Le fondateur de cette marque de champagne dans l’Aube s’est passionné pour cette prestigieuse Renault Vivastella. A une période où la marque voulait rivaliser avec les luxueuses Delahaye.
Jean-Michel Gremillet, et ses enfants Anne, Jean-Christophe
C’était la grande époque ! Celle où la marque Renault incarnait en France le symbole de la voiture haut de gamme très prisée par les élites. Pour preuve : cette luxueuse limousine Renault Vivastella PG7 SA de 1933, propriété du patron fondateur des champagnes Gremillet, n’a été fabriquée qu’à 383 exemplaires. Avant d’être remplacée l’année suivante par des versions moins carrées pour gagner en aérodynamisme jusqu’en 1939. Et rien que son nom expliquait son caractère d’exception. Car depuis 1928, les Renault ne s’appelait plus par leur puissance fiscale ou leur 2 initiales, l6 CV NN, JY, 11 CV KZ, HG etc…mais par des noms qui faisaient un peu plus rêver.
Dans la nouvelle symbolique des appellations de la marque au losange, Prima ou Mona signifiaient voiture à 4 cylindres, et Viva, gros moteur 6 cylindres en ligne, en l’occurrence ici un 3,2 l de 65ch souple et silencieux très apprécié des notables sensibles à son confort. Car à partir de 1929, Louis Renault avait rajouté au nom de certaines de ses voitures le suffixe stella jusqu’alors réservé à la prestigieuse Reinastella au 8 cylindres en ligne 7125 cm 3 qui se voulait concurrente des sublimes Hispano-Suiza ou Delahaye. Une façon de faire entrer cette Renault Vivastella dans le monde très sélectif et statutaire du luxe en la dotant très richement dans l’ambiance cosy de son habitacle tendu de velours soyeux.
A Boulogne-Billancourt , les Renault Vivastella bénéficiaient d’un régime spécial dans un atelier de montage à part. Et pour se démarquer des autres voitures de la marque, la Vivastella n’arborait pas sur sa calandre le losange bien connu, mais étincelante de chrome, une étoile à cinq branches. Et les splendides versions cabriolets et roadsters Vivastella Grand Sport à la ligne effilée contribueront à renforcer le prestige de cette auto. Hélas, les années passant, avec l’évolution des modes après guerre, son étoile a pâli comme beaucoup de voitures tombées dans l’oubli. Et la casse n’était plus très loin pour cette Renault Vivastella.
Est-ce parce qu’elle l’avait impressionné dans ses souvenirs d’enfance que Jean-Michel Gremillet a acheté cette voiture imposante, par nostalgie comme beaucoup de collectionneurs ? Peut être inconsciemment. Mais cet ex agent EDF self made man parti de rien, et aujourd’hui à la tête d’un vignoble de 42 hectares non loin du fameux terroir des Riceys dans l’Aube, n’est pas du genre romantique sentimental à s’épancher. Et il vous donne une autre explication plus terre à terre qui nous ramène en 1974 : « C’est le hasard, dit il ! En faisant du stop pour aller passer mon permis de conduire, je suis tombé sur un automobiliste qui m’a parlé de sa vieille Renault Vivastella type PG 7 de 1933 à vendre. »
« Affaire conclue pour 200 francs ! Je me suis dit que je la retaperai pour marier un jour mon fils (pas encore là !) avec cette auto. » Dix neuf ans plus tard, en 2000 Jean-Christophe Gremillet annonce à son père qu’il va se marier. Problème : depuis près de 30 ans, la Renault stockée dans un coin n’a toujours pas roulé ! Qu’à cela ne tienne. En 6 mois, le fonceur en tout, Jean-Michel Gremillet va lancer une restauration éclair. « Et en recherchant des pièces, je suis tombé sur une deuxième RenaultvVivastella, verte, à vendre. Pourquoi pas ! Je me suis dit que ça serait la voiture pour ma fille lorsqu’elle se marierait. » Ce qui est arrivé 8 ans plus tard !
LA MÊME MARQUE AUJOURD’HUI
NOUVEAU RENAULT CAPTUR : LE MÊME EN MIEUX
En cuisine comme en automobile, on ne change pas une recette qui marche. On l’améliore. Telle est l’option prise par Renault pour son Captur, le petit SUV urbain le plus vendu vendu au monde avec 1,5 million d’exemplaires depuis 2013 dans 90 pays, et bientôt fabriqué en Chine. Alors que son rival le nouveau Peugeot 2008 change tout, le dernier Captur préfère jouer la continuité. Comme pour la « nouvelle » Clio, une habitude chez Renault. C’est à l’intérieur que le changement apparait vraiment avec une qualité des matériaux en nette hausse, une nouvelle planche de bord et des équipements d’habitude réservés à des voitures haut de gamme…lire la suite
OENOTOURISME
MON VIN PRÉFÉRÉ
En 1978, lassé de son train-train, l’agent EDF jean-Michel Gremillet se lançait dans le champagne en reprenant les 20 ares de vignes de sa mère à Balnot sur Laignes dans l’Aube, puis en vendant ses premières 1000 bouteilles en 1984 avant d’en arriver aujourd’hui à 500 000 sorties de ses 42 hectares de vignes , dont 7 ha sur la fameuse appellation Les Riceys. Un long travail fruit d’une ténacité toujours là. « Sur un des beaux coteaux du village, j’ai racheté petit à petit 143 parcelles pour parvenir à 6 ha. Au début, j’ai du m’endetter. Et, pas de chance, 40 ans après je paie encore l’achat en viager d’une parcelle à un vigneron qui est parti pour finir centenaire !!! » Lever le pied ? Non. C’est plus fort que lui ,même si sa fille Anne et son fils jean-Christophe ont pris la relève : « C’est mon bébé, ma vie. A 63 ans je ne peux pas m’arrêter. Je ne suis pas du genre 2 de tension. Faut que ça bouge ! » Omni présent, il continue d’insuffler de nouveaux projets pour accroitre le renom de sa marque maintenant servie sur plusieurs compagnies aériennes dans le monde. Et dans des ambassades françaises : « A force de 30 à 40 appels téléphoniques par jour , se souvient il. Et jusqu’à 2 h du matin compte tenu du décalage horaire pour joindre les plus lointaines ! »
–Cuvée Evidence, Brut 100 % Chardonnay : cette splendide sélection issue de 14 terroirs différents donne instantanément en bouche un puissant fruité tout en finesse sur un très léger boisé après 6 mois d’élevage en fûts (45 €)
PROFITEZ EN POUR VISITER…
*Sur place chez Gremillet, outre la collection de voitures anciennes, ne manquez pas le Clos Rocher et sa cadole circulaire en pierres où l’on peut déjeuner avant la visite du cellier, « l’Arboretum des Vaucelles » qui abrite autant de conifères de diverses origines que de pays où le champagne Gremillet est consommé : 82 ! Et la cabane de l’Arboretum où l’on découvre les différentes espèces d’oiseaux, de papillons et de fleurs de la région.
*L’abbaye cistercienne XII éme siècle du Val-des Choues, un endroit extraordinaire qui surgit, au détour d’un long chemin dans la forêt de Chatillon, au coeur d’un vallon verdoyant au milieu d’une clairière. Le bâtiment, avec son immense cour carrée est aujourd’hui un centre de chasse à cour avec une meute de 150 chiens, et un musée de la vénerie.
*Chaource, sa célèbre fromagerie, son musée du fromage, son église St Jean-Baptiste véritable musée de la sculpture médiévale et sa mise au tombeau en pierre polychrome joyau de l’art troyen du XVI ème
*Le Troyes ancien avec les plus importantes ruelles à maisons de bois en France, l’église Ste Madeleine et son célèbre jubé en dentelle de pierre gothique flamboyant, ses magasins d’usine à prix cassés Marques avenue et Mc Arthur Glen, l’Hôtel de Mauroy magnifique édifice médiéval abritant le musée des outils et du compagnonnage, l’Hôtel Vauluisant et ses deux tourelles, l’ex évêché du XVI ème aujourd’hui musée d’art moderne avec l’extraordinaire donation de 2000 tableaux par l’industriel troyen Pierre Levy (Lacoste), riche en Derain, Courbet, Dufy, Cezanne, Vlaminck, Braque…
*Tonnerre pour son hôtel Dieu médiéval et son immense salle des malades à voûte en bois, le lavoir circulaire autour de la source vauclusienne de la fosse Dionne
*L’abbaye cistercienne de Clairvaux fondée en 1115 par St Bernard
*Le lac de la forêt d’orient avec sa réserve ornithologique et les nombreux oiseaux migrateurs qui y font halte
* Essoyes et sa célébrité locale : le peintre Renoir. Conquis par la beauté du village de son épouse, il y acheta une maison (devenue un musée) et y installa son atelier où la campagne alentour lui inspira nombre de tableaux
*Les chateaux de Tanlay, et d’Ancy le Franc ex demeure de Louvois
*Chatillon sur Seine pour ses ruelles en escalier montant jusqu’à la terrasse de l’église Ste Vorles du XI ème, et le musée archéologique avec son fameux vase grec en bronze de Vix , d’une dimension hors du commun (1,64 m de haut), retrouvé dans une nécropole princière non loin de là datant de 500 ans av. JC
* Et pour les enfants, Nigloland à Dolancourt, le deuxième plus grand parc d’attraction en France après Disneyland avec plus de 500 000 entrées par an à 2 h de Paris