Délirante ! La Cadillac Eldorado aura été l’expression la plus folle du rêve américain des sixties avec sous son interminable capot le plus gros V8 jamais vu sur une voiture de série : 8,2 litres de cylindrée
Champagne Lecomte Père & fils
La Champagne n’est pourtant pas au bord de la mer ! Mais quand il est au commandes, Dosy Lecomte a franchement l’impression de piloter un énorme bateau qui oscille silencieusement sur une mer d’huile. Propulsé dans un souffle discret par le gros V8 de 8,2 l qui emmène sa Cadillac Eldorado de 1974 rutilantes de chromes au milieu de l’océan de vignes au sud d’Epernay, à Vinay où se trouve son domaine. Une véritable croisière-promenade où ce vigneron embarque souvent ses clients ravis à bord de ce vaisseau de 5,70 m de long et 2 m de large. Engloutissant jusqu’à 40 l/100 km pour alimenter les 365 chevaux logés sous l’interminable capot qui se termine par l’écusson couronné de Cadillac dressé au centre comme un viseur de mitrailleuse ! L’expression la plus délirante du rêve américain dans toute sa splendeur qui avait commencé en 1952 sur la première Cadillac Eldorado, modèle de prestige de la marque de luxe de General Motors qui passait pour la première fois sur celle-ci en traction avant.
A l’époque, rouler en Cadillac Eldorado incarnait le symbole suprême de la réussite dans « L’American way of life”. Un exemplaire sera même prêté à la Maison Blanche en 1953 pour l’intronisation d’Eisenhower à la présidence. Et chacune des 8 générations jusqu’en 1978 symbolisera la course au luxe et à la puissance avec des V8 de plus en plus gros, le 8,2 l étant le summum jamais atteint sur une voiture de série.
Et des innovations techniques qui n’arriveront en Europe que 10 à 20 ans plus tard : premiers airbags, pare chocs à absorption d’énergie, allumage automatique des phares, régulateur de vitesse, climatiseur, suspension à gaz réglable à l’arrière pour garder la même assiette quelque soit le chargement, plus sièges, vitres, coffre et capotes, tout en automatique électrique.
« D’ailleurs à leur ouverture, les portières se transforment en vrais sapins de Noël avec des lumières partout, plaisante Dosy Lecomte. Mais au bout de 10 minutes, si vous les laissez ouvertes , et pour peu que vous ayez actionné la capote électrique sans faire tourner le moteur, la batterie se retrouve vite à plat !”
Mais c’est finalement l’administration américaine et ses réglementations draconiennes sur la sécurité qui mettront fin à la carrière de cette Cadillac Eldorado en 1976 avec une nouvelle norme de résistance en cas de retournement impossible à tenir sur ce paquebot de plus de 2 tonnes. Cadillac gardera le dernier exemplaire et le fera immatriculer avec une plaque ne comportant que 4 lettres : LAST. “Cette Cadillac Eldorado emblématique, j’en rêvais depuis un voyage en famille aux Etats unis, confie Dosy Lecomte. On s’était fait une balade inoubliable à Los Angeles dans une ancienne Cadillac décapotable rose. Au retour, je m’étais dit : un jour j’en achèterai une !” Et le rêve se concrétisa en 2015 à la suite de la parution d’une annonce. “Avec mes deux garçons, Frédéric et Jérémie, on est parti à 5heures du matin pour aller voir cette Cadillac Eldorado à St Etienne !” L’état était nickel avec 140 000 km au compteur. Affaire conclue ! Seul bémol dans l’histoire de cette Cadillac Eldorado : madame Lecomte. Pas question pour elle de la conduire, et elle s’en explique : “Trop longue !”
LA DERNIERE GROSSE AMERICAINE CABRIOLET EN EUROPE :
L’OPEL CASCADA
L’Amérique n’est plus ce qu’elle était ! Adieu cabriolets exubérants, délires de carrosseries et chromes rutilants. La dernière “américaine” cabriolet en Europe de General Motors n’existe plus que par celle de sa filiale Opel. Et encore, vient elle d’être rachetée par Peugeot ! Sur cette Cascada, on est donc loin des standards Cadillac de presque 6 m de long des années 70. Et pourtant cette grande décapotable de 4,70 m à 4 vraies places ne manque pas de…lire la suite
OENOTOURISME
MON VIN PRÉFÉRÉ
LE VIGNOBLE : A la cinquième génération depuis 1859, le domaine familial a régulièrement augmenté en surface jusqu’à atteindre 7 hectares aujourd’hui. “Et merci à nos ancêtres, explique Dosy Lecomte : par acquisitions ou échanges, ils se sont développés sur les hauts de côteaux sud, ce qui nous permet d’être plus épargnés des gelées de printemps.” L’autre caractéristique de son vignoble est d’avoir tenu compte de la sagesse de ses aïeux en restant, contrairement à beaucoup d’autres vignerons, à 80 % en Meunier alors que ce cépage représente 32% en moyenne des surfaces en Champagne. Mais il s’avère plus adapté au terroir de Vinay en résistant mieux aux gelées que le Chardonnay. Et donne des vins souples, plus fruités, et peu acides qui sortent de l’ordinaire.
Avec un assemblage, ce Brut-tradition vieilli trois ans en cave, 80% Meunier, 10% Pinot Noir et 10% Chardonnay (dont 30% de vins d’années antérieures), est un champagne brut avec un dosage à 6 gr de sucre par litre offre des arômes de fruits rouges sur une bouche sèche et minérale tout en rondeur. Le même en extra brut à 3 gr donne une attaque et une fraicheur plus brutales. Idéal sur des huitres. (14,80 €) www.champagne-lecomte.com
PROFITEZ EN POUR VISITER
REIMS
*La cathédrale, célèbre chef d’oeuvre de l’art gothique depuis 1211, où furent couronnés 25 rois de France après le baptême de Clovis en 498. La plus longue de toutes avec ses 149 m, elle a été miraculeusement rescapée après les destructions des bombardements de 14. Le fameux « Ange au sourire », statue emblématique du porche, peut en effet afficher son soulagement !
*Les caves à champagne dans les anciennes carrières de craie, Pommery, Veuve Cliquot et son dédale de 20 km de galeries, Taittinger sous l’ancienne abbaye Ste Nicaise, et celles de Lanson dont les galeries voutées servirent de logements pendant les bombardements de la guerre de 14, et même de chapelle avec un vestige qui subsiste aujourd’hui, une statue de la Vierge toujours accrochée sur la paroi.
*Le festival de façades Art déco, symboles de la reconstruction de la ville détruite à 80 % pendant la guerre de 14
*L’Hotel musée Le Vergeur XIII éme et Renaissance construit par un riche marchand grainetier
*L’abbaye St Remi, du nom de l’évêque qui baptisa Clovis, ses parties romanes, XVII ème et son grand cloître
*L’impressionnante porte gallo-romaine de Mars du temps où Reims s’appelait Durocortorum et dépassait en importance Lutèce qui deviendra Paris
*Le palais épiscopal du Tau et sa grande salle à voûte de bois en carène de navire renversée où se tenait le festin des rois après leur sacre. Le palais abrite aujourd’hui un musée sur la cathédrale où l’on réalise, en les voyant, que les statues d’origine sur sa façade mesuraient près de 5 mètres de hauteur !
*Hôtel Jean-Baptiste de La Salle édifié à partir de 1545. Belle cour Renaissance avec avec une tour à escalier à vis ajouré
*La demeure XIIIème des comtes de Champagne
*La villa Demoiselle, splendide témoin de l’Art Nouveau construit entre 1904 et 1908 sur la butte Ste Nicaise par Louis Majorelle pour le directeur des Caves Pommery
*Le musée des Beaux-arts, un des plus beaux de province avec ses collections de tableaux et de sculptures du XVI ème au XX ème : Le Nain, Boucher, Corot, Monet, Pissaro, Renoir, Gauguin, Maillo, Marquet, Foujita, Rouault, Manessier,…
*Le phare de Verzenay, un vrai phare au milieu d’une mer de vignes construit en 1909 par le négociant en champagne Joseph Goulet pour faire la promotion de sa maison. Le rez de chaussée faisait guingette, et en 1940 les Anglais placèrent sur le phare une batterie anti-aérienne. Après restauration en 1999 le Musée de la Vigne y a ouvert ses portes.
*Les Halles du Boulingrin et leur spectaculaire voute en béton de 19,85 m de haut et seulement 7 cm d’épaisseur construite en 1927.
________________________________________________________________________PUBLICITÉ
POUR UNE HALTE UN CHOIX S’IMPOSE
Le Château de Sacy, appartenant à la collection Millésime, se dresse sur la montagne de Reims dans le charmant village de Sacy. Cette Maison de Maître peut accueillir tous les voyageurs passionnés d’automobiles avec un parking loin des tumultes citadins.
En plein cœur des vignes, ce joyau intimiste offre 12 chambres et suites, un restaurant avec une cuisine raffinée mettant en avant les produits du Terroir et un espace bien-être Ec(h)o en collaboration avec la marque française de cosmétique naturelle minérale Gemology.
Tout rappelle dans cet écrin l’histoire du et de la Champagne. Une parenthèse pour vous faire vivre une expérience pétillante et unique…
Château de Sacy, rue des Croisettes, 51500 Sacy.
Informations et réservations : +33 (0) 26 07 60 38 – contact@chateaudesacy-reims.fr https://www.chateaudesacy-reims.fr/
*Le fort de la Pompelle . Symbole de la résistance rémoise pendant la deuxième guerre mondiale, il fut le seul de la région à rester aux mains des Français jusqu’en 1918 au prix de 12 000 morts. Aménagé en musée des tranchées on y trouve une étonnante (et unique!) collection de 500 couvre chefs de l’armée allemande.
*La bibliothèque Carnegie, chef d’oeuvre de l’Art Déco avec son entrée en mosaïque et son gigantesque lustre suspendu en vitrail.
*Le musée automobile de Reims-Champagne, 230 autos et motos de 1908 à nos jours, un festival de Delahaye, Delage, Panhard, et de voitures à pédales ! (84 Avue Georges Clemenceau/ 03 26 82 83 84/musee-automobile-reims-champagne.com)
EPERNAY et alentours
*Flanez le long des 1500 m de l’avenue de Champagne pour admirer tous les hôtels particuliers où se sont installées les grandes marques champenoises au dessus de leurs 110 km de caves. « The most drinkable avenue of the world » comme l’avait surnommé Churchill qui était un connaisseur !
*La tour de Castellane, construite entre 1903 et 1905 comme emblème publicitaire de la marque de champagne. Gravir ses 237 marches vaut la peine pour contempler du haut de ses 65 m la ville d’Epernay et la vallée de la Marne. A voir aussi son musée sur l’élaboration du champagne.
*Le château Perrier, construit au XIX ème dans le style Louis XIII pour Charles Perrier propriétaire de la marque de champagne Perrier-Jouet. En 1940 il abrita le QG des armées britanniques, puis allemandes de 1942 à 1944. Après la libération de la ville par Patton, les Américains s’y établirent à leur tour !
*Le théâtre Gabrielle Dorziat, du nom d’une comédienne née à Epernay. Inauguré en 1902, il est un des rares théâtre à l’italienne dont la machinerie est encore dans son état d’origine. Mais on n’est pas au coeur du champagne pour rien : les nudités allégoriques des peintures du plafond du foyer chantent l’amour au milieu de guirlandes de raisins. Et sur la façade une sculpture évoque la vigne inspirant l’art théâtral !
*L’abbaye de Hautvillers, fondée en 650, et célèbre par son moine Dom Pérignon (1639-1715) pour ses trouvailles novatrices dans l’élaboration du champagne par assemblage de crus différents.
*Le château de La Marquetterie à Pierry. Ce pur joyau Louis XV a été construit en 1734 par un neveu du grand architecte Gabriel. Pendant la Grande guerre, le maréchal Foch en fit son quartier général. Et son énorme Renault à 6 roues, avec laquelle il sillonnait les champs de bataille, y est d’ailleurs exposée. Tombé sous le charme du château alors qu’il y était en service à l’état major en 1915, Pierre Taittinger le racheta en 1932.
*L’abbatiale St Pierre d’Orbais . Avec son architecture monumentale et sa flèche gothique qui se voit de loin, elle a été élevée au XII ème par Jean d’Orbais. Celui-ci en aurait fait le prototype de la cathédrale de Reims dont il sera le premier maitre d’oeuvre.
*Le mémorial de Dormans, sa grande tour et son ossuaire rassemblent les restes de 1500 soldats de toutes nationalités (dont seuls 11 furent identifiés) qui furent tués pendant les combats sur le front de la Marne.