grandes de Gironde. Elle surprend par ses dimensions et sa charpente du XV ème en forme de coque de bateau renversée. Autre détour qui vaut la peine : la gare-musée construite en 1875 d’où part encore pour une promenade en forêt un vieux train à
vapeur avec des wagons de 1900 aux banquettes en bois.
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POUR UNE HALTE UN CHOIX S’IMPOSE
Envie d’une escapade en tout quiétude au cœur d’un domaine viticole confidentiel ? FAGE est le country break idéal. A deux pas de Bordeaux et de Saint-Émilion, l’hôtel 4* affilié « Les Collectionneurs », propose de rêver dans l’une de ses 26 chambres très cosy, en pleine nature. La tranquillité et la douceur de vivre sont assurées dans cette maison de famille vigneronne. Jouxtant l’établissement, le parking accueille votre automobile en toute sécurité (parking non fermé mais veilleur de nuit sur site).
Le restaurant, bistronomique au déjeuner et gastronomique au dîner, et sa terrasse valent également le détour, où avec audace, l’ultra saisonnalité et les produits locaux sont mis à l’honneur par le Chef Clément COSTES. Au fil des heures, la maison se transforme selon vos envies et vous invite à plonger dans le monde du vin et de la belle cuisine à travers des moments de vie quotidiens immanquables : explorer une collection de dégustations haute en couleurs avec Gustavo, vivre l’instant FAGE, un apéro convivial et gourmand proposé tous les jours à nos clients de l’hôtel, ou encore suivre les pas du vigneron et découvrir ce métier passion. FAGE marie avec élégance le confort et les services d’un hôtel 4 étoiles, et l’esprit authentique d’une maison de famille vigneronne. Au plaisir de vous recevoir.
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