Rarissime dans un tel état de restauration, cette Talbot T4 Minor de 1939 illustre la renommée de la prestigieuse marque française à l’histoire mouvementée. Et achève sa vie au milieu des vignes.
Damien Sornin/ Domaine des vergers
L’habit ne fait pas le moine a -t- on coutume dire. A Lantigné, dans le Beaujolais, c’est le cas pour Damien Sornin. Entre le moment où il est dans ses vignes, ou plongé sous le capot de sa Talbot T4 Minor de 1939, ou à l’étude notariale de Beaujeu dans la famille depuis 5 générations, pas évident de comprendre à qui on a affaire. En fait, à un esthète amoureux du patrimoine. Les 4,5 hectares de vignes du Domaine des Vergers que son père avait arrachés faute de personnel, il les replantés voilà 7 ans. « Pour renouer avec l’histoire de ce beau terroir» dit-il. Mais aujourd’hui, le jus de ses Chardonnay est vendu à une coopérative qui en fait des crémants.
UNE MARQUE DE 1903 Quant à la Talbot T4 Minor de la famille, un modèle luxueux très rare aujourd’hui, il l’a récupérée en 1992 pour la restaurer. Là aussi pour perpétuer l’histoire de cette marque prestigieuse dont le nom provient de celui du Comte de Shrewsbury&Talbot. Passionné de vitesse, ce Lord anglais avait créé en 1903 sa propre firme automobile, célèbre ensuite pour les victoires en course de ses voitures de sport, dont les 24 Heures du Mans en 1950.Une marque de prestige qui a eu deux vies. A la fois en Angleterre et en France. Car le comte s’est d’abord associé au constructeur français Clément Bayard pour importer ses autos puis les produire ensuite en Angleterre.
RIVALE DES DELAHAYE En 1919, Clément-Talbot fusionnait avec la filiale anglaise du constructeur de voitures de sport Darracq installé à Suresnes, avant de s’associer l’année suivante avec le britannique Sunbeam. Désormais, des deux côtés de la Manche, les voitures fabriquées porteront le nom unique de Talbot. Et rivalisent alors avec les prestigieuses Delahaye, Delage ou Hispano Suiza. Mais la qualité technique et la réputation de ses voitures n’empêcheront pas Talbot d’être mis à mal par le marasme de la crise de 1929.En difficulté avec d’autres constructeurs haut de gamme comme Delage, la branche française va être rachetée en 1934 par l’ingénieur Anthony Lago, directeur de l’usine Talbot de Suresnes. Cet ingénieur d’origine italienne la rebaptise alors en Talbot-Lago.
LANCEMENT EN 1937 DE LA T4 MINOR Et il refond la gamme de la marque en 1934 avec des voitures de sport plus séduisantes en version berline ou coupé 6 cylindres de 3 à 4 litres dont les victoires en course face à des Maserati ou des Ferrari lui donneront une belle notoriété partout en Europe. Pour élargir sa clientèle, il présente au salon de 1937, une voiture d’entrée de gamme, propulsée par un moteur 4 cylindres culbuté à soupapes en tête. Et conçue par son ami italien Walter Beccia qui partira deux ans plus tard chez Citroën où il jouera un rôle important dans le développement de la future 2CV.
125 KM/H MAXI « Cette petite Talbot, c’est précisément ma T4 Minor au 2323 cm3 de 62 ch, très souple dans ses accélérations, qui l’emmène allègrement à 110 km/h voire jusqu’à 125 km/h avec une direction très précise grâce à ses roues avant indépendantes » apprécie Damien Sornin. Vue de ¾ avant, cette Talbot T4 Minor présente curieusement un petit air de ressemblance avec la Traction si on lui rajoutait la calandre aux chevrons, inclinée elle aussi. Peut être pas un hasard puisque la Citroën à succès était sortie trois ans avant elle…
SEULEMENT 200 EXEMPLAIRES Mais la Talbot T4 Minor est plus haute, en raison de l’arbre de transmission vers les roues arrières, alors que la Citroën qui en était dépourvue, grâce à la révolution des roues avant motrices, pouvait avoir une ligne plus basse. En revanche, la Talbot T4 Minor était nettement plus luxueuse avec un intérieur digne d’un salon très cosy avec son grand canapé arrière à accoudoirs. Sa production, au bout de seulement 200 exemplaires, s’arrêtera en 1939 en même temps que la réquisition de l’usine de Suresnes pour la fabrication de matériel militaire.
VICTOIRE TALBOT AUX 24 HEURES DU MANS Après guerre, ressort en 1946 la plus puissante des voitures françaises à l’époque, une grande berline de 5,05 m de long basée sur celles de 1939, la Talbot-Lago Record T26 au 6 cylindres de 4,5 litres de 170 ch-170 km/h. Déclinée en monoplace ou biplace, elle remportera de nombreuses courses comme les 24 Heures du Mans ou le Grand Prix de Belgique. En 1949, sortira sa version moins onéreuse, la T15 Lago Baby 4 cylindres 3 litres-120 ch.
UN BOLIDE POUR SAUVER LA MARQUE Mais face à l’effondrement des ventes (34 unités en 1952 contre 225 en 1949), Anthony Lago fait alors le pari de la dernière chance : abandonner la production des berlines pour se concentrer sur les coupés Grand Tourisme de luxe. En 1953, Talbot lance donc le coupé Grand Sport Lago à la superbe ligne basse inédite dessinée par le styliste Carlo Delaisse qui travaille aussi pour le fameux carrossier Chapron. Un bolide propulsé par le même 6 cylindres 4,5 l, mais poussé à 190ch, et qui frôle les 200 km/h !
UNE COMMANDE POUR L’ELYSÉE Hélas, la clientèle ne suit pas, avec seulement 22 voitures livrées, en raison de son prix exorbitant, 50% plus cher qu’une Jaguar. Le président Vincent Auriol a beau avoir passé commande d’une superbe Lago Record décapotable comme voiture officielle à Talbot-Lago, incarnation du luxe à la française, rien n’y fait. Car le plus rapide coupé de l’époque va précipiter Talbot-Lago au bord du gouffre. Malgré une ultime relance en 1955 avec un modèle moins onéreux, la T14 LS équipée d’un 4 cylindres 2,5 l Talbot de 120 ch qui ne dépassera pas 45 exemplaires. Puis en 1957 sortira une version propulsée par un V8 BMW 2,6 l de 135 ch pour tenter une incursion sur le marché américain qui se soldera par un échec avec seulement 16 commandes. Pas rentable !
RACHAT PAR PEUGEOT En 1958, la marque, exsangue, est rachetée par Simca qui la met en sommeil mais garde l’usine de Suresnes pour y fabriquer ses Aronde. Dans les années 60, Simca est peu à peu absorbé par Chrysler Europe que Peugeot rachète à son tour en 1978. La firme au lion tentera alors de relancer la marque Talbot pour remplacer Chrysler par un nom aussi bien connu en Angleterre qu’en France. Mais en 1985, face à des ventes en déclin sur ses Solara, et sa Tagora haut de gamme qui a fait un flop, Peugeot signera l’arrêt de mort de Talbot en préférant lancer la remplaçante de l’Horizon sous le nom de Peugeot 309. Après 40 000 voitures produites depuis ses débuts, la marque Talbot baissera définitivement le rideau en 1987. Rejoignant ainsi le cimetière des grandes marques disparues.
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-SAINTE PAULE, de Oingt, grimpez par la petite route escarpée jusqu’à ce petit village d’où l’on a une vue spectaculaire sur les multitudes collines verdoyantes de vignes, de prés et de villages perchés qui donnent l’impression d’être en Toscane. Tentez votre chance, si il n’est pas dans ses vignes centenaires, de frapper à la porte du truculent Alain Chatout dont le caveau recèle des trésors à tomber par terre !
-CHARNAY, figure aussi parmi plus beaux villages aux maisons en pierres dorées dont l’emblématique château est devenu la mairie. Intéressant aussi dans les parages le château du Sou, de Bagnols et de Rapetour à Theizé avec sa galerie italienne
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