Ce vigneron champenois, aussi pilote à ses heures, aime taquiner l’accélérateur sur sa puissante Ferrari 348 TS. Une belle italienne de 28 ans très envoutante qui l’a longtemps fait rêver!
Champagne Vincent Brochet
L’image a fait le tour du monde. En voulant ouvrir une bouteille de champagne, le capitaine Haddock avale le bouchon qui lui saute dans le gosier ! Tonnerre de Brest ! C’était en 1953 à la sortie d’Objectif lune, page 53. Un épisode cocasse où le virulent capitaine recrachait le bouchon après une grande tape dans le dos par Tintin. Mais une séquence pas si anodine qu’elle en avait l’air : dans une famille près de Reims, un petit détail a tout de suite sauté aux yeux des Brochet vignerons à Ecueil. Sur la fameuse bouteille, l’étiquette n’était pas n’importe laquelle : celle de leur propre champagne, « Brochet-Hervieux » ! Par quel hasard Hergé avait il inclus ce détail dans sa bande dessinée ? Etait-il client chez eux ? Non. Alors ? En réfléchissant bien, un souvenir a fini par leur revenir en mémoire : un an plus tôt, la voiture d’un groupe de touristes belges était tombée en panne en face de leur maison à cause d’une crevaison. « Mon père les avait dépannés et leur avait ouvert une bouteille pour les rafraichir avant de repartir, raconte aujourd’hui son fils Vincent Brochet. Sans savoir que dans le groupe figurait un dessinateur du nom de Georges Remy, alias Hergé ! » Voilà donc comment le père de Tintin avait ainsi introduit ce petit clin d’œil en remerciement à la famille Brochet pour son accueil.
Depuis cette belle histoire de bulles (de BD et de champagne !) la marque Brochet-Hervieux a laissé place à la génération suivante à deux autres, Louis Brochet, et Vincent Brochet. Ce dernier a repris 4 hectares du domaine familial pour se mettre à son compte en 2010 et passe maintenant la main à son fils Gaspard. De quoi lui laisser le temps de profiter de son dernier joujou. Après avoir souvent taquiné l’accélérateur dans des rallyes, comme le Monte Carlo classique, avec une Porsche ou une Ford Escort RS, Vincent Brochet a sauté en 2017 sur une belle occasion, une Ferrari 348 TS de 1992.
« J’en rêvais depuis longtemps car elle ressemble beaucoup, en moins cher, à la mythique Testa Rossa carrossée par Pininfarina, avec ses fameuses portières nervurées d’ailettes canalisant l’air vers la grille de refroidissement du moteur arrière. Une astuce aérodynamique aussi originale qu’esthétique. » Esso, Dunlop, Castrol, Kleber-Colombes, Yacco…quand il passe accélérateur à fond devant les stands ornés de ces publicités sur l’ex circuit de F1 à Gueux près de Reims, Vincent Brochet jubile au volant. Même si cette ligne droite de 2 km est aujourd’hui devenue une route départementale où la prudence s’impose… Mais comment résister au son envoutant de la musique stridente du V8 3,4 l de 300 ch d’une Ferrari 348 TS qui vous fait hérisser le poil en grimpant dans les tours ?
Sortie en 1989, la Ferrari 348 TS (T pour boite transversale et S pour Spider avec le toit amovible) était donnée pour 275 km/h après un 0 à 100 km/h en 5,4 secondes. Et faisait figure de best seller historique : elle était le premier modèle lancé après la mort d’Enzo Ferrari un an avant. Et contre toute attente, sa disparition relança au contraire un engouement pour la marque au petit cheval cabré. Cette Ferrari 348 TS sera fabriquée à 8800 exemplaires jusqu’en 1994. Une époque où le lien de parenté avec Fiat propriétaire de la marque à 50% depuis 1969 (puis en totalité en 1989) sautait aux yeux avec les intérieurs en plastique noir, les compteurs orange sur fond noir, et les comodos, repris à des modèles populaires de la firme turinoise.
Plus une qualité qui laissait parfois à désirer par rapport au prix payé, l’équivalent neuf de 95 000 euros pour une auto encore accessible aujourd’hui à la moitié de ce tarif. Mais sa Ferrari 348 TS est comme neuve malgré ses 71 500 km au compteur ! Il faut dire qu’il la bichonne. Comme les touristes qui accourent à ses fameux repas-dégustation au champagne, installés dans une salle à manger véranda devant ses vignes cultivées HVE (haute valeur environnementale) depuis janvier 2019. Et qui succombent sous le charme aromatique des bulles de son exceptionnelle cuvée Brut nature 2005. « Pour moi, entre vins anciens et voitures anciennes, c’est la même philosophie de vie pour se faire plaisir ! »
LA MÊME MARQUE AUJOURD’HUI
Ferrari Portofino : une décapotable polyvalente
La moins chère des Ferrari évolue à nouveau. La California T devient Portofino, mais toujours au service du plaisir de rouler aussi bien en coupé qu’en cabriolet avec la même auto qui se transforme en repliant son toit rigide dans le coffre. Le design de la carrosserie gagne en élégance, le moteur gagne en puissance avec 600 ch sortant du V8 3,9 l biturbo et la voiture gagne en stabilité de tenue de route avec une nouvelle suspension pilotée…lire la suite
OENOTOURISME
MON VIN PRÉFÉRÉ
BRUT NATURE 2005
Une « tuerie » cette cuvée limitée de 12 ans d’âge, 55% Pinot Noir, 45 % Chardonnay à 0 gr de sucre « comme une belle femme qui n’a pas besoin de maquillage » dit Vincent Brochet. Et le remplacement de la liqueur par un concentré de jus de raisin, contribue à en faire un champagne au nez vif et d’une extraordinaire amplitude minérale sur la craie, pleine de fraicheur sur le fruit. (48 €)
www.champagne-vincent-brochet.com
PROFITEZ EN POUR VISITER…
REIMS
*La cathédrale, célèbre chef d’oeuvre de l’art gothique depuis 1211, où furent couronnés 25 rois de France après le baptême de Clovis en 498. La plus longue de toutes avec ses 149 m, elle a été miraculeusement rescapée après les destructions des bombardements de 14. Le fameux « Ange au sourire », statue emblématique du porche, peut en effet afficher son soulagement !
*Les caves à champagne dans les anciennes carrières de craie, Pommery, Veuve Cliquot et son dédale de 20 km de galeries, Taittinger sous l’ancienne abbaye Ste Nicaise, et celles de Lanson dont les galeries voutées servirent de logements pendant les bombardements de la guerre de 14, et même de chapelle avec un vestige qui subsiste aujourd’hui, une statue de la Vierge toujours accrochée sur la paroi.
*Le festival de façades Art déco, symboles de la reconstruction de la ville détruite à 80 % pendant la guerre de 14
*L’Hotel musée Le Vergeur XIII éme et Renaissance construit par un riche marchand grainetier
*L’abbaye St Remi, du nom de l’évêque qui baptisa Clovis, ses parties romanes, XVII ème et son grand cloître
*L’impressionnante porte gallo-romaine de Mars du temps où Reims s’appelait Durocortorum et dépassait en importance Lutèce qui deviendra Paris
*Le palais épiscopal du Tau et sa grande salle à voûte de bois en carène de navire renversée où se tenait le festin des rois après leur sacre. Le palais abrite aujourd’hui un musée sur la cathédrale où l’on réalise, en les voyant, que les statues d’origine sur sa façade mesuraient près de 5 mètres de hauteur !
*Hôtel Jean-Baptiste de La Salle édifié à partir de 1545. Belle cour Renaissance avec avec une tour à escalier à vis ajouré
*La demeure XIIIème des comtes de Champagne
*La villa Demoiselle, splendide témoin de l’Art Nouveau construit entre 1904 et 1908 sur la butte Ste Nicaise par Louis Majorelle pour le directeur des Caves Pommery
*Le musée des Beaux-arts, un des plus beaux de province avec ses collections de tableaux et de sculptures du XVI ème au XX ème : Le Nain, Boucher, Corot, Monet, Pissaro, Renoir, Gauguin, Maillo, Marquet, Foujita, Rouault, Manessier,…
*Le phare de Verzenay, un vrai phare au milieu d’une mer de vignes construit en 1909 par le négociant en champagne Joseph Goulet pour faire la promotion de sa maison. Le rez de chaussée faisait guingette, et en 1940 les Anglais placèrent sur le phare une batterie anti-aérienne. Après restauration en 1999 le Musée de la Vigne y a ouvert ses portes.
*Les Halles du Boulingrin et leur spectaculaire voute en béton de 19,85 m de haut et seulement 7 cm d’épaisseur construite en 1927.
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POUR UNE HALTE UN CHOIX S’IMPOSE
Le Château de Sacy, appartenant à la collection Millésime, se dresse sur la montagne de Reims dans le charmant village de Sacy. Cette Maison de Maître peut accueillir tous les voyageurs passionnés d’automobiles avec un parking loin des tumultes citadins.
En plein cœur des vignes, ce joyau intimiste offre 12 chambres et suites, un restaurant avec une cuisine raffinée mettant en avant les produits du Terroir et un espace bien-être Ec(h)o en collaboration avec la marque française de cosmétique naturelle minérale Gemology.
Tout rappelle dans cet écrin l’histoire du et de la Champagne. Une parenthèse pour vous faire vivre une expérience pétillante et unique…
Château de Sacy, rue des Croisettes, 51500 Sacy.
Informations et réservations : +33 (0) 26 07 60 38 – contact@chateaudesacy-reims.fr https://www.chateaudesacy-reims.fr/
*Le fort de la Pompelle . Symbole de la résistance rémoise pendant la deuxième guerre mondiale, il fut le seul de la région à rester aux mains des Français jusqu’en 1918 au prix de 12 000 morts. Aménagé en musée des tranchées on y trouve une étonnante (et unique!) collection de 500 couvre chefs de l’armée allemande.
*La bibliothèque Carnegie, chef d’oeuvre de l’Art Déco avec son entrée en mosaïque et son gigantesque lustre suspendu en vitrail.
*Le musée automobile de Reims-Champagne, 230 autos et motos de 1908 à nos jours, un festival de Delahaye, Delage, Panhard, et de voitures à pédales ! (84 Avue Georges Clemenceau/ 03 26 82 83 84/musee-automobile-reims-champagne.com)
EPERNAY et alentours
*Flanez le long des 1500 m de l’avenue de Champagne pour admirer tous les hôtels particuliers où se sont installées les grandes marques champenoises au dessus de leurs 110 km de caves. « The most drinkable avenue of the world » comme l’avait surnommé Churchill qui était un connaisseur !
*La tour de Castellane, construite entre 1903 et 1905 comme emblème publicitaire de la marque de champagne. Gravir ses 237 marches vaut la peine pour contempler du haut de ses 65 m la ville d’Epernay et la vallée de la Marne. A voir aussi son musée sur l’élaboration du champagne.
*Le château Perrier, construit au XIX ème dans le style Louis XIII pour Charles Perrier propriétaire de la marque de champagne Perrier-Jouet. En 1940 il abrita le QG des armées britanniques, puis allemandes de 1942 à 1944. Après la libération de la ville par Patton, les Américains s’y établirent à leur tour !
*Le théâtre Gabrielle Dorziat, du nom d’une comédienne née à Epernay. Inauguré en 1902, il est un des rares théâtre à l’italienne dont la machinerie est encore dans son état d’origine. Mais on n’est pas au coeur du champagne pour rien : les nudités allégoriques des peintures du plafond du foyer chantent l’amour au milieu de guirlandes de raisins. Et sur la façade une sculpture évoque la vigne inspirant l’art théâtral !
*L’abbaye de Hautvillers, fondée en 650, et célèbre par son moine Dom Pérignon (1639-1715) pour ses trouvailles novatrices dans l’élaboration du champagne par assemblage de crus différents.
*Le château de La Marquetterie à Pierry. Ce pur joyau Louis XV a été construit en 1734 par un neveu du grand architecte Gabriel. Pendant la Grande guerre, le maréchal Foch en fit son quartier général. Et son énorme Renault à 6 roues, avec laquelle il sillonnait les champs de bataille, y est d’ailleurs exposée. Tombé sous le charme du château alors qu’il y était en service à l’état major en 1915, Pierre Taittinger le racheta en 1932.
*L’abbatiale St Pierre d’Orbais . Avec son architecture monumentale et sa flèche gothique qui se voit de loin, elle a été élevée au XII ème par Jean d’Orbais. Celui-ci en aurait fait le prototype de la cathédrale de Reims dont il sera le premier maitre d’oeuvre.
*Le mémorial de Dormans, sa grande tour et son ossuaire rassemblent les restes de 1500 soldats de toutes nationalités (dont seuls 11 furent identifiés) qui furent tués pendant les combats sur le front de la Marne.