C’est la préférée des propriétaires de ce vignoble, aussi amateurs de voitures anciennes. Car en plus de son esthétique éblouissante, cette BMW 327-328 de 1938 était en avance sur son temps.
Domaine des Peyre, à Robion /Patricia Alexandre et Georges Antoun
“Le vin c’est comme les voitures anciennes. Entre les caprices de la nature ou ceux de la mécanique, on ne maitrise pas tout. Et c’est une école de modestie qui vous forme à la patience !” Quand George Antoun vous livre avec toute sa gouaille cette reflexion pleine de sagesse, elle vous surprend. Tellement elle émane d’une pile électrique qui vit à 200 km/h entre Paris, Bruxelles et Marseille, sa ville natale où il a ouvert à 25 ans en 1968 le premier établissement de sa chaine New Hotel.
Mais ce cyclone truculent a trouvé la parade pour faire baisser la pression : “Retrouver mon vignoble du Domaine des Peyre dirigé par ma femme Patricia dans le Luberon m’apaise. Y reprendre le volant de mes autos de collection me procure en plus un vrai plaisir.”Et du plaisir, il n’en manque pas dans son garage où sont alignées une vingtaine de voitures vintage qui témoignent de sa passion. “Ce virus de la voiture de collection, je l’ai attrapé lors d’un voyage à Los Angeles où le nombre de garages qui en vendaient m’a sidéré. Toutes ces belles carosseries, ces odeurs de mécanique et de vieux cuirs m’ont rappelé mon enfance. J’étais comme un gamin et ça été le déclic.
Ma première a été en 2009 une Porsche 356 cabriolet ayant appartenu, tenez vous bien, à John Kennedy qui l’avait achetée sous un prête nom. Mais celle-là, on me l’a volée…”Heureusement d’autres lots de consolation l’ont remplacée : Dino, Testa Rossa, AC Bristol, Jaguar XK 120, Alfa Romeo 2600 spider, Mercedes 190 SL, …et une pièce rare, reconnaissable à sa fameuse calandre en “double haricot” symbole de la marque : un superbe, et rarissime, cabriolet BMW 327/328 de 1938 à la ligne séduisante avec ses ailes et son capot aux galbes très aérodynamiques dérivés de l’expertise de BMW dans l’aéronautique (d’où son logo représentant la rotation d’une hélice d’avion).
“C’est lors d’une vente aux enchères que j’ai craqué pour l’ esthétisme de cette BMW, et sa finition incroyable avec des détails qui font la différence comme ses poignées de porte qui basculent dans la portière, le parebrise à pans coupés qui s’entrouvre en deux parties en tournant une molette, les trois compteurs sport au graphisme raffiné, le splendide volant à trois branches et les boutons en bakélite couleur ivoire, les joints en cuir de fermeture du capot,….”Et par dessus le marché, cette BMW des années Trente étaient comme neuve tellement sa restauration en Allemagne frisait la perfection, jusque dans le compartiment moteur rutilant de chromes. Au point que son dernier propriétaire, le fameux
carrossier français André Lecocq, dont l’atelier de Saint-Ouen en région parisienne était mondialement connu pour la qualité de ses restaurations, n’avait pas jugé nécessaire d’en faire davantage dessus. C’est dire. Et en actionnant le démarreur, un autre plaisir vous submerge : “Celui d’une BMW incroyablement moderne pour l’époque tellement sa conduite est aisée et confortable dans la circulation d’aujourd’hui”, savoure George Antoun. Le long levier de vitesse au pommeau blanc, comme la couleur du tableau de bord en tôle, se manie effectivement en douceur avec une précision d’horloger.
Et la suspension est étonnamment moelleuse.”C’est ma préférée !” ne cache pas son épouse. Et le ronronnement du 6 cylindres en ligne deux litres de 80 ch alimenté par trois carburateurs, à la fois souple et nerveux, vous transportait allègrement, déjà à l’époque, à 140 km/h. C’est que ce cabriolet bourgeois 4 places cache sous son capot un coeur de sportif : le moteur du roadster 2 places ultra léger de 830 kg, le fameux BMW 328 qui montait jusqu’à 150 km/h. Une vitesse que même les grosses Mercedes 500 k de 5 litres n’arrivaient pas à atteindre !
Ce petit bolide remporta de nombreuses courses prestigieuses comme le Nürburgring en 1936, ou en 1940 les Mille Miglia de 1618 km sur route ouverte entre Brescia et Rome devant les armadas impuissantes d’Alfa Romeo et de Mercedes. Son six cylindres à culasse hémisphérique et soupapes en tête était tellement en avance sur son temps que le constructeur anglais Bristol l’a utilisé, au titre des dommages de guerre, sur sa fameuse AC à carrosserie aluminium. Et ses développements en compétition attireront l’attention d’un certain pilote texan nommé Carol Shelby qui métamorphosera ensuite l’AC Bristol, avec des gros V8 7 l de 415 ch, en une bête de course venimeuse : la mythique AC Cobra !
LA MÊME MARQUE AUJOURD’HUI
BMW X7 M50 D
BMW passe à la taille XXL avec ce nouveau X7, un mastodonte fabriqué aux Etats-Unis essentiellement pour le marché américain vu sa taille impressionnante avec ses 5,19 m de long et sa carrure de 2 m de large. Un vrai paquebot au confort et au silence impressionnant qui procure chez nous un parfum d’Amérique très agréable par la puissance qu’il délivre discrètement de son 6 cylindres en ligne de 3 litres diesel dopé par 4 turbos : 400 chevaux ! Avec 4 roues motrices et directrices plus des assistances électroniques sophistiquées qui lui assurent un comportement irréprochable même à grande vitesse malgré ses 2,5 tonnes...lire la suite
OENOTOURISME
Mon vin préféré
-La Gazette 2014 : Ce côtes du Ventoux rouge, gourmand, au nez légèrement poivré par la syrah, dégage des saveurs de fruits rouges, de cerise et de réglisse sur des tanins fondus donnant une allonge soyeuse, après une partie en élevage de 4 à 6 mois en barriques neuves (12,50 €)
-L’Apostrophe 2015 : Un blanc onctueux 100% viognier d’une surprenante rondeur fruitée aux notes de miel et de fruits secs (13 €)
Profitez en pour visiter…
*L’isle-sur-la-Sorgue : Ce bourg riant, capitale des brocanteurs, est entouré comme une île par les bras de la Sorgue qui fait tourner des roues à aubes autrefois utilisées pour les usines de soie et les moulins à huile. L’église du XVIIème très richement décorée donne un petit air italien à la place principale sur laquelle débouchent toutes les ruelles.
*Gordes, et son site extraordinaire avec le château Renaissance qui domine le village en haut de ce piton rocheux d’où l’on a une vue splendide sur la Montagne du Luberon. Devenu célèbre aussi pour son musée Vasarely.
Gordes en haut de son éperon rocheux dominé par le château.
*Ménerbes, accrochée sur un promontoire du versant nord de la Montagne du Luberon, ce fut la dernière place forte des calvinistes de la région qui tomba pendant les guerres de religion après un siège de 15 mois. Mais la citadelle est toujours là, avec sa vue imprenable sur Gordes, les falaises de Roussillon et le mont Ventoux.
*Oppède le vieux Cette ville fantôme pittoresque revit dans ses ruines restaurées le long d’une rue pavée qui tournicote au milieu de la verdure jusqu’à la terrasse de l’église du XI ème et les vestiges du château.
*Cucuron, allez sirotez un pastis sous les platanes centenaires qui bordent le grand bassin de la plus charmante place du Luberon toujours baignée d’une douce fraicheur.
*L’abbaye romane de Sénanque fondée en 1148 au milieu des champs de lavande. Une des trois cisterciennes de Provence avec celle du Thoronet et de Silvacane, et qui, rarissime, possède encore toutes ses pièces monastiques d’origine. Outre les moines, elle abrite un centre culturel où se déroule un festival de musique renommé.
* Bonnieux Charmant village perché avec son dédale de vieilles maisons dont la vue est splendide depuis le promontoire en face, sur la terrasse de l’hôtel-restaurant du domaine de Capelongue.
* Saignon, village spectaculaire sur sa crête quand il est vu du dessus depuis la route panoramique D 232 rejoignant Bonnieux.
*Ansouis et la façade Louis XIII de son château, les armures de sa salle des gardes, ses cuisines provencales aux cuivres étincelants et ses jardins suspendus.
*Lacoste, son petit beffroi du XVII ème et sa ruelle moyennageuse qui grimpe jusqu’au massif château du marquis de Sade restauré par Pierre Cardin.
*Les Baux-de-Provence Sur un éperon dénudé de 900 m de long sur 200 de large avec vue panoramique sur Arles et la Camargue se dresse l’impressionnante silhouette des ruines du château fort et de “la ville morte”. A voir, la rue du Trencat creusée dans la roche, la place ombragée St Vincent et l’église du même nom avec son campanile appelé la “lanterne des morts”, l’ancien Hôtel de ville et ses salles voutée en ogives, l’Hôtel des Porcelets du XVI ème et son musée d’art contemporain. A ne pas manquer : le son et lumière dans les immenses carrières souterraines au décor colossal à l’égyptienne.
*Les mines d’ocre de Bruoux près de Gargas, un spectacle sous terre extraordinaire avec 40 km de galeries exploitées jusque dans les années 50 puis transformées en champignonnières.
*Lourmarin, ses ruelles, son château et le souvenir d’Albert Camus qui vécut ici.
*L’étang de la Bonde, à l’est de Cucuron, immense retenue d’eau construite au XVII ème pour alimenter les douves du gigantesque château renaissance de la Tour-d’Aigues dont il reste des ruines impressionnantes .
*Le Colorado de Rustrel et ses cheminées de fées, formé par une succession de carrières d’ocre en canyons.
*Avignon, entourée de ses remparts, et surplombée par le Rocher des Doms et sa cathédrale du XII ème à côté du gigantesque Palais des Papes fortifié du XIV ème, témoin de l’exil provencal de la cour pontificale romaine durant un siècle, le petit palais épiscopal du XV ème, la place de l’Horloge et son beffroi , seul vestige de l’époque gothique, l’extraordinaire musée Calvet et ses toiles de Corot , Manet, Toulouse-Lautrec, Mignard, Daumier, David, Géricault,… dans un hotel particulier du XVIII ème, la très pittoresque rue des Teinturiers pavée de galets le long de la Sorgue avec ses grandes roues à aubes qui faisaient fonctionner les usines textiles jusqu’ à la fin du XIX ème, le couvent des Celestins et son cloître, les belles façades à l’entrée de la rue du Roi René, le pont Benezet et sa chapelle, édifié en 8 ans, qui menait à Villeneuve-lès-Avignon, l’ancienne ville des cardinaux, au pied de la tour Philippe le Bel et des tours rondes du fort St André d’où la vue sur Avignon au soleil couchant est fabuleuse.