Avec cette dernière DS4, la marque premium née en 2015 entend frapper fort avec ce quatrième modèle qui couronne sa gamme. Armé de tous les atouts pour affronter ses rivales allemandes.
Sérénité à bord, luxe, raffinement, confort, agrément de conduite…Si, en plus de son élégant design épuré, la nouvelle DS4 s’attribue toutes ces qualités, elle le doit, en particulier, à un homme de l’ombre. Car ce cahier des charges de la voiture, du départ sur la feuille blanche jusqu’à sa sortie, cet homme orchestre l’a constamment suivi. Et imposé à tous les corps de métiers impliqués dans la réalisation de cette DS4. En la peaufinant encore par d’ultimes modifications avant le lancement de la fabrication en grande série pour tenir compte des observations faites par les essayeurs.
Son job : responsable synthèse client chez DS. Celui qui fait tout pour devancer la satisfaction des futurs acheteurs. Pour cette mission cruciale nécessitant aussi de la diplomatie en interne, Alain Joseph, ingénieur Arts et métiers, a suffisamment longtemps baroudé dans le groupe Peugeot-Citroën. Pour pouvoir asseoir son autorité ou avoir l’oreille du PDG Carlos Tavares et son approbation. Au final, le résultat est là. Ce quatrième modèle de la marque DS née en 2015 est le plus réussi de la gamme. Sans basculer dans un énième SUV, cette nouvelle DS4 perchée sur ses grandes roues de 72 cm se veut davantage un mix entre une berline et un coupé de chasse. Avec son profil tendu, racé et son pavillon noir incliné vers une lunette arrière encastrée sous un becquet un peu sport.
Son design aux lignes tranchantes dégage une impression haut de gamme qui se retrouve effectivement dans l’habitacle cossu aux teintes chaudes bicolores. Rien à voir avec les intérieurs germaniques austères. Celui de la DS4, est tapissé de cuirs Nappa surpiqués, de plaquages frêne et alcantara. Cette DS4 bénéficie d’ une planche de bord au dessin sobre et épuré moins bling bling dans le superflu que sur les DS précédentes, et de sièges moelleux ventilés-massants en mousse à haute densité au bon maintien latéral. Un fois la portière refermée dans un discret son mat, on se surprend à ne plus rien entendre dehors, même moteur démarré.
Cette DS4 est un vrai cocon acoustique qui vous détend inconsciemment en conduisant. Pour parvenir à ce résultat, le chef de projet Philippe Houy a renforcé au maximum une insonorisation relevant davantage des grosses berlines allemandes premium que d’un milieu de gamme français qui n’a rien à leur envier. Toutes les portières ont des vitrages acoustiques, double parois avec film au milieu, qui suppriment les bruits aérodynamiques. Le compartiment moteur et son tablier devant l’habitacle ont été revêtus d’insonorisants plus épais// absorbants.
Et la nouvelle plate forme de la DS4 (partagée avec sa cousine, la dernière 308) bénéficie d’une rigidité renforcée par 34 m de de rubans colles entre les points de soudure qui filtrent aussi la propagation des vibrations moteurs et des bruits de roulement. Au point que sur la version hybride 225 ch, le passage du moteur électrique au moteur thermique vers 60 km/h s’effectue sans qu’on s’en rende compte dans la même ambiance sonore ouatée où l’on savoure d’autant plus la musicalité des 690 W de la chaine Focal aux 14 hauts parleurs.
Un confort de conduite accentuée par le toucher de route en souplesse du système de suspension active DS. Une caméra en haut du pare brise anticipe irrégularités de la chaussée et les transmet à un calculateur pour régler les amortisseurs en 150 millisecondes. Avec les quatre capteurs d’assiette et les trois accéléromètres, le système agit sur chacune des roues afin d’optimiser le confort. Mais pour en profiter pleinement, autant opter pour les pneus de 19 pouces plus hauts et plus amortissants par leur volume d’air supplémentaire que les tailles basses de 20 au contact plus ferme.
Et en pneus de 19, on ne perd pas pour autant en précision de conduite avec la direction très directe et une tenue de cap sans roulis où la DS4 vire bien à plat dans les enchainements de virages. Avec des phares LED au faisceau pivotant vers l’intérieur de la courbe comme sur la DS de 1967. La boite automatique aux 8 vitesses correctement étagées donne à la fois une conduite douce, et nerveuse quand il le faut, aussi bien sur la Puretech essence 1,6 l turbo 225 ch que dans la version hybride de même puissance ( avec le 1,6 l ramené à 180 ch) pour un supplément de 2900 €. Et une capacité de coffre (au hayon motorisé à ouverture mains libres) passant de 430l à 390l en raison de la place prise par la batterie qui réduit aussi celle du réservoir d’essence de 52l à 40l.
Sachant que l’autonomie en électrique est de 55 km kilomètres avec régénération en décélération. Et cet appoint de l’électrique qui vient aussi en renfort dans les accélérations a donné un résultat édifiant durant les essais avec une consommation moyenne de 4,1l /100 km. Quasiment moitié moins qu’avec la version essence de même puissance. Les jantes, avec inserts aérodynamiques et une réduction de 1,5 kg par roue, contribuent aussi à abaisser la consommation et les émissions de CO2. En plus du diesel 1,5 l de 130 ch, deux autres versions essence vont arriver : le 3 cylindres 1200 cm3 de 130 ch et le 1600 cm3 en 180 ch.
Quant à la DS4 100% électrique avec 700 km d’autonomie, sa sortie est prévue pour 2024. Pour renforcer son image prémium, la DS4, avec son nouveau grand écran multimédia fonctionnant comme celui d’un smartphone, n’a pas lésiné sur la panoplie high tech qu’on trouve habituellement sur des modèles plus haut de gamme. La voiture obéit ainsi à la commande vocale ou à l’écriture d’une destination sur un pavé tactile dans la console centrale qui zoome aussi instantanément sur les applications les plus utilisées pour éviter d’avoir à naviguer sur l’écran central, et donc de quitter la route des yeux.
Dans le même but, des touches piano ont été maintenues entre autres pour la clim, et un nouvel affichage tête haute élargi donne en plus de la vitesse et des panneaux de limitation, des indications sur la navigation GPS, la station de radio en ligne, les messages envoyés ou l’appel téléphonique reçu. Sur le volant, des commandes accèdent directement au régulateur-limiteur et sur la branche de droite au multimédia. Et bien entendu, la DS4 dispose de toutes aides à la conduite autonomes imaginables avec freinage d’urgence y compris à l’arrière par détection transversale de l’arrivée d’un véhicule ou d’un piéton, et même de nuit à l’avant par sa caméra infrarouge à l’image affichée sur l’écran.
Ce système DRIVE ASSIST 2.0 s’enrichit sur DS4 de nouvelles fonctionnalités comme les dépassements semi-automatiques une fois le clignotant mis, ou l’adaptation de la vitesse dans les courbes. Bénéficiant d’un sur-équipement par rapport aux voitures concurrentes dans le même segment, la DS4 plutôt bien née affiche donc clairement ses intentions d’aller taquiner, en moins cher, sur le terrain de la qualité les premiums allemands Audi A3 ou Mercedes Classe A. Et elle s’en donne d’autant plus les moyens qu’elle est fabriquée en Allemagne à Russelheim, chez Opel, racheté par Peugeot-Citroën en 2017. A côté de la nouvelle Astra qui partagera la même plateforme !
DS4 hybride
Cylindrée : 4 cyl turbo 1598 cm 3
Puissance : 180 ch
Moteur électrique : 110 ch avec batterie de 12,4 kWh
Puissance cumulée : 225 ch
Autonomie en électrique : 55 km
Temps de recharge de 0 à 100% : 1h 40 sur wallbox
Couple maxi : 360 Nm
Consommation moyenne : de 1,4 l/100 (wltp) à 4,1 l en essai
0 à 100 km/h : 7,7 sec
Vitesse max : 233 km/h
CO2 : 29 g/km
Bonus : 1000 €
Prix : 38 200 € à 51 500 € (essence Puretech 225 ch de 42 200 à 49 700 €)
LES PLUS : confort, insonorisation, finitions, tenue de route, multimédia à la page
LES MOINS : équipements en option, ergonomie perfectible de l’affichage tête haute