Champagne Jacques Picard / Corinne, José et Élie Lievens
Ça pétille dans cette famille de Champenois, entre les bouteilles et cette puissante BMW M3, le graal des « Béhémistes » : la version survitaminée de la Série 3 devenue le best seller de la marque.
Le passé explique souvent l’avenir. Et c’est le cas pour Élie Lievens. « Tout môme, dit-il, j’étais subjugué quand je montais à bord des belles BMW de mon grand père, vigneron et passionné de mécanique avec lequel j’adorais bricoler dans son atelier à démonter des moteurs ». Résultat, à 18 ans en 2019, déjà vigneron dans l’âme et à peine le permis en poche, devinez ce qu’il s’est déniché comme voiture collector chez un garagiste non loin de Reims : une BMW M3 cabriolet de 1995 absolument nickel malgré ses 196 000 km au compteur.
La troisième génération E36 de 1993 à 1999 de la fameuse Série 3 devenue le best seller de la marque avec 2,7 millions d’exemplaires. Après le premier lancement en 1975 de cette petite sportive-familiale new look dessinée par le styliste français Paul Bracq passé auparavant chez Mercedes où il créa le fameux coupé Pagode. A l’époque, et encore aujourd’hui, le graal chez les « Béhémistes » est incarné par les modèles M, comme Motorsport, le fameux département sport-compétition de BMW créé en 1972 qui boostait la puissance des voitures de la marque.
Comme la Série 3 rebadgée ensuite M3 après sa cure de vitamines. Avec son 6 cylindres en ligne 3 litres atmo injection, la BMW M3 d’Élie Lievens délivre sous le capot une cavalerie de 286 puissants purs sang dont le galop atteignait 100 km/h en 5,6 secondes. Phénoménal en 1995 où la version cabriolet, sortie deux ans après la berline, vous emmenait cheveux au vent jusqu’à 250 km/h ! Dans le feulement de velours du 6 cylindres aux accélérations à la fois puissantes et onctueuses avec son couple max de 320 Nm.
« J’aime aussi cette préservation du passé et de toute une époque révolue face aux voitures actuelles » avoue son père José Lievens. A bord, on jouit d’un habitacle confortable, tapissé de cuir et au tableau de bord sport où rien ne manquait, avec sa console centrale, typique des BMW, orientée vers le conducteur. Rallongée de 11 cm (4,43 m) par rapport à la précédente E 30, et plus large de 5cm, la BMW M3 de troisième génération offrait davantage de place aux 4 passagers, y compris à l’arrière. Et des équipements nouveaux : capote électrique, clim, siège chauffant, régulateur, pour faire la différence avec sa rivale de l’époque, le cabriolet Audi 80.
Ramassée sur ses roues arrières, plus larges qu’à l’avant, cette sauvage BMW M3 prête à bondir donnait en même temps une impression de charme et de sérénité par la fluidité apaisante de sa ligne à la calandre surbaissée plus arrondie et plus aérodynamique avec ses phares carénés que la précédente. Sa BMW M3, Élie Lievens la bichonne, mais songe déjà à l’auto suivante avec laquelle il pourrait se faire plaisir.
Une autre BMW ? « Qui sait…» sourit il, face à ses parents vignerons qui ne lui ont pourtant pas communiqué ce virus. « Que voulez vous c’est son truc, reconnaissent ils. On a toujours encouragé ses passions. Et après tout, les voitures anciennes, c’est comme la convivialité du champagne : une occasion de partager des bons moments de balades avec lui ! »
LA MÊME MARQUE AUJOURD’HUI
LE NOUVEAU BMW X2 SE MET EN VOLTAGE MAX
Pour sa deuxième édition, le BMW X2, lancé en 2018, change complètement de look en adoptant une ligne de coupé rallongé de 19 cm avec un volume intérieur plus spacieux et une nouveauté sous le capot et sous le coffre : deux moteurs électriques qui délivrent au total 313 ch. Mais le thermique n’a pas dit son dernier mot non plus avec des versions aussi musclées et survoltées même sans électricité…lire la suite
OENOTOURISME
MES VINS PRÉFÉRÉS
S’il n’avait pas croisé sa future femme Corinne Picard chez des amis alors qu’il était œnologue conseil en Provence et dans le Rhône, José Lievens ne serait peut être pas aujourd’hui en Champagne à Berru dans la Montagne de Reims. Là où ils ont repris en 1997 les rênes du domaine familial Jacques Picard créé en 1956 par le grand père Roger Picard. La précision des jus de la maison tient entre autres à la qualité des raisins qui sont travaillés en douceur avec un pressurage progressif très lent pour en tirer toute la quintessence sublimée par de longs élevages de six à dix ans. De plus, dans un souci de préservation de la nature et de mise en valeur des terroirs avec des cuvées parcellaires, les 17 hectares du domaine, dont deux premiers crus, ont été certifié bio depuis la récolte de 2022. Et la relève est prête avec le fils Élie qui finit sa formation d’ingénieur agronome.
–Cuvée Les Bénis. Ce 100% Chardonnay extra brut sans sulfites, dosé à 2g/l, est un régal de fraicheur fruitée d’agrumes et d’abricot sur une minéralité crayeuse étonnante. Pas pour rien qu’au Moyen Age, les moines avaient désigné cette parcelle bénie des dieux. Car son terroir constitué de craie concassée facilite l’écoulement des pluies à travers les failles où se glissent les racines des vignes qui absorbent cette eau très chargée en craie diluée. D’où un champagne iodé qui rappelle aussi en finale des arômes d’huitre. Un superbe festival en bouche pour cette cuvée en quantité limitée. (59 €)
–Art de vigne millésimé Puissant et élégant, cet assemblage 60% Chardonnay, 20% Meunier et 20% Pinot noir extra brut à 4 g/l est vinifié et élevé 8 mois en futs de chêne puis 10 ans en bouteille.Issu des trois terroirs du domaine, ce champagne soyeux tout en finesse exprime la quintessence des meilleurs raisins et des plus vieilles vignes de 70 ans avec ses arômes de fruits blancs et d’agrumes riches dans leur complexité sur des notes toastées. (45 €)
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POUR UNE HALTE UN CHOIX S’IMPOSE
Le Château de Sacy, appartenant à la collection Millésime, se dresse sur la montagne de Reims dans le charmant village de Sacy. Cette Maison de Maître peut accueillir tous les voyageurs passionnés d’automobiles avec un parking loin des tumultes citadins.
En plein cœur des vignes, ce joyau intimiste offre 12 chambres et suites, un restaurant avec une cuisine raffinée mettant en avant les produits du Terroir et un espace bien-être Ec(h)o en collaboration avec la marque française de cosmétique naturelle minérale Gemology.
Tout rappelle dans cet écrin l’histoire du et de la Champagne. Une parenthèse pour vous faire vivre une expérience pétillante et unique…
Château de Sacy, rue des Croisettes, 51500 Sacy.
Informations et réservations : +33 03 26 07 60 38 – contact@chateaudesacy-reims.fr https://www.chateaudesacy-reims.fr/
PROFITEZ EN POUR VISITER…
REIMS
*La cathédrale, célèbre chef d’oeuvre de l’art gothique depuis 1211, où furent couronnés 25 rois de France après le baptême de Clovis en 498. La plus longue de toutes avec ses 149 m, elle a été miraculeusement rescapée après les destructions des bombardements de 14. Le fameux « Ange au sourire », statue emblématique du porche, peut en effet afficher son soulagement !
*Les caves à champagne dans les anciennes carrières de craie, Pommery, Veuve Cliquot et son dédale de 20 km de galeries, Taittinger sous l’ancienne abbaye Ste Nicaise, et celles de Lanson dont les galeries voutées servirent de logements pendant les bombardements de la guerre de 14, et même de chapelle avec un vestige qui subsiste aujourd’hui, une statue de la Vierge toujours accrochée sur la paroi.
*Le festival de façades Art déco, symboles de la reconstruction de la ville détruite à 80 % pendant la guerre de 14
*L’Hotel musée Le Vergeur XIII éme et Renaissance construit par un riche marchand grainetier
*L’abbaye St Remi, du nom de l’évêque qui baptisa Clovis, ses parties romanes, XVII ème et son grand cloître
*L’impressionnante porte gallo-romaine de Mars du temps où Reims s’appelait Durocortorum et dépassait en importance Lutèce qui deviendra Paris
*Le palais épiscopal du Tau et sa grande salle à voûte de bois en carène de navire renversée où se tenait le festin des rois après leur sacre. Le palais abrite aujourd’hui un musée sur la cathédrale où l’on réalise, en les voyant, que les statues d’origine sur sa façade mesuraient près de 5 mètres de hauteur !
*Hôtel Jean-Baptiste de La Salle édifié à partir de 1545. Belle cour Renaissance avec avec une tour à escalier à vis ajouré
*La demeure XIIIème des comtes de Champagne
*La villa Demoiselle, splendide témoin de l’Art Nouveau construit entre 1904 et 1908 sur la butte Ste Nicaise par Louis Majorelle pour le directeur des Caves Pommery
*Le musée des Beaux-arts, un des plus beaux de province avec ses collections de tableaux et de sculptures du XVI ème au XX ème : Le Nain, Boucher, Corot, Monet, Pissaro, Renoir, Gauguin, Maillo, Marquet, Foujita, Rouault, Manessier,…
*Le phare de Verzenay, un vrai phare au milieu d’une mer de vignes construit en 1909 par le négociant en champagne Joseph Goulet pour faire la promotion de sa maison. Le rez de chaussée faisait guingette, et en 1940 les Anglais placèrent sur le phare une batterie anti-aérienne. Après restauration en 1999 le Musée de la Vigne y a ouvert ses portes.
*Les Halles du Boulingrin et leur spectaculaire voute en béton de 19,85 m de haut et seulement 7 cm d’épaisseur construite en 1927.
*Le fort de la Pompelle . Symbole de la résistance rémoise pendant la deuxième guerre mondiale, il fut le seul de la région à rester aux mains des Français jusqu’en 1918 au prix de 12 000 morts. Aménagé en musée des tranchées on y trouve une étonnante (et unique!) collection de 500 couvre chefs de l’armée allemande.
*La bibliothèque Carnegie, chef d’oeuvre de l’Art Déco avec son entrée en mosaïque et son gigantesque lustre suspendu en vitrail.
*Le musée automobile de Reims-Champagne, 230 autos et motos de 1908 à nos jours, un festival de Delahaye, Delage, Panhard, et de voitures à pédales ! (84 Avue Georges Clemenceau/ 03 26 82 83 84/musee-automobile-reims-champagne.com)
EPERNAY et alentours
*Flanez le long des 1500 m de l’avenue de Champagne pour admirer tous les hôtels particuliers où se sont installées les grandes marques champenoises au dessus de leurs 110 km de caves. « The most drinkable avenue of the world » comme l’avait surnommé Churchill qui était un connaisseur !
*La tour de Castellane, construite entre 1903 et 1905 comme emblème publicitaire de la marque de champagne. Gravir ses 237 marches vaut la peine pour contempler du haut de ses 65 m la ville d’Epernay et la vallée de la Marne. A voir aussi son musée sur l’élaboration du champagne.
*Le château Perrier, construit au XIX ème dans le style Louis XIII pour Charles Perrier propriétaire de la marque de champagne Perrier-Jouet. En 1940 il abrita le QG des armées britanniques, puis allemandes de 1942 à 1944. Après la libération de la ville par Patton, les Américains s’y établirent à leur tour !
*Le théâtre Gabrielle Dorziat, du nom d’une comédienne née à Epernay. Inauguré en 1902, il est un des rares théâtre à l’italienne dont la machinerie est encore dans son état d’origine. Mais on n’est pas au coeur du champagne pour rien : les nudités allégoriques des peintures du plafond du foyer chantent l’amour au milieu de guirlandes de raisins. Et sur la façade une sculpture évoque la vigne inspirant l’art théâtral !
*L’abbaye de Hautvillers, fondée en 650, et célèbre par son moine Dom Pérignon (1639-1715) pour ses trouvailles novatrices dans l’élaboration du champagne par assemblage de crus différents.
*Le château de La Marquetterie à Pierry. Ce pur joyau Louis XV a été construit en 1734 par un neveu du grand architecte Gabriel. Pendant la Grande guerre, le maréchal Joffre en fit son quartier général. Et son énorme Renault à 6 roues, avec laquelle il sillonnait les champs de bataille, y est d’ailleurs exposée. Tombé sous le charme du château alors qu’il y était en service à l’état major en 1915, Pierre Taittinger le racheta en 1932.
*L’abbatiale St Pierre d’Orbais . Avec son architecture monumentale et sa flèche gothique qui se voit de loin, elle a été élevée au XII ème par Jean d’Orbais. Celui-ci en aurait fait le prototype de la cathédrale de Reims dont il sera le premier maitre d’oeuvre.
*Le mémorial de Dormans, sa grande tour et son ossuaire rassemblent les restes de 1500 soldats de toutes nationalités (dont seuls 11 furent identifiés) qui furent tués pendant les combats sur le front de la Marne.