Le plus puissant modèle de l’histoire de la marque, encore plus élitiste que Ferrari, cultive raffinement aristocratique anglais et performances époustouflantes. Le résultat a suivi : une explosion des ventes !
Comme un grand cru, elle a une allonge magnifique, une robe d’un rubis profond, et une rondeur typique de la marque. Sans parler des envoutants arômes de cuir qui envahissent délicieusement les narines quand on l’ouvre ! Avec l’étrange sensation de se glisser, non pas à l’intérieur d’une voiture, mais d’un sac Hermès ! Tout, à l’intérieur de cette Aston Martin DB 11, est tendu d’un splendide cuir caramel clair au toucher soyeux. Jusqu’au ciel de toit qui ressemble davantage à de la dentelle avec tous les motifs perforés qui le décorent. Comme sur les sièges moelleux où il contribuent au système de ventilation, sur l’assise et dans le dos, facturé 1475 € !
Bienvenue dans le luxe à l’anglaise et l’élite des voitures de sport grand tourisme. Car Aston Martin, avec seulement 5117 voitures en 2017 est encore plus exclusif que Ferrari et ses 8000 ventes annuelles. Mais l’année 2017 aura néanmoins marqué un tournant pour la marque : à elle seule, sa nouvelle DB 11 a permis d’augmenter les ventes de 80 % ! Tel est le résultat d’un rupture stylistique où depuis 10 ans le coup de crayon de Ian Callum s’était tellement usé qu’on finissait par ne plus discerner la différence entre les nouvelles et les anciennes Aston. Cette fois, à en juger par le nombre de têtes qui se retourne sur son passage, cette DB 11 affiche une ligne entièrement nouvelle avec sa carrosserie en aluminium au design plus audacieux de fauve ramassé sur l’arrière prêt à bondir :
un profilage sublime par les deux arches latérales du toit de l’avant vers le coffre, un impressionnant déhanchement galbé au dessus de la roue arrière, le tout en gardant l’ADN Aston reconnaissable à sa calandre légendaire qui traverse le temps. Mais qui a été amplifiée ici sur la DB 11 pour lui donner davantage une image de puissance. Car sous le capot en forme de coquille striée par des ouïes d’aération ne demande qu’à se réveiller l’autre nouveauté : un V 12 5,2 litres biturbo de 608 ch. Le plus puissant de toute l’histoire de la marque. Mais pas le plus gourmand grâce à la désactivation de 6 cylindres en vitesse de croisière.
Contact ! Une tonitruante symphonie en douze cylindres retentit, concert rare aujourd’hui dans l’automobile. Rageur, le fauve Aston bondit alors avec puissance et souplesse via sa boite automatique ZF à 8 rapports qui passe sans à-coups. Et le plaisir au volant est à la carte entre les modes de conduite GT, Sport et Sport plus qui jouent sur l’accélération, la rapidité du passage des vitesses, plus la dureté de la direction électrique et des suspensions pilotées. Cette combinaison par l’électronique de bord, mise au point avec Mercedes, contribue à un maintien de cap impeccable de la DB 11.
Tout en gardant le confort d’une voiture de grand tourisme, et non de course. Avec une insonorisation ouaté qui permet néanmoins d’apprécier aussi bien les vocalises du V12 (ou son feulement discret selon la pression du pied sur l’accélérateur) que l’incroyable profondeur des graves à 1000 watts de la chaine Bang Olufsen. Sa tenue de route , la DB 11 la doit aussi à des astuces aérodynamiques, outre le nervurage très marqué du capot pour diriger les écoulements d’air . Le risque de soulèvement de l’avant en accélération est contrecarré par les branchies latérales qui libèrent l’air sous haute pression provenant de l’intérieur du passage de roue avant .
Et l’auto est plaquée au sol à l’arrière par un spoiler virtuel alimenté par de discrètes prise d’air à la base de l’arche du toit. Le flux est alors canalisé dans la carrosserie avant de ressortir en jet par une ouïe horizontale sur la largeur de la malle arrière. Et si un appui supplémentaire est nécessaire, une fine lame sort du coffre, faisant ainsi aérofrein avant de se rétracter, quand il n’y en a plus besoin, pour préserver la pureté du profil de la DB 11 ! Car dans une Aston Martin l’efficacité ne doit jamais nuire à l’esthétique de cette anglaise qui reste unique au monde.
Même si, en plus de son V 12, la toute dernière version plus économique de la DB 11 commercialisée en 2018 avec un V8 4L de 510 ch aura un accent germanique. Le résultat, depuis 2013, de l’entrée dans le capital d’Aston à hauteur de 5% par Mercedes. En retour, le constructeur de Stuggart lui fournit ce moteur emprunté à son coupé AMG GT S. Mais des oiseaux de mauvais augure y voient déjà le début de la perte d’indépendance de la marque. Les Allemands finiront -t- il par conquérir ce fief prestigieux du royaume britannique ? Churchill, au secours !
Cylindrée : V 12 biturbo de 5,2 l
Puissance : 608 ch/54 cv
0 à 100 km/h : 3,9 sec
Vitesse maxi : 322 km/h
Consommation : entre 11 l/100 km et 17 l en ville
CO2 : 265 g/km
Malus : 10 500 €
Prix : 210 464 €
LES PLUS : ligne stylistique , sonorité du moteur, puissance, accélérations, tenue de route, confort, intérieur luxueux, et fixé à l’entré du coffre : le parapluie au logo Aston Martin sur le manche !
LES MOINS : places arrières symboliques, capacité et accès du coffre, pas de vide poche dans la planche de bord