Avec son 2008 new look, Peugeot n’a pas laissé longtemps le champ libre au nouveau Captur. Et compte bien lui ravir son leadership en misant sur un design plus offensif et un intérieur plus high tech.
Trois options se présentent pour décrire le nouveau Peugeot 2008. Au choix. Une 208 qui prend de la hauteur avec la même planche de bord et la même plate forme. Un 3008 en plus petit avec un air de famille très prononcé par le style extérieur. Un ancien 2008 rallongé de 14 cm à 4,30 m, élargi de 3 cm, rabaissé au toit de 2 cm pour un meilleur aérodynamisme, mais relevé de 2,5 cm en garde au sol à 17 cm pour jouer les baroudeurs. Tout cela donne la version 2020 de l’éternel rival du Renault Captur que Peugeot aimerait bien déloger de sa première place des petits SUV.
Avec des atouts supplémentaires. Et un petit handicap au départ par des prix à la hausse où il s’affiche un peu plus cher à équipement égal (entre 1500 et 2000 €) que le SUV au losange. Une différence compensée, se défend on chez Peugeot par une meilleure valeur à la revente en occasion que ses concurrents…Mais qui correspond en fait à une volonté délibérée de montée en gamme et de rentabilité. Lancé en 2013, le 2008 ressemblait davantage à un break surélevé. Un look qui l’a mis en porte à faux dans la nouvelle mode en cours par rapport à ses rivaux.
Le voilà maintenant véritablement SUV avec un capot plus haut, une calandre verticale, des arches de roues noires, un avant plus carnassier avec ses griffes et ses crocs lumineux, un style de carrosserie biseautée plus agressif et musclé. Plutôt réussi avec un profil, non pas « carré camionneur », mais élancé d’une berline avec une ceinture de caisse galbée remontant élégamment vers les ailes arrières. Son changement de mensurations lui donne de bonnes proportions. Les 6 cm d’empattement supplémentaires entre les deux axes de roues procurent davantage d’espace aux jambes des passagers arrières, et de capacité au coffre qui passe de 350 l à 434 l (plus que le Captur 422 l).
Mais dans la répartition de l’enveloppe budgétaire pour la conception de la voiture, Peugeot n’a pas cherché à contrer son rival en offrant le même avantage de modularité que lui : la banquette arrière coulissante sur 16 cm où le coffre du Captur grimpe alors à 534 l. Dans ce cas maxi, certes on ne ne peut plus s’asseoir. Mais entre les deux, cela peut rendre service en chargement, avec des enfants assis à l’arrière. En revanche le 2008 en offre plus en reprenant le nouveau i-cockpit en 3 D où les informations, vitesse, report du GPS et annonce des bifurcations s’affichent en relief, en superposition des autres figurant sur la dalle numérique devant le volant.
D’où un gain de lecture immédiate, et de sécurité, d’une demi seconde, l’équivalent de 15 m de moins à 100 km/h. Le 2008 a aussi toutes les aides à la conduite dignes d’un haut de gamme 508 qui équipent également la nouvelle 208 : affichage des panneaux de limitation de vitesse, régulateur adaptatif avec distance de sécurité et freinage d’urgence anti collision avec détection piétons-cyclistes de jour comme de nuit, aide au maintien dans la voie, anti franchissement de lignes, surveillance d’angle mort avec correction de trajectoire, full park assist. Mais le radar anti collision qui supplée la camera en cas de mauvaise visibilité est une option payante…
La high tech n’est pas oubliée avec les connexions Mirror Link, Apple Car Play et Android Auto, 2 prises USB (très accessibles pour une fois !) au centre de la planche de bord, et deux également à l’arrière que n’offrent pas ses concurrents. La navigation 3D connectée TomTom® Traffic permet de connaître l’état du trafic en temps réel ou les zones à risque. Et comme sur la 208, un petit vide poche central est dédié à la recharge par induction avec une astuce : en se rabattant, le couvercle se transforme en support pour le smartphone qui ne se balade plus n’importe où dans les virages !
Bénéficiant de la nouvelle plate forme CMP , le 2009 offre un gros progrès en confort de suspension à la fois souple et ferme, mais à ne pas gâcher avec des jantes de 18 qui la raidissent. Avec ce chassis à l’excellente tenue de route, la voiture vire à plat sans jamais décrocher dans les pires virages à vive allure. Et l’insonorisation s’est aussi très nettement améliorée avec une étonnante filtration des vibrations en tout genre. Mais sans doute en raison du changement de gabarit, les mêmes moteurs 3 cylindres 1200 cm3 turbo essence se montrent plus sonores que sur la 208 et le Captur. En agrément, le 130 ch, plus souple et nerveux dés 1750 tours sort néanmoins du lot.
Ce Puretech 130 se montre parfaitement à son aise avec de bonnes reprises sans être obligé de mouliner la boite. Et plus agréable que le 155ch dont les efforts se font un peu trop entendre. Au final, le plus rond et moelleux dans la puissance dés les bas régimes est le 4 cylindres 1499 cm3 130 ch diesel à la consommation raisonnable autour de 7 l, même à rythme soutenu, alors que le bruit sourd du 100 ch est pénible. La boite auto 8 vitesses, très lisse dans son fonctionnement, outrepasse parfois des ralentissements du conducteur avec des passages de rapports supérieurs inappropriés. Un défaut de logiciel sur les pré-séries à l’essai qui devrait être corrigé avant la commercialisation.
Un problème que n’aura pas la version électrique qui va soit de l’avant ou de l’arrière en continu. Avec un couple maxi immédiat de 260 Nm et des accélérations énergiques. Comme dans les versions thermiques, on peut opter pour un mode eco, normal, sport et le grip control en option, en actionnant une manette inaccessible à l’arrière de la console centrale. Une aberration en terme d’ergonomie. A force de tâtonner, on finit par y regarder de plus près, et donc quitter la route des yeux une fraction de secondes. Ce que veut au contraire éviter le i-cockpit avec toutes les indications de conduite au dessus du volant dans l’axe du parebrise. Pas très cohérent tout cela…
Donnée pour 310 km d’autonomie, la 2008 électrique de 136 ch, 150 km/h, bénéficie d’un mode de régénération automatique. En levant le pied de l’accélérateur, le moteur électrique freine la voiture tout en se convertissant en alternateur pour recharger la voiture. Le surpoids de 350 kg des batteries réparties dans le plancher ne se ressent pas du tout dans le comportement de la voiture dont la suspension a été renforcée à l’arrière. Et en l’absence de rugissements de moteur thermique, les progrès dans la suppression des bruits de roulement sont d’autant plus impressionnants : mis à part un léger sifflement d’air par la vitesse, le 2008 survole silencieusement la route. Et atterrit en douceur…Cylindrée : 3 cylindres 1199 cm3 turbo essence
Puissance : 130 ch/6 cv
Couple maxi : 230 Nm à 1750 trs
0 à 100 km/h : 8,9 secondes (9,1 en boite auto)
Vitesse max : 208 km/h
Consommation mixte : entre 6 et 8,5 l/100 km
CO2 : entre 102 et 109 g/km
Malus : 0 €
Prix : 21 500 € (100ch essence) //de 23 300 € à 27 600 € en 130 ch boite meca // de 25 300 € à 29 600 € en 130 ch boite auto//de 28 700 € à 31 200 € en diesel 130 ch//de 37 100 € à 43 000 € en électrique (-6000 € de bonus)
LES PLUS : style, confort, insonorisation, places arrières, tenue de route, garde au sol, coffre, I-cockpit en 3D, roue de secours
LES MOINS : prix en hausse, options payantes, moteurs bruyants, ergonomie de la tablette et de la manette modes de conduite