La marque suédoise, rachetée en 2010 par le chinois Geely, continue sa progression à + 10% par an, et le renouvellement de ses modèles. Avec sa S90 D5 qui entre dans le très haut de gamme, Volvo vise un total de 550 000 ventes annuelles.
La Suède a déclaré la guerre à l’Allemagne ! Et l’offensive est tellement couronnée de succès depuis son lancement en juin que les nouvelles Volvo S 90 D5 sont rationnées en France à seulement 300 pour 100 points de vente !!! Objectif : donner la priorité à la conquête Outre Rhin. C’est dire si la nouvelle grande berline Volvo, et sa version break V90, visent directement les Mercedes Classe E, BMW série 5 ou Audi A 6, avec des prix moins élevés, mais une qualité de prestations digne de voitures très haut de gamme. Aujourd’hui, le suédois ne met plus en avant ses breaks à la capacité d’armoires normandes ou la sécurité de ses voitures toujours en pointe, mais l’élégance discrète de son design à l’opposé du style ostentatoire de certaines belles teutonnes.“Nous avons surgi là où les allemands ne nous attendaient pas, dans le cercle restreint des voitures premium”, sourit on chez le constructeur de Göteborg.
De fait, montez dans la Volvo S90 D5 Inscription Luxe, et dés la fermeture de la portière au son ouaté, vous vous retrouvez dans un salon cosy tout de cuir moelleux, aux sièges généreusement galbés, avec massage à l’avant; et dans la sobriété élégante d’un raffinement stylistique de bon gout typiquement scandinave. Tout sauf le bling bling en cours chez certains constructeurs. Ici la planche de bord, harmonieusement dessinée, est à la fois moderne et classique avec son gainage en cuir surpiqué, ses inserts et ses aérateurs en aluminium brossé stylisés, ses placages en noyer scandinave ou en bouleau, un volant cuir en 2 tons. Et les finitions ou les ajustements n’ont rien à envier à Rolls ou Bentley.
Le moteur de la S 90 D5 est boosté à l’air comprimé
Tournez la mollette start sur la console centrale, et là, après le plaisir des yeux vient celui des oreilles. Le doux ronronnement feutré d’un gros 6 cylindres essence se fait discrètement entendre. Et pourtant, non, on est bien dans une simple diesel 4 cylindres 2 litres. Down sizing des motorisations oblige pour consommer moins, et donc dégager moins de co2. Même Porsche vient de mettre un 4 cylindres sur sa Cayman ! C’est dire si les ingénieurs de Volvo ont effectué un remarquable travail d’insonorisation de ce moteur, bi-turbo pour compenser la perte de puissance par rapport aux anciens 5 cylindres de la marque. Et le résultat est bluffant tellement la S 90 D5 se montre à la fois silencieuse et puissante avec un moteur très souple à tous les régimes. Car la Volvo S 90 D5 a une botte secrète avec une astuce toute simple qui est une première mondiale brevetée : le “power pulse”. Une sorte de booster qui fait gagner 10 ch au moteur sans consommer plus. Ce système est composé d’une bonbonne d’air comprimé (alimentée par la récupération des gaz d’échappement) qui pulse son contenant dans le turbo basse pression en action dans les débuts d’accélérations. D’où une réponse puissante instantanée, et une plus grande souplesse de ce moteur plutôt sobre par ailleurs pour une voiture de 1,8 tonne. Néanmoins, comme chez tous les constructeurs la consommation moyenne annoncée de 4,8 l/100 km a plutôt tourné autour de 7,6 l durant cet essai.
Une suspension arrière pneumatique moelleuse
La sensation d’agrément et de confort sur route est aussi renforcée par le chassis très équilibré (la même plate forme que dans le 4X4 XC 90 sorti l’an dernier) qui procure une tenue de route à toute épreuve sur la S 90 D5 de 235 ch équipée en 4 roues motrices. Et le summum est atteint avec la suspension pneumatique arrière qui absorbe moelleusement les chaussées irrégulières. De quoi savourer confortablement la chaine audio Bowers&Wilkins 1400 w aux 19 hauts parleurs qui restituent au choix le son grandiose d’une salle de concert ou d’un studio d’enregistrement.
Bref, la Volvo S90 D5 est d’autant plus agréable à conduire que son ergonomie est plutôt bien pensée avec affichage tête haute en couleur sur le pare brise de la vitesse et des panneaux de limitation, et visualisation de l’écran GPS entre les deux compteurs. Le grand écran central, lui, se montre moins compliqué d’utilisation que celui du XC 90, tout en offrant une multiplicité de réglages. Et comme sur le 4X4, Volvo a mis le paquet sur tous les équipements de sécurité active et passive qui restent le point fort de la marque : alerte assoupissement et franchissement de lignes, camera panoramique, régulateur et limiteur de vitesse adaptatif avec freinage d’urgence et ralentisseur pour maintien de distance de sécurité, correction anti sortie de route, pilotage semi automatique jusqu’à 130 km/h par lecture radar et camera de la route a à condition de garder les mains sur le volant, détection et freinage anti collision piéton, cycliste, et, nouveauté, gros animaux ! Bigre ! Volvo n’en ferait il pas trop pour plaire aux écolos ? Détrompez vous. Car les Suédois ont un tout autre souci existentiel : chaque année en Suède 6000 collisions graves se produisent contre des élans traversant les routes !
Cylindrée : 4 cylindres 2 litres diesel bi-turbo
Puissance : 235 ch/13 CV
0 à 100 km/h : 7 sec
Vitesse maxi : 240 km/h
Capacité du coffre : 500 l/break : 560 à 1526 l
Consommation moyenne : de 4,8 l à 7,6 l /100 km
CO2 : 127g/km
Malus : 0 €
Prix : à partir de 53.800 €
LES PLUS : qualité des finitions, confort, silence, tenue de route, puissance permanente du moteur à bas régime, roue de secours, prix compétitif à niveau d’équipements comparables
LES MOINS : place arrière du milieu guère utilisable, accès dans le coffre et ouverture automatique au pied parfois récalcitrante si on vise mal sous le pare choc, écran central complexe