CHÂTEAU HAUT-SARPE / Jean-François Janoueix
Cet homme haut en couleur bichonnait ses Grands Crus comme les automobiles de ses ancêtres qui servaient à faire les livraisons de vins. Hommage lui soit rendu après sa disparition brutale.
« Ce sont mes filles, et je les adore ! » Ne vous méprenez pas. Quand le truculent Jean-François Janoueix vous parlait ainsi, il faisait effectivement référence à deux belles créatures qui lui étaient chères. Mais qu’il ne mariera jamais. Elles ont 100 ans. Sont en pleine forme pour parcourir encore des kilomètres. Et il était particulièrement attaché à l’une des deux : « Cette Citroën B2 boulangère de 1922 était la première voiture qu’a eu à 19 ans mon père Joseph, marchand de vins, racontait-il. En 1923, il l’avait échangée contre une barrique de Saint-Emilion à des nouveaux clients à Avranches qui en rêvaient pour le mariage de leur fille. Il était arrivé chez eux en vélo. Il est reparti avec leur auto ! » Voila pourquoi Jean-François Janoueix la conservait si pieusement après l’avoir entièrement restaurée.
Depuis, cette famille paysanne de Corrèze a fait du chemin. En 1930, premier signe de sa réussite, Joseph Janoueix rachetait à Saint-Emilion le Grand Cru Classé, Haut-Sarpe. Et aujourd’hui, à la cinquième génération, la dynastie Janoueix, démarrée dans le commerce de vins avec le grand père Jean en 1898, est propriétaire de 11 vignobles dans le Bordelais. Une ascension qui a suivi à la même époque celle d’André Citroën, nouvel industriel de l’automobile après la première guerre mondiale durant laquelle il avait monté une fabrique d’obus à Paris en bordure de Seine quai de Javel.
La paix revenue, cet ingénieux polytechnicien allait reconvertir son usine pour sortir en mai 1919 sa première auto bon marché, la Torpedo Type A de 18 ch 65 km/h, en adoptant les nouvelles méthodes américaines de fabrication à la chaine d’Henry Ford. Et de dernier constructeur historique français après les grands précurseurs Peugeot et Renault, Citroën allait devenir 5 ans plus tard le premier en Europe.
En déclinant systématiquement ses automobiles en quatre versions, torpédo bâchée découvrable, berline fermée, coupé-cabriolet sport, ou boulangère-camionnette. Objectif : toucher tous les publics. Ce sera le cas pour son deuxième modèle en 1921, la Citroën B2 comme celle des Janoueix, à la cylindrée passée de 1327 cm3 à 1452 cm3 pour une puissance de 20 ch et une vitesse maxi augmentée à 72 km/h.
Cette version utilitaire était essentiellement destinée aux agriculteurs comme en témoigne les publicités de l’époque : « Partisans du progrès, vous avez déjà remplacé l’homme par la machine. Pour faire vos marchés, pourquoi ne remplaceriez vous pas votre cheval par une voiture de transport ? » Et l’incitation allait être renforcée par une innovation commerciale : la première vente à crédit pour démocratiser l’automobile. Sans oublier le génie publicitaire d’André Citroën qui ira jusqu’à inscrire son nom en grandes lettre lumineuses sur la Tour Eiffel .
Et son succès tiendra aussi aux avancées techniques successives de la marque qui sera la première en Europe à lancer en 1919 le démarreur électrique, puis les caisses rigides tout acier, le moteur flottant monté sur des silent-bloc en caoutchouc absorbant les vibrations, la traction avant et la suspension à barres de torsion sur la Traction de 1934. Et bien plus tard après la disparition d’André Citroën, mais pas de son esprit innovant, la révolutionnaire suspension hydro pneumatique en 1955. Avec son confort, jamais égalé depuis, à bord de l’inoubliable DS…
LA MÊME MARQUE AUJOURD’HUI
LA NOUVELLE CITROËN C5 X
Enfin ! La dernière grande berline C5 remontait à 2008 et avait été arrêtée en 2017. Depuis, les Citroënistes inconditionnels n’avait rien de nouveau à se mettre sous la dent, mis à part des SUV plus à la mode. Pour se garantir des chances de succès, cette nouvelle C5 X a réalisé un compromis entre le créneau en baisse des berlines et celui des SUV en plein boom. Mais avec un confort de suspension inégalé, une insonorisation apaisante, et un habitacle prémium…lire la suite
OENOTOURISME
LE VIGNOBLE
Pas pour rien que ses vins sont servis à l’Elysée, au Sénat ou à la Tour d’argent. Facétieux, épicurien et volubile, l’entreprenant Jean-François Janoueix aura toute sa vie fait preuve d’un redoutable sens du commerce et d’un flair sans égal pour trouver de nouveaux clients et de nouveaux hectares de Grands Crus à rajouter à son palmarès. Sa « religion », qui allait de pair avec le vin, était celle des 4B : bon, beau, bio, bonheur ! Et d’ailleurs depuis 2015, trois de ses onze châteaux sont certifiés en agriculture biologique : le Pomerol La Croix-Toulifaut, plus les Saint-Emilion Grands Crus Château de Sarpe et Château Castelot qui remonte à Henri IV. Mais les deux fleurons de ses vignobles resteront les 21 hectares du Château Haut-Sarpe aux vins tanniques, souples, élégamment fruités dans la fraicheur, puissants et racés comme l’exige un Saint-Emilion Grand Cru classé issu du haut plateau calcaire. Et les 10 hectares du Pomerol Château La Croix aux vins réputés pour leur moelleux de velours, leur bouquet dense et leur finesse si caractéristique de l’appellation.
Château Haut-Sarpe 2015 : 40,50€ / Château La Croix 2015 : 40€
_ PROFITEZ EN POUR VISITER…
*SAINT-EMILION
Le plus beau, et le plus réputé village du Bordelais.
*Accroché sur sa colline, au milieu d’un océan de vignes, tel un fier navire dont le mat domine l’horizon : la flèche du clocher de 4500 tonnes bâti au dessus de l’ église monolithe la plus vaste d’Europe. Avec ses 38 m de long et 20 m de large, elle a été taillée dans le rocher pendant 40 ans au XI ème siècle . Mais ses voutes de 11 m de hauteur sont moins élevées que celles de l’église souterraine d’Aubeterre-sur-Dronne (20 m) en Charente. Grimper les 196 marches du clocher offre en récompense des efforts un magnifique panorama sur la cité et son vignoble.
*La tour du Roy , donjon carré du XIII ème qui offre aussi en complément une belle vue sur le village dans le sens opposé de celle du clocher
*L’ancienne église des Cordeliers et son cloitre . Le troisième beau point de vue sur St-Emilion où l’on voit à la fois le donjon et le clocher de l’église troglodyte
*La porte de la Cadène, spectaculaire avec sa voute en ogive entre une immense tour carrée et un bâtiment gothique. Elle jouxte la dernière maison à pans de bois du village. La porte de la Cadène, qui n’a rien à voir avec celles des fortifications, était inclue dans la cité. Son nom viendrait du gascon “cadena” signifiant la chaine qui la fermait en séparant la population noble de la ville haute de celle plus modeste de la ville basse.
*L’église collégiale et son cloître. Bâtie entre le XII ème et le XV ème elle est une des plus imposantes de Gironde. Styles roman et gothique cohabitent jusque dans le magnifique cloître à double colonnades torsadées.
*Les anciennes halles au grain sur la place du marché où convergent toutes les ruelles de Saint- Emilion dont la fameuse en pente, le Tertre de la tente, avec son pavage chaotique.
*Les catacombes et leur nécropole avec à l’entrée une étrange coupole à double paroi dans laquelle grimpait un escalier . Autre curiosité : la grotte ermitage où vécut au VIII ème siècle St Emilion, le moine breton fondateur de la cité, et connu pour ses miracles. Un culte se développa autour de sa vénération avec la création de nombreux monastères qui accueillaient aussi les pèlerins de St Jacques de Compostelle.
*Dans les environs de Saint-Emilion :
*Les deux châteaux forts de Puisseguin
*L’imposant château de Castegens à Belvès-de-Castillon où se joue chaque année le spectacle remémorant la bataille de Castillon qui marqua la fin de la guerre de Cent Ans contre les Anglais.
*L’église Notre-Dame de Tayac, bel exemple d’architecture romane qui surplombe les étendues de vignes.
*Montagne et ses moulins
*Saint Hippolyte Sur le plateau de Ferrand dominant les vignes se trouve un château du XVII ème et des grottes aménagées dans des anciennes carrières monumentales.
*Saint-Sulpice-de-Faleyrens, témoin d’un lointain passé, en plus de son église romane, c’est là que se trouvait en bord de Dordogne le port de St-Emilion, dit de pierrefitte, du nom d’un menhir de 5 mètres de haut qui s’y dresse encore.
*St Michel-de-Montaigne, à 20 km de St-Emilion. Du château du célèbre philosophe reste la tour du XIV ème où il trouvait l’inspiration pour écrire. Reconstruit au XIX ème le château, très marqué Viollet-Le-Duc, possède une architecture originale avec un mélange de styles médiéval, Renaissance et néo-gothique
LIBOURNE et environs
*Construite comme toutes les bastides du Moyen-Age sur le modèle à l’équerre des camps romains, l’ancienne place Royale de Libourne bordée d’arcades est le point central de la ville où se tient depuis 600 ans le marché le plus prestigieux de la région le mardi, le vendredi, et le dimanche.
*L’Hôtel de ville, et son beffroi du XV ème, remanié dans un style néo-gothique. Belle cour intérieure
*Le musée des Beaux-Arts avec ses collections de Rodin, Princeteau ou Jordaens au deuxième étage de l’Hôtel de ville
*La tour Richard et la tour Barrée, vestige des anciennes fortifications en bordure des quais
*La chapelle Notre-Dame-de-Condat. Seul vestige du château de Condat, sa nef unique gothique présente une particularité : la présence à Bordeaux de Viollet-Le-Duc a permis de la revêtir des mêmes peintures que celles de la Sainte Chapelle à Paris !
*La caserne Proteau, ex école de gendarmerie, et son splendide grand escalier de pierre. Les bâtiments vont être transformés en hôtel de luxe.
*Abzac, son château XVII ème à l’imposante cour carrée entourée de cinq bâtiments à toiture périgourdine s’ouvre sur son vignoble. Et la terrasse du château domine la rivière avec à ses pieds un imposant moulin barrage du XVIIIème.
*Le château de Vayres, un des plus beaux monuments d’Aquitaine, est un balcon sur la Dordogne avec ses jardins à la française, qui descendent jusqu’au bord du fleuve. Son architecture conjugue harmonieusement Moyen Age, Renaissance et classicisme du XVII ème.
*Le Moulin de Porchères Construit en pierres de taille en 1850 dans un cadre bucolique sur l’Isle qui se jette à Libourne dans la Dordogne, il est un des derniers moulins à avoir conservé toutes ses machines de minoterie.
*Guitres A voir, l’abbatiale romane Notre-Dame , perchée sur son rocher surplombant la vallée de l’Isle, est une des plus grandes de Gironde. Elle surprend par ses dimensions et sa charpente du XV ème en forme de coque de bateau renversée. Autre détour qui vaut la peine : la gare-musée construite en 1875 d’où part encore pour une promenade en forêt un vieux train à vapeur avec des wagons de 1900 aux banquettes en bois.
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POUR UNE HALTE UN CHOIX S’IMPOSE
Envie d’une escapade en tout quiétude au cœur d’un domaine viticole confidentiel ? FAGE est le country break idéal. A deux pas de Bordeaux et de Saint-Émilion, l’hôtel 4* affilié « Les Collectionneurs », propose de rêver dans l’une de ses 26 chambres très cosy, en pleine nature. La tranquillité et la douceur de vivre sont assurées dans cette maison de famille vigneronne. Jouxtant l’établissement, le parking accueille votre automobile en toute sécurité (parking non fermé mais veilleur de nuit sur site).
Le restaurant, bistronomique au déjeuner et gastronomique au dîner, et sa terrasse valent également le détour, où avec audace, l’ultra saisonnalité et les produits locaux sont mis à l’honneur par le Chef Clément COSTES. Au fil des heures, la maison se transforme selon vos envies et vous invite à plonger dans le monde du vin et de la belle cuisine à travers des moments de vie quotidiens immanquables : explorer une collection de dégustations haute en couleurs avec Gustavo, vivre l’instant FAGE, un apéro convivial et gourmand proposé tous les jours à nos clients de l’hôtel, ou encore suivre les pas du vigneron et découvrir ce métier passion. FAGE marie avec élégance le confort et les services d’un hôtel 4 étoiles, et l’esprit authentique d’une maison de famille vigneronne. Au plaisir de vous recevoir.
05 56 68 56 16