Gilles de la Bastierre / CHAMPAGNE DE VENOGE
Cette Renault Vivastella de 1934 illustrait les ambitions de Louis Renault, patron de la marque aux voitures populaires, de toucher aussi une clientèle haut de gamme avec une limousine de luxe.
Dans la très aristocratique Avenue de Champagne à Épernay où s’alignent les imposantes façades des grandes maisons de champagne, la superbe Renault Vivastella de 1934 garée dans la cour de l’Hôtel particulier de Vénoge donne un éclat supplémentaire à l’endroit. En plus des très particulières bouteilles de la cuvée des Princes en forme de carafe, comme celles utilisées naguère pour décanter à la cour royale de Hollande, cette luxueuse Renault fait partie de la prestigieuse image de la marque.
Tel était bien le but recherché par Louis Renault en 1929 quand il lance cette luxueuse limousine au long capot sous lequel ronronne un 6 cylindres en ligne 3,2 l à soupapes latérales de 65 ch. Et à l’intérieur très cosy tendu de velours épais dont les banquettes moelleuses peuvent accueillir 5 passagers et deux supplémentaires sur des strapontins repliables. Une vraie ambiance de carrosse. Rien à voir avec les autres Renault populaires plus spartiates.
D’ailleurs, la Vivastella bénéficie d’un régime spécial à Boulogne-Billancourt où elle est fabriquée artisanalement à l’écart des chaines de montage, dans un lieu spécial, l’ atelier 0 qui était avant celui des moteurs d’avions. Avec sa Vivastella très statutaire, Louis Renault veut voler haut, en jouant dans la même cour que les prestigieuses Delahaye, Hispano Suiza ou Delage pour s’attirer une clientèle de notables aisés. Au point que le losange Renault qui n’apparaît plus est remplacé en haut de la calandre chromée par une étoile filante.
En référence à la vitesse de cette Vivastella qui file allègrement à 120 km/h contre 80 km/h en moyenne sur les berlines de l’époque. Si aujourd’hui ces performances atteintes par des petites autos font sourire, la Vivastella continue néanmoins d’impressionner. « Nos clients adore qu’on aille les chercher à la gare d’Epernay et sont ravis de sillonner les vignobles à bord en dominant le paysage par la position haute des assises.
Car pour le coup, on « monte » vraiment dans une Vivastella en grimpant sur son marche pied explique Gilles de la Bastierre, PDG du Champagne de Venoge. Ils ont l’impression de se retrouver au XIX ème siècle avec les fastes et les raffinements d’une élite que perpétue de Venoge depuis 1837 avec ses cuvées de prestige. Pour les étrangers, notre champagne et cette Vivastella incarnent une vitrine de la France. »
Au cours de son histoire, de 1929 à 1939, la Vivastella verra sa silhouette évoluer. En 1934 cette version limousine PG9 de 4,98 m de long perd sa ligne carrée à l’ancienne et sa malle arrière « sac à dos » au profit d’élégantes formes arrondies un peu plus aérodynamiques et d’une calandre légèrement inclinée pour améliorer sa pénétration dans l’air. Ce modèle ne sera fabriqué qu’à seulement 746 exemplaires avant de connaître les années suivantes une mutation stylistique radicale avec des formes très enveloppantes qui lui feront perdre de son élégance
Un changement qui marquera la fin de cette ultime tentative des ambitions de Louis Renault de se hisser dans l’univers du luxe. Et les modèles populaires d’après guerre, 4CV, Dauphine, 4 L, R5 tourneront définitivement cette page en rendant au contraire l’automobile accessible au plus grand nombre. En tout et pour tout, la production de la Vivastella n’aura pas excédé 11 376 exemplaires en dix ans. Et le modèle de Venoge, qui a appartenu auparavant au fondateur d’Alpine Jean Rédélé, fait figure de grand cru d’exception très recherché.
LA NOUVEAUTÉ DE RENAULT GROUP
LE DUSTER DE LA TROISIÈME GÉNÉRATION AU MIEUX DE SA FORME ET DE SES FORMES
Après plus de 2,4 millions d’exemplaires depuis son lancement en 2010, le Duster Dacia change complètement de style pour un look plus massif robuste et agressif. Et des capacités en net progrès sur route ou en tout terrain en hybrid essence et GPL. Impressionnant par ses performances, le Duster, SUV le plus vendu en Europe le reste aussi par son prix imbattable, deux fois moins cher que bien des 4X4… Lire la suite
OENOTOURISME
MES VINS PRÉFÉRÉS
« Noblesse oblige ». Cette signature de la maison de champagne créé à Epernay en 1837 par le Suisse Henri-Marc de Venoge rappelle que cette marque a toujours visé une clientèle d’élite. Malgré une existence chahutée par des reventes successives après avoir été dirigée pendant 121 ans par la famille et ses descendants. Rachetée et relancée en 1998 par le groupe de Bruno Paillard, la marque est dirigée depuis 2005 par Gilles de la Bassetière. Ce Vendéen, descendant d’un des principaux officiers du chef chouan Cadoudal, a perpétué cette tradition de raffinement avec rien que des jus de première presse et le lancement, dans une carafe XVIIIème, d’une cuvée de luxe « Louis XV » de 10 ans d’âge. Un hommage rendu au roi qui a révolutionné le métier du champagne par un Arrêt de 1728 autorisant la circulation du vin de bulles en bouteilles jusqu’alors interdite. Outre la dégustation de ses Grands Crus, l’Hôtel particulier de Venoge au 33 Avenue de Champagne vous accueille dans son grand parc, ses 4 chambres et un restaurant de tapas ouvert toute la journée.
CUVÉES CORDON BLEU (référence depuis 1864 à celui de l’Ordre du Saint Esprit, le plus célèbre ordre chevalerie de la monarchie)
–Extra Brut (50% Pinot Noir, meunier 25%, Chardonnay 25% dosé à 3,5 gr) Après quatre ans de vieillissement, cet assemblage est un bijou de finesse avec une constance au nez et en bouche après une attaque fraiche et des arômes de fruits à chair blanche qui se diffusent délicieusement. (49 €)
–Blanc de Noirs En 1988, de Venoge a été la première maison a sortir cette cuvée très typée avec 80% de Pinot Noir et 20% de Meunier dosé à 6,9 gr, puissant par ses arômes à la fois d’agrumes, de cassis et d’anis. (49 €)
CUVÉES DES PRINCES (depuis 1864 dans leur élégant flacon galbé comme les carafes du XVIIIème)
–Blanc de blancs brut Ce 100% Chardonnay à 6 gr est un assemblage de 80 % de raisins uniquement Premiers et Grands Crus de Mesnil sur Oger, et 20% de Trépail qui ont une caractéristique de fruité intense sur l’orange. Après un élevage de 4 ans l’ensemble est remarquable par son accueil tout en fraicheur, très doux en bouche et floral aux arômes très fin sur une minéralité élégante 78 €)
–Blanc de Noirs Ce 100% de Pinots Noirs à 6gr provenant de la Montagne de Reims et des Riceys dans l’Aube est intéressant par ses arômes de fruits rouges et de cassis (78 €)
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POUR UNE HALTE UN CHOIX S’IMPOSE
Le Château de Sacy, appartenant à la collection Millésime, se dresse sur la montagne de Reims dans le charmant village de Sacy. Cette Maison de Maître peut accueillir tous les voyageurs passionnés d’automobiles avec un parking loin des tumultes citadins.
En plein cœur des vignes, ce joyau intimiste offre 12 chambres et suites, un restaurant avec une cuisine raffinée mettant en avant les produits du Terroir et un espace bien-être Ec(h)o en collaboration avec la marque française de cosmétique naturelle minérale Gemology.
Tout rappelle dans cet écrin l’histoire du et de la Champagne. Une parenthèse pour vous faire vivre une expérience pétillante et unique…
Château de Sacy, rue des Croisettes, 51500 Sacy.
Informations et réservations : +33 03 26 07 60 38 – contact@chateaudesacy-reims.fr https://www.chateaudesacy-reims.fr/
PROFITEZ EN POUR VISITER…
REIMS
*La cathédrale, célèbre chef d’oeuvre de l’art gothique depuis 1211, où furent couronnés 25 rois de France après le baptême de Clovis en 498. La plus longue de toutes avec ses 149 m, elle a été miraculeusement rescapée après les destructions des bombardements de 14. Le fameux « Ange au sourire », statue emblématique du porche, peut en effet afficher son soulagement !
*Les caves à champagne dans les anciennes carrières de craie, Pommery, Veuve Cliquot et son dédale de 20 km de galeries, Taittinger sous l’ancienne abbaye Ste Nicaise, et celles de Lanson dont les galeries voutées servirent de logements pendant les bombardements de la guerre de 14, et même de chapelle avec un vestige qui subsiste aujourd’hui, une statue de la Vierge toujours accrochée sur la paroi.
*Le festival de façades Art déco, symboles de la reconstruction de la ville détruite à 80 % pendant la guerre de 14
*L’Hotel musée Le Vergeur XIII éme et Renaissance construit par un riche marchand grainetier
*L’abbaye St Remi, du nom de l’évêque qui baptisa Clovis, ses parties romanes, XVII ème et son grand cloître
*L’impressionnante porte gallo-romaine de Mars du temps où Reims s’appelait Durocortorum et dépassait en importance Lutèce qui deviendra Paris
*Le palais épiscopal du Tau et sa grande salle à voûte de bois en carène de navire renversée où se tenait le festin des rois après leur sacre. Le palais abrite aujourd’hui un musée sur la cathédrale où l’on réalise, en les voyant, que les statues d’origine sur sa façade mesuraient près de 5 mètres de hauteur !
*Hôtel Jean-Baptiste de La Salle édifié à partir de 1545. Belle cour Renaissance avec avec une tour à escalier à vis ajouré
*La demeure XIIIème des comtes de Champagne
*La villa Demoiselle, splendide témoin de l’Art Nouveau construit entre 1904 et 1908 sur la butte Ste Nicaise par Louis Majorelle pour le directeur des Caves Pommery
*Le musée des Beaux-arts, un des plus beaux de province avec ses collections de tableaux et de sculptures du XVI ème au XX ème : Le Nain, Boucher, Corot, Monet, Pissaro, Renoir, Gauguin, Maillo, Marquet, Foujita, Rouault, Manessier,…
*Le phare de Verzenay, un vrai phare au milieu d’une mer de vignes construit en 1909 par le négociant en champagne Joseph Goulet pour faire la promotion de sa maison. Le rez de chaussée faisait guingette, et en 1940 les Anglais placèrent sur le phare une batterie anti-aérienne. Après restauration en 1999 le Musée de la Vigne y a ouvert ses portes.
*Les Halles du Boulingrin et leur spectaculaire voute en béton de 19,85 m de haut et seulement 7 cm d’épaisseur construite en 1927.
*Le fort de la Pompelle . Symbole de la résistance rémoise pendant la deuxième guerre mondiale, il fut le seul de la région à rester aux mains des Français jusqu’en 1918 au prix de 12 000 morts. Aménagé en musée des tranchées on y trouve une étonnante (et unique!) collection de 500 couvre chefs de l’armée allemande.
*La bibliothèque Carnegie, chef d’oeuvre de l’Art Déco avec son entrée en mosaïque et son gigantesque lustre suspendu en vitrail.
*Le musée automobile de Reims-Champagne, 230 autos et motos de 1908 à nos jours, un festival de Delahaye, Delage, Panhard, et de voitures à pédales ! (84 Avue Georges Clemenceau/ 03 26 82 83 84/musee-automobile-reims-champagne.com)
EPERNAY et alentours
*Flanez le long des 1500 m de l’avenue de Champagne pour admirer tous les hôtels particuliers où se sont installées les grandes marques champenoises au dessus de leurs 110 km de caves. « The most drinkable avenue of the world » comme l’avait surnommé Churchill qui était un connaisseur !
*La tour de Castellane, construite entre 1903 et 1905 comme emblème publicitaire de la marque de champagne. Gravir ses 237 marches vaut la peine pour contempler du haut de ses 65 m la ville d’Epernay et la vallée de la Marne. A voir aussi son musée sur l’élaboration du champagne.
*Le château Perrier, construit au XIX ème dans le style Louis XIII pour Charles Perrier propriétaire de la marque de champagne Perrier-Jouet. En 1940 il abrita le QG des armées britanniques, puis allemandes de 1942 à 1944. Après la libération de la ville par Patton, les Américains s’y établirent à leur tour !
*Le théâtre Gabrielle Dorziat, du nom d’une comédienne née à Epernay. Inauguré en 1902, il est un des rares théâtre à l’italienne dont la machinerie est encore dans son état d’origine. Mais on n’est pas au coeur du champagne pour rien : les nudités allégoriques des peintures du plafond du foyer chantent l’amour au milieu de guirlandes de raisins. Et sur la façade une sculpture évoque la vigne inspirant l’art théâtral !
*L’abbaye de Hautvillers, fondée en 650, et célèbre par son moine Dom Pérignon (1639-1715) pour ses trouvailles novatrices dans l’élaboration du champagne par assemblage de crus différents.
*Le château de La Marquetterie à Pierry. Ce pur joyau Louis XV a été construit en 1734 par un neveu du grand architecte Gabriel. Pendant la Grande guerre, le maréchal Joffre en fit son quartier général. Et son énorme Renault à 6 roues, avec laquelle il sillonnait les champs de bataille, y est d’ailleurs exposée. Tombé sous le charme du château alors qu’il y était en service à l’état major en 1915, Pierre Taittinger le racheta en 1932.
*L’abbatiale St Pierre d’Orbais . Avec son architecture monumentale et sa flèche gothique qui se voit de loin, elle a été élevée au XII ème par Jean d’Orbais. Celui-ci en aurait fait le prototype de la cathédrale de Reims dont il sera le premier maitre d’oeuvre.
*Le mémorial de Dormans, sa grande tour et son ossuaire rassemblent les restes de 1500 soldats de toutes nationalités (dont seuls 11 furent identifiés) qui furent tués pendant les combats sur le front de la Marne.