Ce vigneron est un fou de voitures de sport italiennes. Ferrari, Lancia, et Alfa Romeo Montreal de 1975..son garage en est plein. Mais pour courir avec au Rallye de Monte Carlo.
Château La Lieue Jean Louis et Michèle Vial
“Oui, c’est vrai, j’ai un faible pour les italiennes !” reconnait Jean-Louis Vial avec la surprenante approbation de son épouse Michèle. Et le moins qu’on puisse dire est qu’il les collectionne ! Ferrari 348, 308 GT4, Dino, Lancia Delta HF, Alfa Romeo Montreal…” Des rêves de jeunesse que j’ai realisés depuis une dizaine d’années” confie celui qui faisait déjà des course de kart à 8 ans. Une passion de famille, en plus de celle du vin sur le domaine de La Lieue près de Brignoles, en Côteaux varois de Provence : son père lui a inoculé le virus en lui offrant en 1971 sa première voiture à 24 ans, une Lancia Zagato 1300 S d’occase ! Pas surprenant de la part d’un fondu de vitesse ayant participé à 12 rallyes de Monte Carlo.
Sur Hotchkiss en 1934, et dans les années 50 sur 4 CV Renault 1063 cm3 allégée pour la course. Et il a aussi couru d’autres épreuves sur une bien plus performante Panhard Dyna X (1947-1954). “Deux voitures que je me suis offert en souvenir des course de mon père. Avec cette 4CV, j’ai couru le Monte Carlo historique , entre autres lors d’ une année mémorable où il faisait – 7° dans l’habitacle !” Et sur sa Panhard X Sprint de 1952, aussi craquante par ses formes galbées, à l’origine de son surnom la “Louis XV”, que surprenante par sa nervosité. Le petit flatwin 740 cm3 de 39 ch, refroidi par air , et gavé par un carburateur double corps, suffisait pour que cette caisse en alu de seulement 550 kg monte à 130 km/h dans une pétarade bien caractéristique des Panhard.
Et elle passait plus vite en virage que des voitures plus puissantes grâce à sa traction avant. Ce sacro saint principe “La vitesse par la légèreté et non par la puissance”, Colin Chapman le reprit dix ans plus tard pour faire triompher ses Lotus poids plume. Néanmoins, la passion ne faisant pas oublier pour autant le business, Jean Louis Vial a été pendant dix le fournisseur officiel de la cuvée Monte Carlo sur le vrai rallye WRC qu’il a aussi couru en 1990 sur Lancia Delta HF 16 V, une terreur du bitume, à l’époque, avec ses 200 chevaux quatre roues motrices. “Et lorsque Carlo Sainz a gagné l’épreuve en 1997 sur Subaru, les Japonais m’ont demandé 10 000 bouteilles avec leur marque sur l’étiquette. On ne savait plus comment fournir !”
Mais toujours subjugué néanmoins par la beauté des italiennes, Jean-Louis Vial a eu un de ses derniers coups de foudre en 2009 pour un coupé Alfa Romeo Montreal de 1975, initialement présenté à l’exposition universelle de Montréal d’où son nom. Fabriqué à seulement 3917 exemplaires de 1971 à 1977, ce chef d’oeuvre a été dessiné chez le carrossier italien Bertone par le talentueux Marcello Gandini, auteur également de la célébrissime Lamborghini Miura à moteur central arrière. Toutefois, malgré cette parenté, l’Alfa Romeo Montreal, avec ses prises d’air arrières, est propulsée par un moteur avant.
“J’adore sa ligne unique de prototype ainsi que la poussée et le son rocailleux de ce V8 de 2,6 l injection de 200 chevaux qui montait à 220 km/h après un 0 à 100 en 7,1 secondes. Un moteur mythique de 270 ch sur les Alfa 33/2 de course qui atteignaient 300 km/h. Mais il était dégonflé sur l’Alfa Romeo Montreal, avec laquelle on s’éclate tout de même au volant en toute sécurité.”Et ses vignes dans tout ça ? Même en rallyes elles ne sont jamais loin. Car il y a toujours des bouteilles dans le coffre pour arroser les fins d’étapes.
“Ces deux passions, du vin et des voitures anciennes vont de pair car c’est la même convivialité où les barrières tombent, surtout quand on met les mains dans le cambouis !” Et le pro du cep retrouve très vite ses réflexes pour expliquer qu’il s’est mis au bio dès 1998 sur les 70 hectares du domaine où dans cette vallée les importantes amplitudes thermiques entre le jour et la nuit assurent une maturation reposante pour le raisin, gage d’arômes fruités délicats sur les syrah, cinsault, Grenache, mourvèdre. Et un cépage local oublié pour les rouges, le carignan que lui, et son fils Julien à la cinquième génération, remettent au goût du jour. A partir de vieilles vignes qui donnent à la fois profondeur et finesse . Merci au grand père qui les avaient plantées en 1936 !
Route de Cabasse-83 170 Brignoles
04 94 69 00 12
LA MÊME MARQUE AUJOURD’HUI
ALFA ROMEO STELVIO
Après la Giulia l’an dernier, Alfa Romeo lance sa deuxième fusée de la reconquête avec un SUV aux lignes élégantes comme sa berline élue « plus belle voiture de l’année ». D’emblée, le Stelvio dame le pion à ses rivaux BMW, Porsche ou Audi par ses prestations, son agilité et sa vélocité sur le 2 l turbo de 280 ch. Le tout pour 4000 euros de moins en moyenne. Lire la suite
OENOTOURISME
MON VIN PREFERE
La cuvée Batilde Philomène
Ce vin rouge, du nom de l’arrière grand mère qui créa le domaine en 1876, est sublime dans son intensité, la complexité de ses aromes fruités, et ses tanins soyeux avec des notes épicées. Tel est résultat de l’association entre les cépages syrah à 40%, vieux carignan à 20%, mourvèdre, cabernet sauvignon et Grenache élevés séparément avant les assemblages jusqu’à deux ans en fûts de 400 l pour boiser légèrement ce vin.
(10,30 €)
PROFITEZ EN POUR VISITER …
-L’ancien Brignoles et son dédales de ruelles médiévales qui grimpent jusqu’au splendide palais comtal, l’actuel musée
-Le vieux village colline de Barjols où l’eau coule à flot dans les rues escarpés jalonnées de 28 fontaines et 14 lavoirs, splendide place en pente ombragée sous les platanes , vue splendide sur le vallon depuis le haut
–Cotignac, village escarpé, aussi charmant que Barjols, au pied d’une falaise creusée d’habitations troglodytes et surmonté de deux tours de guêt médiévales
-La célèbre abbaye du Thoronet au pur style roman très dépouillé
-L’imposante Chartreuse de La Verne à Collobrières fondée en 1170 sur un éperon rocheux au Coeur de la forêt des Maures
–Saint Maximin la sainte Baume et la plus belle basilique en gothique provençal, ses rues en arcades, ses vieilles maisons à colombages, son beffroi, le couvent royal et son cloître
–Collobrières, pittoresque village ombragé dont la spécialité est le marron glacé et l’exploitation du liège des forêts environnantes