Michel et Nicolas Maillart/Champagne Nicolas Maillart
Il ne reste plus que 3 exemplaires au monde de cette superbe Hotchkiss de 1935 patiemment restaurée par ce vigneron de la Montagne de Reims. Un miracle. Car cette auto a échappé au pire : finir à la casse !
Avant de produire des voitures de 1904 à 1954, la marque française Hotchkiss fabriquait des armes ! Et d’abord aux Etats-Unis. Mais faute d’avoir réussi à persuader les militaires américains d’adopter son matériel, l’ingénieur Benjamin Berkeley Hotchkiss, originaire du Connecticut, finit par s’exiler en France en 1867. Pour ouvrir alors une usine de munitions en banlieue parisienne à Saint Denis. Et il va séduire les états major français et anglais avec sa grosse mitrailleuse automatique à gaz qui crépitera sur tous les fronts de la guerre de 14. Voilà donc pourquoi les voitures Hotchkiss arborent sur leurs calandres deux canons en croix surmontés d’une grenade en feu, et entourés d’un ceinturon fermé, pour rappeler les origines de la marque. Moins ostentatoires que les Delahaye ou les Delage, les Hotchkiss offraient confort et discrétion à une clientèle bourgeoise appréciant néanmoins la puissance de ses 6 cylindres 3 litres. Et dans les années trente très marquées par l’aérodynamisme des avions, les voitures devinrent plus arrondies avec des calandres inclinées, des malles intégrées et profilées. Autant d’atouts où les carrosseries des Hotchkiss se firent remarquer dans les concours d’élégance par le classicisme et la distinction de leurs lignes.
Un détail qui n’a pas échappé dans les années cinquante au jeune fils de vigneron Michel Maillart à Ecueil près de Reims. « Notre voisin marchand de fruits à Reims avait acheté d’occasion une Hotchkiss AM 80 d’avant guerre qui avait une calandre en fer à cheval comme les Bugatti. Je la trouvais sublime, et elle me faisait rêver. Encore aujourd’hui, ces carrosseries des années trente sont pour moi les plus élégantes. Et la plus belle était la Hotchkiss coupé basque de 1935 « habillée » par le grand carrossier Henri Chapron. Celle que j’ai fini par trouver dans le sud de la France après de longues recherches. »
Et pour cause : il ne reste plus que trois exemplaires en France de cette perle rare ! Cette belle auto avait naguère appartenu au prince Murat comme en témoigne une petite plaque propriétaire en cuivre fixée sur la planche de bord en bois. Avant de connaître sa déchéance pendant la guerre : le beau coupé 2250 cm3 4 cylindres sera tronçonné pour être transformé en… camionnette ! C’est dire si cette Hotchkiss coupé basque était dans un triste état quand Michel Maillart l’a acheté en 1991 : sa restauration lui prendra 10 ans. « Et devinez avec quoi j’ai décoincé le moteur qui était grippé ? Du Coca Cola ! » s’amuse -t-il.
Métamorphosée, la voiture a retrouvé ses splendides galbes avec sa malle allongée. Le tout sous une armature en bois qui a été reconstruite. Et à l’intérieur, une sellerie digne de ce nom a repris place. Avec cette particularité que les 2 passagers arrière étaient assis transversalement sur deux petites banquettes dos contre les parois de l’auto. Une position face à face insolite et amusante : « Mes petits enfants étaient ravis quand je les ai emmené derrière en Allemagne jusqu’à Dusseldorf ! Après une interruption pendant la guerre, la production des Hotchkiss reprendra en 1946 dans les usines de Levallois et Clichy. Pour l’armement, et les camions jusqu’en 1969, ces activités passeront dans le giron de Thomson-Brandt en 1966.
Quant à la nouvelle grosse limousine Anjou, aux solutions d’avant guerre recarrossées, et toujours avec volant à droite, elle ne résistera pas à l’évolution de la mode automobile qui allait être bouleversée avec l’arrivée de l’ovni DS Citroën. Peu après la fusion avec Delahaye fin juillet 1954, Hotchkiss abandonnait la construction de voitures de tourisme. Le dernier modèle, la Monceau, carrossée par Chapron, ne sera jamais vendue. Mais ironie du destin pour Benjamin Berkeley Hotchkiss mort en 1885 après avoir dû quitter les Etats-Unis. La marque décrochera la fabrication sous licence d’une star américaine, de 1955 à 1966 : la fameuse Jeep Willys du Débarquement !
OENOTOURISME
MON VIN PRÉFÉRÉ
A Ecueil sur la montagne de Reims, le terroir des coteaux recèle des trésors de bulles dorées aux arômes subtils et délicats. A en juger par les 1er Cru des champagnes Nicolas Maillart, vignerons depuis 1753. En 2003, à la neuvième génération, Nicolas Maillart a pris la relève de son père Michel sur le vignoble de 16 ha après avoir bourlingué en Afrique du Sud, en Espagne, dans l’Oregon pour parfaire son diplôme de formation viticole. Depuis, l’export représente 50 % des ventes du domaine qui est monté en gamme avec des cuvées parcellaires très affinées.
Cuvée Mont Martin Issu d’un terroir argileux- sablo-calcaire, ce 100 % Meunier s’exprime pleinement avec une belle tension sur une bouche épicée. Un vin précis avec une allonge fruitée-agrume, douce et constante, doublée d’une belle chaleur minérale au nez. Ce 1er cru sans fermentation malo-lactique qui sort du lot est le résultat d’un élevage sur lie de 6 mois , 100% en futs de chêne et sans dosage en sucre. (39 €)
Chaillot Gillis 1er cru Ce 100 % Chardonnay sans malo provient de vieilles vignes de 1963 sur un coteau plein sud argile-marne donnant un vin plus charpenté que sur la craie. D’une fraicheur minérale soutenue, ce 1ercru au bouquet aromatique ample dans la finesse et délicat au nez avec ses notes grillées, est d’une telle richesse qu’il peut se contenter d’un très faible dosage en sucre (2gr) issu en fait des sucres résiduels. Son élevage long en fût et l’absence de filtration sont garants d’une cuvée à la pureté exceptionnelle. (47 €) www.champagne-maillart.fr
PROFITEZ EN POUR VISITER…
REIMS
*La cathédrale, célèbre chef d’oeuvre de l’art gothique depuis 1211, où furent couronnés 25 rois de France après le baptême de Clovis en 498. La plus longue de toutes avec ses 149 m, elle a été miraculeusement rescapée après les destructions des bombardements de 14. Le fameux « Ange au sourire », statue emblématique du porche, peut en effet afficher son soulagement !
*Les caves à champagne dans les anciennes carrières de craie, Pommery, Veuve Cliquot et son dédale de 20 km de galeries, Taittinger sous l’ancienne abbaye Ste Nicaise, et celles de Lanson dont les galeries voutées servirent de logements pendant les bombardements de la guerre de 14, et même de chapelle avec un vestige qui subsiste aujourd’hui, une statue de la Vierge toujours accrochée sur la paroi.
*Le festival de façades Art déco, symboles de la reconstruction de la ville détruite à 80 % pendant la guerre de 14
*L’Hotel musée Le Vergeur XIII éme et Renaissance construit par un riche marchand grainetier
*L’abbaye St Remi, du nom de l’évêque qui baptisa Clovis, ses parties romanes, XVII ème et son grand cloître
*L’impressionnante porte gallo-romaine de Mars du temps où Reims s’appelait Durocortorum et dépassait en importance Lutèce qui deviendra Paris
*Le palais épiscopal du Tau et sa grande salle à voûte de bois en carène de navire renversée où se tenait le festin des rois après leur sacre. Le palais abrite aujourd’hui un musée sur la cathédrale où l’on réalise, en les voyant, que les statues d’origine sur sa façade mesuraient près de 5 mètres de hauteur !
*Hôtel Jean-Baptiste de La Salle édifié à partir de 1545. Belle cour Renaissance avec avec une tour à escalier à vis ajouré
*La demeure XIIIème des comtes de Champagne
*La villa Demoiselle, splendide témoin de l’Art Nouveau construit entre 1904 et 1908 sur la butte Ste Nicaise par Louis Majorelle pour le directeur des Caves Pommery
*Le musée des Beaux-arts, un des plus beaux de province avec ses collections de tableaux et de sculptures du XVI ème au XX ème : Le Nain, Boucher, Corot, Monet, Pissaro, Renoir, Gauguin, Maillo, Marquet, Foujita, Rouault, Manessier,…
*Le phare de Verzenay, un vrai phare au milieu d’une mer de vignes construit en 1909 par le négociant en champagne Joseph Goulet pour faire la promotion de sa maison. Le rez de chaussée faisait guingette, et en 1940 les Anglais placèrent sur le phare une batterie anti-aérienne. Après restauration en 1999 le Musée de la Vigne y a ouvert ses portes.
*Les Halles du Boulingrin et leur spectaculaire voute en béton de 19,85 m de haut et seulement 7 cm d’épaisseur construite en 1927.
*Le fort de la Pompelle . Symbole de la résistance rémoise pendant la deuxième guerre mondiale, il fut le seul de la région à rester aux mains des Français jusqu’en 1918 au prix de 12 000 morts. Aménagé en musée des tranchées on y trouve une étonnante (et unique!) collection de 500 couvre chefs de l’armée allemande.
*La bibliothèque Carnegie, chef d’oeuvre de l’Art Déco avec son entrée en mosaïque et son gigantesque lustre suspendu en vitrail.
*Le musée automobile de Reims-Champagne, 230 autos et motos de 1908 à nos jours, un festival de Delahaye, Delage, Panhard, et de voitures à pédales ! (84 Avue Georges Clemenceau/ 03 26 82 83 84/musee-automobile-reims-champagne.com)
EPERNAY et alentours
*Flanez le long des 1500 m de l’avenue de Champagne pour admirer tous les hôtels particuliers où se sont installées les grandes marques champenoises au dessus de leurs 110 km de caves. « The most drinkable avenue of the world » comme l’avait surnommé Churchill qui était un connaisseur !
*La tour de Castellane, construite entre 1903 et 1905 comme emblème publicitaire de la marque de champagne. Gravir ses 237 marches vaut la peine pour contempler du haut de ses 65 m la ville d’Epernay et la vallée de la Marne. A voir aussi son musée sur l’élaboration du champagne.
*Le château Perrier, construit au XIX ème dans le style Louis XIII pour Charles Perrier propriétaire de la marque de champagne Perrier-Jouet. En 1940 il abrita le QG des armées britanniques, puis allemandes de 1942 à 1944. Après la libération de la ville par Patton, les Américains s’y établirent à leur tour !
*Le théâtre Gabrielle Dorziat, du nom d’une comédienne née à Epernay. Inauguré en 1902, il est un des rares théâtre à l’italienne dont la machinerie est encore dans son état d’origine. Mais on n’est pas au coeur du champagne pour rien : les nudités allégoriques des peintures du plafond du foyer chantent l’amour au milieu de guirlandes de raisins. Et sur la façade une sculpture évoque la vigne inspirant l’art théâtral !
*L’abbaye de Hautvillers, fondée en 650, et célèbre par son moine Dom Pérignon (1639-1715) pour ses trouvailles novatrices dans l’élaboration du champagne par assemblage de crus différents.
*Le château de La Marquetterie à Pierry. Ce pur joyau Louis XV a été construit en 1734 par un neveu du grand architecte Gabriel. Pendant la Grande guerre, le maréchal Foch en fit son quartier général. Et son énorme Renault à 6 roues, avec laquelle il sillonnait les champs de bataille, y est d’ailleurs exposée. Tombé sous le charme du château alors qu’il y était en service à l’état major en 1915, Pierre Taittinger le racheta en 1932.
*L’abbatiale St Pierre d’Orbais . Avec son architecture monumentale et sa flèche gothique qui se voit de loin, elle a été élevée au XII ème par Jean d’Orbais. Celui-ci en aurait fait le prototype de la cathédrale de Reims dont il sera le premier maitre d’oeuvre.
*Le mémorial de Dormans, sa grande tour et son ossuaire rassemblent les restes de 1500 soldats de toutes nationalités (dont seuls 11 furent identifiés) qui furent tués pendant les combats sur le front de la Marne.
PUBLICITE
POUR UNE HALTE UN CHOIX S’IMPOSE
Situé au cœur du vignoble de la Montagne de Reims, l’hôtel-restaurant « Le Château de Rilly » vous accueille dans une ancienne demeure de la fin du XVIII ème siècle entièrement rénovée.
L’établissement comprend 15 chambres climatisées, trois salles de restaurant, un bar, un espace détente avec jacuzzi et deux cabines de sauna (possibilité de réserver des soins du corps).
Un parking privé situé à l’arrière du Château est réservée à notre clientèle sans frais supplémentaire.
L’ensemble de l’établissement est placé sous vidéo-surveillance.
Le Château de Rilly
38 Rue de Reims
51500 RILLY LA MONTAGNE
03.26.07.53.21
lechateauderilly@gmail.com