Le Dacia Jogger, best seller depuis un an, s’enrichit d’une version hybride non rechargeable de 140 chevaux. Elle accentue son avantage par rapport à la concurrence en plus de son prix imbattable.
Cinq à six mois de délai pour obtenir son Jogger ! Telle est la rançon du succès de ce SUV familial 5 à 7 places de Dacia qui fait un tabac avec son look plutôt réussi et son prix imbattable à partir de 20 900 € en 3 cylindres 1000 cm3 de 90 ch. Alors que dans la même catégorie, ses concurrents se situent entre 30 et 40 000 €. Et après un modèle mixte essence-GPL de 100 ch à 16 990 € (ou 21 400 € en 7 places) qui représente 60% des ventes, la marque roumaine de Renault accentue son avantage.
Avec une nouvelle version hybride auto rechargeable en décélération et au freinage de 140 ch pour 5000 € de plus. Bien en dessous encore des autres.A un tarif pareil, s’agit il d’une voiture au rabais ? Non, car selon son habitude, Dacia se la joue malin et économe en réutilisant des pièces déjà présentes sur d’autres modèles du groupe Renault. Ainsi, le capot, les ailes et les portières avant sont celles de la Sandero. Et le moteur 4 cylindres 1600 cm3 turbo hybride non rechargeable ( pas de hantise à trouver une borne) est identique à celui de la Clio, du Captur ou de l’Arkana hybrides.
Et à l’inverse des voitures qui croulent sous les équipements électroniques inutiles, le Jogger ne retient que les plus indispensables pour baisser ses prix. Pas d’horripilant système anti-franchissement de lignes qui se met automatiquement en fonction dès le démarrage et qu’il faut déconnecter tout en roulant par une navigation dangereuse sur l’écran central en deux ou trois étapes durant lesquelles on quitte la route des yeux ! Pas non plus de rétroviseurs électriques, d’où une économie en câblages et au remplacement en cas de casse.
Pas non plus d’effet de style à la mode avec des grandes jantes de 19 à 22 pouces et des pneus taille basse qui raidissent la suspension. Ici, des jantes de 16 montées avec des pneus d’une hauteur normale contribuent au confort plutôt satisfaisant de ce Jogger sans avoir besoin d’ artifices de suspensions électroniques pilotées. Si les sièges se montrent un peu fermes, l’habitabilité est en revanche très appréciable, surtout pour les passagers arrières. Et en particulier celui du milieu qui n’est pas le sacrifié de service grâce à un siège indépendant comme les autres.
Derrière, le coffre gigantesque de 712 litres peut s’agrandir à 1819 en basculant la rangée de fauteuils. Le conducteur, lui, bénéficie de la même planche de bord que sur la Dacia Sandero, tout à fait correcte malgré des plastiques basiques et dont la simplicité des affichages contribue en fait à une bonne lisibilité immédiate. Avec tout de même des indications précieuses comme le détecteur de sous gonflage sur les 4 roues, la consommation moyenne (5 litres, un vrai chameau ce Jogger hybride avec ses 900 km d’autonomie !) et en option la caméra de recul ou le radar avant antichoc.
Sur l’écran central, le GPS, qui n’est pas de la dernière génération, avec quelquefois un léger décalage de retard sur les changements de direction, bénéficie néanmoins d’une réplication fléchée devant le conducteur entre les compteurs. Et au volant, ce Jogger hybride se montre plutôt agréable par sa conduite souple et ses accélérations franches grâce à l’appoint du moteur électrique qui donne un couple max immédiat.
A l’usage, on se rend vite compte que Dacia a fait des économies sur l’insonorisation où les bruits de roulement et d’écoulements d’air couvrent le ronronnement plutôt discret du moteur. Jusqu’au moment où, en cas de besoin de reprise pour doubler, le niveau sonore du 1600 cm3 monte brutalement d’un cran avec un bourdonnement traduisant un moteur à la peine faute d’un rapport supplémentaire de la boite automatique. Mais pour tirer les prix, Dacia à opter pour une boite à crabots sans embrayage, donc moins chère, et avec moins de pièces d’usure.
Alors que le Jogger en GPL , un peu moins véloce (13 secondes de 0 à 100 km/h contre 10), utilise une boite mécanique à 6 vitesses et se montre plus constant en vitesse rapide sur autoroute que l’hybride. Qui l’emportera entre les deux ? En dépit de son surcoût de 5000 €, le Jogger hybride présente deux avantages : un roulage en électrique dés le démarrage et en circulation urbaine qui représente une économie d’essence de 40% en ville. Mais de son côté, même si le Jogger GPL consomme en moyenne 3 litres de plus que l’hybride, c’est avec un carburant deux fois moins cher.
Et au final sur route, selon les calculs effectués par l’Argus, le coût avec le Jogger hybride revient à 11€ pour 100 km contre 8,50 € en GPL. Et la différence de prix de 5000 € n’est pas rentabilisable avant 200 000 km…Moralité : la différence de choix tiendra plus à une question de philosophie sur la nervosité et la difficulté à trouver facilement ou non des pompes en GPL. Mais quelque soit sa version, ce Dacia Jogger reste la familiale la moins chère du marché en combinant les avantages d’un SUV à la garde au sol de 20 cm, d’un long break de 4,55 m et d’un monospace au volume de chargement impressionnant. Bref, une voiture pour astucieux.
JOGGER HYBRID 140
Cylindrée : 4 cyl 1598 cm » turbo + 2 moteurs électriques
Puissance : 140 ch (90ch+50 ch électriqes)
Couple maxi : 148 à 205 Nm
0 à 100 km/h : 10 sec
Vitesse max : 167 km/h
Réservoir : 50 L
Conso moyenne : 5 l/100 km
Co2 : 110 g/km
Ni malus ni bonus
Prix : à partir de 24 600 € et 26 500 € en 7 places
LES PLUS :
Tarif, agrément de conduite, habitabilité, confort, consommation réduite, conduite électrique en ville
LES MOINS :
Surcoût de 5000 €, niveau sonore à haut régime, pas de roue de secours (occupée par la batterie)