Dans ce vignoble bordelais des Graves, le vin vieillit aussi bien que cette mythique berlinette Alpine A110 1300 S de 1968 qui a de nombreux rallyes à son actif. Une voiture fétiche chez les Quellien !
Château Lusseau
Bérengère Quellien
Ici le temps fait son oeuvre pour bonifier ce qui dort derrière les lourdes portes. Celle du chai, où après 12 mois d’élevage en barriques s’affinent le Château Lusseau rouge, et le blanc qui a obtenu le Trophée des grands crus de Graves en 2015, consécration d’une culture en bio depuis 2007. Et celle du garage, où entre deux échappées sur le bitume, la cote d’une splendide Berlinette Alpine A110, 1300 S 1296 cm3 de 105 ch, continue gentiment de grimper. Deux histoires de passion nées de père en fille.
En 1971, tout en menant sa vie de médecin rhumatologue à Talence, Jean-Thomas Quellien s’installait au Château Lusseau pour s’occuper aussi des 7 hectares du vignoble, depuis 1870 dans la famille de son épouse. Sans pour autant perdre son goût pour la vitesse : en 1985 il s’achetait cette berlinette de 1968. Plus exactement, il s’en rachetait une : “Car je m’étais payé en 1967 une Alpine 1100 que j’avais du revendre 3 ans plus tard après mon mariage pour faire bouillir la marmite !
Mais à la longue, on ne peut qu’avoir des regrets. D’autant qu’à l’époque, avec l’absence des limitations de vitesse, on pouvait beaucoup s’amuser avec ce petit bolide extraordinaire. Et ma nouvelle Alpine A110 1300 S, dont le premier acquéreur habitait Bastia, a du faire le rallye du Tour de Corse. Car, en plus du réservoir à l’avant, elle dispose d’une trappe à essence derrière la portière droite pour remplir le réservoir central supplémentaire de 100 litres qui était nécessaire pour courir les spéciales de 120 km.”
Très vite, sa fille Bérengère a aussi attrapé le virus : “La jolie ligne de cette Alpine A110 est unique, et j’adorais faire des rallyes avec mon père, mais en coéquipière, ce qui n’enlève en rien aux incroyables sensations d’accélérations que l’on ressent à bord.” Et à son tour, comme son père, l’appel de la vigne a fini par lui faire abandonner son poste de juriste depuis quatre ans à l’hôpital de Bayonne. En 2001, elle revenait s’occuper à temps plein du domaine après un an de formation au Centre de formation agricole de Blanquefort.
“La vigne a été pour moi une révélation par l’éloignement où on prend conscience de ce qu’on a quitté, confie -t- elle. C’est un attachement affectif par rapport à un patrimoine.” Et l’Alpine A110 en fait aussi partie. “Mon père a entièrement confiance, et de la même façon qu’il n’a pas hésité à me confier le vignoble, il m’a aussi prêté son Alpine A110. Car j’aime la conduite sportive. Et au volant de ce bolide de seulement 625 kg pour 105 ch din qui montait à l’époque à 215 km/h, c’est phénoménal ! Car avec sa tenue de route hallucinante, cette auto va très très vite en virage !”
C’était précisément là où les fameuses berlinettes Alpine A110 ont raflé les victoires en rallyes devant des Porsche 911, des Ford Escort Twin cam ou des Lancia Fulvia HF pourtant plus rapides en vitesse de pointe. Les voitures bleues, pas aussi véloces en ligne droite, les distançaient victorieusement dans les lacets, ceux du Tour de Corse en 1968, et du Monte Carlo remporté de haute lutte par le champion suédois de la glisse Ove Anderson en 1971. Une année faste où la petite marque gagnait aussi son premier titre de champion international des constructeurs avec ses fameuses Alpine A110.
Superbe démonstration où la légèreté et l’agilité l’emportait sur la puissance des voitures d’usine. Un principe que reprendra plus tard un certain Colin Chapman sur ses Lotus. Et que mettait en pratique un “artisan” de génie dans son atelier à Dieppe, Jean Rédélé. Fils de concessionnaire Renault, il avait couru des rallyes sur des 4CV Renault gonflés, en particulier, le Critérium des Alpes qui resta son meilleur souvenir. Au point de donner ce nom d’Alpine en 1962 à sa première Berlinette A 110. Un poids plume constitué d’une carrosserie en fibre de verre-polyester montée sur un chassis poutre acier , avec moteur en porte à faux arrière qui la rendait très joueuse en virage.
Fabriquée de 1962 à 1977 à 7176 exemplaires, avec un grand coup d’accélérateur à partir de 1965 grâce à la prise de participation de Renault qui distribua les berlinettes dans tout son réseau, l’Alpine A110 connaitra des évolutions moteurs de 1100 cm3 à 1860 cm3 en utilisant les blocs des Renault R8 Gordini, puis R16, gavés par deux carburateurs double corps Weber. Avec une puissance qui montera jusqu’à 190 ch, voire 250 dans une version turbo. “Mais je préfère mon Alpine A110 1300 S qui est plus équilibrée, et se conduit comme une fleur (avec un 0 à 100 km/h en 8,2 secondes à l’époque) par rapport à la 1600 de 125 ch (7,9 sec 0 à 100) dont le plus gros moteur accentue le porte à faux arrière de 100 kg”, explique en pilote-technicien avisé Jean-Thomas Quellien.
En 1973, Renault rachetait l’entreprise de Jean Rédélé, et lançait une armada d’Alpine A110 conduites par quatre jeunes mousquetaires devenus des as du volant dans l’histoire du sport automobile : Jean-Claude Andruet, Jean-Luc Thérier, Bernard Darniche et Jean-Pierre Nicolas. Bingo : ils allaient gagner 6 courses sur 13 au volant de berlinettes 1800 Group IV, et remporter le nouveau Championnat du monde des constructeurs. La légende était née.
LA MÊME MARQUE AUJOURD’HUI
Le retour en trombe de l’Alpine A 110 : déjà élue plus belle voiture de l’année !
Vingt trois ans après sa disparition, la célèbre marque dieppoise renait enfin ! Plus grande, la nouvelle berlinette de 252 ch pèse 500 kg de plus, mais reste légère malgré tout par rapport à ses concurrentes comme la Porsche Cayman qui en fait 300 de plus. Et du coup, ses 127 chevaux supplémentaires par rapport à son ainée lui donne une vivacité et une agilité digne de celle des berlinettes victorieuses en rallye. D’autant que les stylistes ont tout fait pour que la ligne de la nouvelle A 110 rappelle la mythique voiture de sport française, ce qui lui a valu ce prix très convoité de plus belle voiture de l’année… lire la suite
OENOTOURISME
Mon vin préféré
A Ayguemorte-les-Graves, de l’autre côté de la cloture de ce vignoble, les vins ont le droit à l’appellation noble de Pessac-Léognan. Et pourtant le Graves de Château Lusseau n’a rien à leur envier. Vieilli 12 à 14 mois en vieux fûts de chêne pour boiser très légèrement le vin, le rouge frais et fruité (qui représente 6,5 ha sur 7) élargit une jolie palette aromatique avec une pointe tannique de malbec en complément des 50% de merlot et des 35% de cabernet sauvignon. Et le blanc, quasi inexistant en 2017 en raison du gel qui a détruit 85 % de la récolte, reste la fierté de Bérengère Quellien. Depuis l’obtention de son Trophée des grands crus de Graves en 2015. Un vin bio à la rondeur surprenante qui se démarque des autres blancs par sa composition originale : une note de muscadelle apporte une belle harmonie dans le mariage entre sémillon et sauvignon.(De 9 € à 14,50 €)
Profitez en pour visiter
*Château Carbonnieux pour son grand cru, et son étonnant musée de voitures anciennes dont des teuf teuf rarissimes comme des Donnet Zedel torpedo, Doriot-Flandrin-Parant, ou Wacheux Phaeton
*Le château de la Brède. C’est dans cette austère forteresse gothique entourée de douves que se ressourçait Montesquieu après ses voyages pour écrire les « Lettres persanes » et « De l’esprit des lois ». Dans le vestibule sont toujours alignées ses malles de voyage, et dans sa chambre restée meublée très simplement, la cheminée garde la trace de ses souliers quand il écrivait sur ses genoux devant le feu.
*Le Bordeaux ancien
-ses vieilles portes Cailhau et de la Grosse Cloche
-la place de la Bourse emblème de l’essor de la ville au XVIII éme, autour de deux bâtiments à l’architecture en fer à cheval d’après les plans de l’architecte Gabriel qui créa aussi la place de la Concorde à Paris
-le musée du vin et du négoce à Bordeaux installé dans de belles caves voutées du quartier des Chartrons, du nom d’un ancien couvent de chartreux transformé au 15 ème siècle en entrepôt de vins
*L’Hotel de Lalande, 1779, un des plus beaux exemples de bâtiments anciens construits par la noblesse parlementaire bordelaise. Par son superbe escalier d’honneur en fer forgé, on accède aux pièces du musée des Arts décoratifs
-la tour Pey-Berland et sa vue panoramique sur la ville et ses clochers
-le Palais Rohan, ancien palais épiscopal du XVIIIème devenu l’Hôtel de ville, avec, dans les jardins, le musée des Beaux-Arts sur l’art en Europe du 15 ème au 20ème siècle
-la place du Parlement et ses façades Louis XV autour d’une cour pavée
-l’Hôtel particulier Frugès chef-d’oeuvre de l’art nouveau
-l’Abbatiale Ste Croix et sa façade de style roman saintongeais
-la perspective XVIII ème du quai des Chartrons où les négociants en vin s’édifièrent de somptueuses demeures, et les anciens hangars portuaires devenus des commerces et des restaurants
-l’esplanade des Quinconces face à la Garonne
-l’ancienne base sous marine allemande devenue centre d’expositions
*La Cité du vin, le nouveau musée de verre qui vient de s’ouvrir 135-150 quai de Bacalan à Bordeaux. Un voyage étonnant sur l’Histoire de nos ceps de vigne à travers le monde et l’élaboration de nos nectars avec dégustations sensorielles sous forme de devinettes
*Chateau de Portets, arrivez dans ce château-jardin par bateau depuis Bordeaux 2 fois par semaine
05 56 67 12 30 www.chateaudeportets.fr
*Cave Léognan Magnum, un endroit à Léognan où l’on peut déguster presque tous les vins de Pessac-Léognan sans faire la tournée des châteaux qui sont parfois fermés
05 56 64 74 08www.leognanmagnum.com
PUBLICITE
POUR UNE HALTE UN CHOIX S’IMPOSE
LA RÉFÉRENCE DE L’HÔTELLERIE DE LUXE BORDELAISE
Situé sur la Place de la Comédie, en plein Triangle d’or de la ville, et avec un parking en sous sol permettant de vous garer en toute sécurité, l’InterContinental Bordeaux – Le Grand Hôtel est une légende de l’hôtellerie depuis plus d’un siècle. Ancien hôtel particulier érigé en 1789 par Victor Louis, cet édifice classé monument historique est devenu un hôtel pour la première fois en 1904. Sa façade néo-classique aux colonnades de style corinthien fait face au majestueux Grand-Théâtre de Bordeaux, achevé dix ans plus tôt par le même architecte. Au centre de ce quartier au riche passé mais en plein renouveau, l’InterContinental Bordeaux – Le Grand Hôtel est le point de départ rêvé pour partir à la découverte du Bordeaux d’hier et d’aujourd’hui.
L’InterContinental Bordeaux – Le Grand Hôtel possède 130 chambres, dont 44 suites. 21 d’entre elles offrent une vue spectaculaire sur le Grand-Théâtre (L’Opéra National de Bordeaux) et la place de la Comédie. Son décor élégant et feutré, de style XVIIIème siècle et Empire, a été imaginé par Jacques Garcia. Le célèbre décorateur d’intérieur a sublimé l’esprit néo-classique et cossu des lieux par son inimitable touche baroque.
Aux rênes du restaurant gastronomique doublement étoilé : le chef britannique vedette Gordon Ramsay. Le restaurant Le Bordeaux, sur la place de la Comédie, propose une carte faite uniquement de produits locaux et de saison.
Autre lieu emblématique de l’hôtel, le Rooftop : Cadre élégant et décontracté à la fois, panorama unique à 360° sur la cité, atmosphère conviviale mais exclusive : ce lounge à ciel ouvert est « the place to be ».
Aux niveaux supérieurs de l’établissement, un espace de détente et de relaxation unique : le Spa Guerlain. Ce lieu à part fait plonger dans un univers tout en volupté évoquant les thermes romains, magnifié par la griffe de Jacques Garcia. Le bassin de relaxation est la pièce-maîtresse de ce spa doté de 8 cabines dont 2 doubles ainsi que d’un sauna, hammam, d’un espace fitness et d’un salon de thé.
Le Grand Hôtel compte 13 salons dédiés aux réceptions, réunions et autres séminaires, pouvant accueillir des événements jusqu’à 250 personnes. D’une surface totale de 1.000 m², ils bénéficient tous de la lumière naturelle du jour et sont associés à 4 majestueux foyers de 55 à 120 m².
L’équipe de quatre concierges, tous Clefs d’Or, de l’InterContinental Bordeaux – Le Grand Hôtel ouvre les portes de la ville et de sa région. Ils conçoivent des programmes sur mesure pour faire connaître les trésors locaux – parmi lesquels, bien entendu, le plus célèbre vignoble du monde. Par le biais de leur Conciergerie, ils font pénétrer leurs clientèles dans l’univers des grands crus traditionnellement fermé au grand public.
Témoin et acteur privilégié de la foisonnante histoire de Bordeaux et de son exceptionnel renouveau, l’InterContinental Bordeaux – Le Grand Hôtel est l’endroit idéal pour vivre intimement la capitale girondine.
InterContinental Bordeaux – Le Grand Hotel
2-5 place de la Comédie, 33000 Bordeaux, France
Hotel Phone: + 33 (0)5 57 30 44 44
www.bordeaux.intercontinental.com