DOMAINE COULY-DUTHEIL Arnaud Couly-Dutheil
Couronnement de son destin, cette reine des Citroën vit aujourd’hui en face de l’ancien château fort des rois de France ! Au milieu du vignoble ancestral de ce viticulteur passionné aussi d’automobile.
Cette DS 20 a bercé sa jeunesse. Et Arnaud Couly Dutheil se souvient encore de ces moments extraordinaires à bord, avec son grand-père au volant. « Il venait me chercher à l’école avec cette DS 20 révolutionnaire qui provoquait l’admiration de tous mes copains de classe .En cours de route, on s’arrêtait régulièrement à notre Clos de l’Echo, sur le coteau juste en face des murailles du château de Chinon (qui faisaient écho, d’où le nom), pour suivre l’évolution des raisins de cette vigne historique, propriété jadis de la famille de Rabelais. Déjà à l’époque, j’étais sensible à cette double passion du vin et des belles voitures. »
Et de cette DS 20 en particulier qui l’avait fasciné, tel un ovni. Car en 1955 cet étrange objet roulant avait démodé d’un coup toutes les voitures de l’époque, 203 ou 403 Peugeot, Traction Citroën et Renault 4CV ou Frégate. La DS affichait une incroyable silhouette profilée encore jamais vue, sans calandre, une surface vitrée sans pareil, un immense capot en aluminium, des roues arrières carénées dans l’aile, des portières sans montant avec vitres affleurantes, un toit en fibre de verre incliné vers l’arrière avec, dans le prolongement de la bordure chromée, des clignotants en cornet qui accentuent la fluidité du profil aérodynamique, et un intérieur digne d’un salon avec son vaste divan moelleux à l’arrière…
Après la Traction en 1934, Citroën atomisait la concurrence en provoquant une deuxième révolution automobile avec cette auto au look futuriste. Et derrière ces deux voitures françaises emblématiques lancées à 23 ans d’intervalle se cachait en fait un même génie : le sculpteur-styliste maison, Flaminio Bertoni à qui l’on doit aussi la 2 CV ! La Traction avait innové avec l’adoption de la traction avant qui supprimait l’arbre de transmission vers l’arrière et permettait ainsi de baisser la hauteur du plancher pour une meilleure tenue de route.
La DS chamboulait, elle, la conduite traditionnelle avec une nouvelle technologie révolutionnaire de « tapis volant » assurant à la fois une tenue de route et un confort inégalés : la suspension hydropneumatique permettant même de rouler sur trois roues ! Celle qui sauva le général de Gaulle lors de l’attentat du Petit Clamart où sa DS criblée de balle a poursuivi sa route avec deux pneus crevés. Et contribuera à créer la légende de la DS entre ses victoire au rallye de Monte Carlo ou dans les raids africains durant ses 20 années d’existence.
Ultime détail à ne pas négliger : la pédale des freins, très puissants, était remplacée par un champignon sur lequel il fallait avoir le pied léger sous peine de partir dans le parebrise…Au total, de 1955 à 1975 1,455 746 million exemplaires de la DS seront produits (deux fois plus que les Traction en 23 ans) avant son remplacement par la CX. Avec des motorisations qui augmenteront régulièrement. Du 1911 cm3 75ch 140 km/h provenant de la Traction, au 2347 cm3 injection électronique de 141 ch sur la dernière DS 23 la plus puissante (188 km/h) et la plus aboutie en 1972.
Aujourd’hui, sa DS 20 (1985 cm3, 91 ch) de 1969 qui n’a que 107 000 km au compteur, Arnaud Couly Dutheil la bichonne avec amour. Comme un trésor valant les grands Chinons du domaine familial. « A la mort de mon grand-père René en 1989, je n’avais que 16 ans et j’ai vu cette DS 20 remisée tristement au garage sans plus jamais en sortir. Mais à l’âge de 18 ans j’ai enfin pu rouler avec et m’occuper de son entretien. Puis avec un vieux mécano on a refait il y a 15 ans le chassis, le moteur et l’hydraulique. Et maintenant elle est flambant neuve. »
Aujourd’hui c’est sa fille Rachel, 12 ans, qui ouvre de grands yeux en montant à bord de cette DS 20, comme Arnaud dans sa jeunesse. « C’est effectivement fascinant de voir une voiture qui monte toute seule quand on la démarre grâce à cette suspension hydro-pneumatique. Et il est aussi irréel de voir cet étrange volant monobranche qui donne l’impression de tourner dans le vide. Ajoutez y l’autoradio Continental –Edison qui fonctionne encore, et ma DS 20 est une vraie machine à remonter le temps ! »
LA MÊME MARQUE AUJOURD’HUI
LA NOUVELLE CITROËN ë-C3 CASSE LES PRIX DE L’ÉLECTRICITÉ
En 1955 Citroën avait révolutionné l’automobile avec la DS. En 2023 l’Histoire se répète avec la nouvelle C3. A la quatrième génération depuis 2002, le modèle le plus vendu de la marque aux chevrons fait aussi sa révolution en devenant un SUV et le champion du low cost électrique fabriquée en Europe. Au tarif imbattable de 18 300 € après bonus écologique, la ë-C3 fait mieux que sa rivale la Dacia Spring, avec plus de volume intérieur, de puissance (113 ch) d’autonomie (320 km) et de confort. Il risque d’y avoir de l’électricité dans l’air...lire la suite
OENOTOURISME
MES VINS PRÉFÉRÉS
En 2005, Arnaud Couly-Dutheil, adepte de la culture raisonnée avec enherbement entre les rangs, a repris le domaine familial de 95 ha sur Chinon en privilégiant la maturité des raisins par des vendanges plus tardives pour obtenir des cabernets francs davantage croquants et fruités avec des tanins souples et soyeux. De quoi faire encore monter d’un cran les Chinon Couly-Dutheil qui incarnent les meilleurs de l’appellation. D’autant qu’ils bénéficient d’un terroir d’exception pour la cuvée du Clos de l’Echo 2018 (26,60 €) issue du haut du coteau argilo-calcaire qui donne des vins racés somptueux par leur puissance épicée, leurs profonds arômes de fruits rouges et leur allonge de velours. Un vin de garde somptueux.
Situés en dessous sur la pente, sur un sol argilo-siliceux qui donne de la finesse et de la subtilité, la cuvée Domaine René Couly 2018 (13,35 €) est joliment structurée et généreuse en arômes de fruits noirs, avec plus de fraicheur au nez et sur une bouche ronde.
Les cuvées Les Gravières 2021 (11,10€) et La Coulée automnale 2019 (10,95 €) provenant des vignes en plaine sur des sables et des graviers sont des vins plaisir souples au fruité plus léger. Enfin, le vin blanc Les Chanteaux 2020 (16,95 €) issu du cépage Chenin est d’une grande rareté par son délicieux équilibre tout en rondeur entre fraicheur fruitée et minéralité sur des notes florales.
hhtps://www.coulydutheil-chinon.com/
PROFITEZ EN POUR VISITER…
CHINON
*L’imposante forteresse royale médiévale aux murailles de 500 m de long en haut de la falaise dominant la Vienne. Là où le roi Charles VII reçut Jeanne d’Arc et lui accorda une armée pour chasser les Anglais.
* Les ruelles du vieux Chinon qui s’étire au pied du château avec la rue Haute-St Maurice où l’on trouve les plus anciennes maisons à colombages du XVème. Au n° 47 l’Hotel du gouverneur avec sa belle cour intérieure à arcades et son grand escalier et au 38, la Maison Rouge, la plus grande à pans de bois. Dans son prolongement la rue Jean-Jacques Rousseau et ses ruelles perpendiculaires offre de belles façades nichées dans un apaisant environnement verdoyant à l’ écart de l’animation du centre ville.
*Le musée d’art et d’histoire Le Carroi dans l’ancien Hôtel des Etats Généraux du XVème-XVIème
*Impasse des caves Painctes, là où dans ces anciennes carrières taillées dans la falaise, Rabelais s’adonnait à la dive bouteille comme son Pantagruel. En sa mémoire s’y déroule quatre fois par an le Chapître de la confrérie des Entonneurs rabelaisiens.
*La Collégiale Saint Mexme : dâtant de l’an 1000, elle a été construite avec les pierres provenant de la carrière dans la falaise où se tiennent aujourd’hui les caves du grand Chinon Couly-Dutheil
*Eglise St Etienne au portail gothique flamboyant
*Musée animé du vin où 14 automates grandeur nature effectuent sous vos yeux les métiers de la vigne et de la tonnellerie
*Eglise St Pierre, romane et reconstruite au XVème avec ses belles stalles sculptées
*La maison de Rabelais à Seuilly, à 10 km de Chinon, nichée dans la verdure, la Devinière. Ce logis où il passa sa jeunesse est devenue un musée consacrée au père de Gargantua
TOURS
*Le centre historique avec les vieilles ruelles, dont la charmante rue Briçonnet, qui gravitent autour de la pittoresque place Plumereau aux maison à pans de bois
*L’hôtel Goüin, un des rares bel édifice Renaissance à Tours
*L’ancienne basilique romane St Martin/ Il n’en reste que l’imposante tour Charlemagne et la tour de l’horloge
*Cathédrale St Gatien/ Construite du XIIIème au XVI ème elle décline toute l’évolution du style gothique et offre de magnifiques vitraux
*Le musée du compagnonnage avec ses magnifiques maquettes de charpentes ou d’escalier à vis en bois installées dans les vestiges romans de l’abbaye St Julien. L’ancien cloitre abrite aussi le musée des vins de Touraine
*Le musée des Beaux Arts installé dans l’ancien archévêché du XVII ème et ses collections de Rembrandt, Delacroix, Degas, Boucher, Largillière…
AMBOISE
*Le château, sa grosse tour cavalière avec la rampe tournante qui permettait aux attelages de chevaux de monter de la rue à la terrasse pour approvisionner le château, son fameux balcon où furent pendus en 1560 les conjurés ralliés au protestantisme qui voulaient enlever le jeune roi catholique François II. L’épuration et ses 1500 morts marqueront le début des guerres de religion en France qui dureront 40 ans. La chapelle St Hubert, en gothique flamboyant et aux magnifiques frises sculptées, renferme la tombe de Léonard de Vinci. Au cours de son histoire, le château servira de prison d’état sous Louis XIV et de résidence surveillée en 1848 pour l’émir Abd El-Kader avec sa suite de 100 personnes.
*Le clos Lucé , demeure de Leonard de Vinci qui y vécut trois ans jusqu’à sa mort en 1519 quand François 1er l’invita à venir s’installer en France. Fascinant de découvrir les maquettes de ses machines futuristes : le premier aéroplane, l’hélicoptère, le char d’assaut, le pont tournant…
*La Pagode de Chanteloup/ Cette folie chinoise de pur style Louis XVI, se reflétant dans un grand bassin, a été construite en 1775 par le duc de Choiseul. Dernier vestige du château disparu au XIX ème, elle offre du haut de ses 44 m un panorama grandiose sur la vallées de la Loire et la forêt d’Amboise.
CHENONCEAU Se reflétant au dessus du Cher à l’emplacement d’un ancien moulin, le plus féminin des châteaux de la Loire, bâti par Catherine Bohier puis habité par Diane de Poitiers à qui on doit les magnifiques jardins aux allées fleuries en diagonales, et Catherine de Médicis qui fit construire sur le pont la grande galerie à deux étages.
CHEVERNY Dans la même famille depuis 6 siècles, c’est un des châteaux privés le mieux meublé et décoré de France qui a été le premier à ouvrir ses portes au public en 1922. Hergé s’en est complètement inspiré en reprenant la partie centrale devenue le château de Moulinsart du capitaine Haddock !
CHAUMONT-SUR-LOIRE Dominant la Vallée de la Loire, il illustre à la fois avec ses tours extérieures l’architecture défensive de l’époque gothique et à l’intérieur l’architecture d’agrément de la Renaissance voulue par Catherine de Medicis qui en fut propriétaire de 1540 à 1550 avant de le céder à Diane de Poitiers. Très originales, les « Grandes écuries » du XIX ème furent considérées à l’époque comme les plus luxueuses d’Europe.
CHAMBORD 156 m de façade : la « Folie monumentale » de François 1er hérissée de 228 cheminées ouvragées, aux 440 pièces et à l’escalier en pierre à double révolution attribué à Léonard de Vinci dans lequel on se croisait jamais.
BLOIS
*Résidence de 7 rois de France, ce château affiche les évolutions architecturales entre la tour style Louis XII, l’escalier monumental de l’aile François Ier , la façade à loggias italiennes surplombant la ville et l’aile Mansart de 1638
*Maison de la magie Robert Houdin. Une visite d’initiation dans cet hôtel particulier du 19 ème
*Tour Beauvoir Donjon carré du XI ème qui offre une belle vue sur la ville
*Hôtel de Villebresme du XV ème. Deux bâtiments à décor gothique reliées par une passerelle à pans de bois au dessus de la rue.
SAUMUR
*Le château fortifié aux multiples tours à toit conique construit au XIVème sur un promontoire escarpé par Louis Ier duc d’Anjou, transformé en prison sous Napoleon Ier, en caserne puis en musée des Arts décoratifs.
*Le musée du cheval qui illustre l’histoire de la célèbre école de cavalerie du Cadre Noir de Saumur
*Le musée des blindés et l’armada de ses 200 véhicules de combat
BRÉZÉ Ses deux châteaux près de Saumur, l’un en surface de la Renaissance, et juste en dessous la forteresse souterraine, la plus grande d’Europe, creusée au Moyen Age pour se protéger du pillage par les Normands qui remontaient la Loire.
AZAY LE RIDEAU
* La perle romantique du Val de Loire/ Edifié sous François Ier, le célèbre château se reflète dans les deux miroirs d’eau qui l’entourent. Balzac l’a décrit comme « le diamant taillé à facettes serti par l’Indre »
*Son frère jumeau et moins connu, le château Renaissance de l’Islette à 2km d’Azay, qui abrita les amours tumultueuses de Rodin et Camille Claudel
*Musée Maurice Dufresne avec son impressionnante collection de 3000 pièces pour un étonnant retour vers le passé de l’aviation et de l’automobile.
LE COUDRAY Le château du Coudray, forteresse du XVème avec ses écuries animées, et ses 14 jardins de contes de fée pour les enfants
BOURGUEIL
Ses caves déjà célébrées par Rabelais et son abbaye fortifiée St Pierre fondée au Xème par les bénédictins. Du XIIIème restent le cellier et les grands greniers. Et dans le batiment du XVIII ème, un monumental escalier suspendu à rampe en fer forgé, un grand réfectoire vouté et une salle à manger lambrissée.
FONTEVRAUD-L’ABBAYE Fondée en 1099, l’abbaye est exceptionnelle en Anjou avec son église abbatiale abritant les tombeaux des Plantagenêt, ses deux cloitres, le réfectoire à voute gothique long de 45 m et l’étonnante tour octogonale des cuisines, aux 8 absidioles correspondant chacune à un foyer, et surmontée, sur sa toiture byzantine conique en écailles, de clochetons qui sont en fait les sorties des 20 cheminées.
VILLANDRY. Le dernier des grands châteaux construits au bord la Loire à la Renaissance, puis réaménagé au XVIII ème. Unique en son genre par son incroyable parc floral dessiné et taillé comme une incroyable architecture qu’on peut admirer du haut de la tour.
LANGEAIS et ses alentours
*le château de Langeais, à la fois forteresse du Moyen Age et résidence princière Renaissance avec ses meubles sculptés et ses riches tentures. Animations en costumes d’époque, avec reconstitution du mariage de Charles VIII et Anne de Bretagne en son et lumière.
*Château de Gizeux, à 15 minutes de Langeais, demeure de la famille du Bellay pendant 350 ans, il est aujourd’hui la plus grande demeure habitée et meublée de Touraine . La famille ouvre à la visite pour y admirer les deux galeries de peintures murales du XVI ème et XVII ème, les salons, la salle à manger , les caves. Plus des activités et visites costumées pour les enfants.
*Château d’Ussé Hérissé de tours aux allures féériques, il inspira Charles Perrault pour son château de la Belle au Bois Dormant.
*Château de Marcilly-sur-Maulne, imposante bâtisse de style Henri IV-Louis XIII avec une chapelle intérieure dans le pavillon central.
*Grottes pétrifiantes de Savonnières-Villandry/ Un voyage inattendu au cœur de la terre
*Château-Renault/ Son musée du cuir ouvert dans une ancienne tannerie (www.museeducuir.org)
*La Cave des Roches à Bourré, 1km de visites guidées et de dégustation dans une champignonnière en activité depuis 1893
LOCHES
*La ville fortifiée du Moyen age et son château célèbre pour ses prisons de Louis XI et Agnès Sorel, la favorite du roi Charles VII, qui y demeura.
* L’ancienne collégiale romane
*Carrière de Vignemont /Au pied de la falaise, l’entrée de la carrière vous emmène dans un dédale saisissant de 5 km de galeries où l’on découvre la vie des carriers d’autrefois et les habitations troglodytes qui y ont été aménagées, avec un pressoir encore présent.
*Train à vapeur du lac de Rillé et le parc accrobranches. A 15 km au nord de Bourgueil, deux anciennes locomotives avec leurs wagons vous emmènent pour une balade ferroviaire de 3 km (aecfm.fr/02 47 96 42 91)
* La petite France, musée animé des trains miniatures à Savigné-sur-Larthan. Une fabuleuse collection de 1920 à nos jours sur 600 m2. Après la visite, les enfants circulent sur les trains électriques du jardin !
*Traversées sur la Loire à bord des anciens bateaux de navigation en bois depuis La Chapelle-sur-Loire (02 47 58 68 30) et visite du musée des mariniers à Chouzé-sur-Loire
VALLEE DU LOIR
* Poncé-sur-Le-Loir, Château avec escalier Renaissance exceptionnel, grand pigeonnier XVIIIème, jardin classé
*Vouvray-sur-Loir, le moulin Pousset, un des derniers moulins à blé industriel des années 30 ouvert au public avec sa roue monumentale
*Château du Lude, l’un des plus beaux exemples de l’architecture de la première Renaissance française magnifiquement mis en valeur par le son et lumière qui se reflète sur le Loir
*Baugé-en-Anjou, l’Hotel Dieu : considérée comme l’une des plus complètes du patrimoine hospitalier de France, l’Apothicairerie de 1675 présente dans ses étagères en bois sculptées plus de 650 pots en faïences et boites aux contenus mystérieux. A voir aussi le relais de chasse du Roi René d’Anjou édifié de 1454 à 1465 à la fin du gothique flamboyant.