DOMAINE LUQUET / Patrick, Sandrine, Christine, Kevin, Loïc Luquet
Sa Monaquatre, ce vigneron l’a fait vieillir aussi bien que ses vins. Une auto qui était une revanche de Louis Renault sur André Citroën arrivé 20 ans après lui dans l’automobile, et devenu N°1 en Europe !
« Cette voiture est magique : elle me fait vendre du vin ! » C’est l’idée qu’a trouvée Patrick Luquet en alliant sa passion pour l’automobile et son métier de vigneron à Fuisse dans le Maconnais. En 2007 il s’ achète cette vieille Renault Monaquatre de 1932 qui lui a tapé dans l’oeil pour son look de teuf teuf rétro et sa peinture bicolore. «Au départ, je cherchais une ancienne française qui puisse incarner notre patrimoine automobile national et s’associer avec la tradition de notre patrimoine viticole du Maconnais qu’on cultive dans la famille depuis 1878.
Et aussi pour partager le plaisir de rouler dans cet ancêtre avec nos clients qui sont ravis de découvrir nos beaux paysages à petite vitesse dans un inoubliable et sympathique tintamarre mécanique. Voilà comment très vite, cette Monaquatre est devenue la vitrine emblématique de notre vignoble qui déclenche la sympathie autour d’elle quand on circule. Et donne envie de goûter nos vins ! » En 1932, ça n’était pas bien sûr l’objectif de Louis Renault en lançant cette petite Monaquatre. Le créateur de la marque au losange a alors besoin de remplaçer, en plus moderne, sa Monasix.
Objectif : mieux tenir tête à son rival André Citroën devenu N°1 en Europe, bien qu’arrivé 20 ans après lui dans l’industrie automobile qu’il a révolutionné par ses innovations techniques. Le Franc-comtois Peugeot lui faisait aussi de l’ombre avec sa 301 sur ce créneau des petites voitures populaires. Pour se démarquer, l’industriel de Boulogne Billancourt présente donc en octobre 1931 au Salon de l’auto de Paris sous la verrière du Grand Palais cette Monaquatre Type UY à armature en bois et au 4 cylindres 1299 cm3 à soupapes latérales de 25 ch.
Et avec une nouveauté sur le tableau de bord : un voyant de pression d’huile. Car pour gagner en performance, le graissage du moteur s’effectue pour la première fois sous pression par une pompe. Les ventes démarre bien avec 8964 exemplaires en 1932. Puis en 1933, avec la Monaquatre type YN au moteur plus puissant de 1463 cm3, la production bondit à 14 158 exemplaires, et la vitesse de 90 km/h à 105 km/h ! Au total jusqu’à son remplacement en 1936 par la Celtaquatre, la Monaquatre se vendra à 51 523 unités déclinées aussi en 2 portes, en commerciale, en cabriolet ou en coach sport.
« Par rapport aux voitures d’aujourd’hui de plus en plus aseptisées, et je ne parle pas des électriques, cette Monaquatre est amusante à conduire avec des sensations qu’on ne connaît plus. Comme le maniement de ce grand levier de vitesse qui sort du plancher, la quatrième pédale pour le démarreur électrique au pied ou le son rauque de son klaxon ! Et par rapport à la pression du quotidien, à son volant on savoure le plaisir de prendre son temps.»
Sa passion pour l’automobile, Patrick Luquet l’a chevillée au corps : « J’ai été marqué, confie -t- il, par mon père fana de Formule 1 qui m’emmenait sur les circuits à Monaco et Dijon ou dans des musées de voitures anciennes. Et j’ai eu une jeunesse bercée dans ses Alfa Romeo et ses BMW. » Tirant la leçon apprise de sa Monaquatre que, contrairement aux idées reçues, l’association entre l’automobile et le vin n’est pas politiquement incorrecte, Patrick Luquet a acheté un vieux fourgon tollé Citroën des années 50. Il ne roule plus. Mais notre vigneron au sens commercial aiguisé l’a transformé en remorque d’exposition et de dégustation qu’il amène dans les salons des vins au lieu de prendre un stand classique comme comme tout le monde. « On fait un tabac avec, car beaucoup de gens trouve l’idée sympa et viennent nous voir par curiosité. Comme quoi, le vin ou l’auto c’est tout pareil : du partage ! »
LA MÊME MARQUE AUJOURD’HUI
UN LOUPÉ POUR LE RAFALE…
Désolé amis lecteurs, vous ne bénéficierez pas de l’article prévu sur le nouveau Rafale. Renault, contrairement aux autres constructeurs automobiles, exclut depuis un certain temps vinsetvintage.fr des essais presse de ses derniers modèles au mépris des milliers d’abonnés du site. Curieuse conception de la « Renaulution » censée relancer les ventes de l’entreprise et de son service communication ayant pour mission, en principe, de faire connaitre au maximum les nouveautés de sa marque. Je vous laisse apprécier…
OENOTOURISME
MES VINS PRÉFÉRÉS
Depuis 6 générations dans le Maconnais à Fuissé, la famille Luquet fait fructifier son vignoble de 31 ha sur cette appellation renommée pour ses blancs parfumés.A partir des vignes de Pouilly-Fuissé dont l’age moyen est de 55 ans et St Véran (40 ans) les vins sont élevés au minimum 6 mois en fût pour leur donner un léger boisé. « Et on gagne à garder notre image en ne vendant pas nos vins à moins de deux ans pour leur donner un maximum de maturité et de charme gustatif » explique Patrick Luquet.
-Pouilly-Fuissé « Au Bourg » 2020 / 24,50 € / Riche et profond, il provient d’une vieille vigne plantée par le grand-père en 1927 dans un enclos sur une cuvette argileuse qui accentue la finesse de ce Chardonnay dont les vignes à l’abri du vent bénéficient de la chaleur de la réverbération des murs de l’église et de la mairie entre lesquels elles sont plantées.
-Pouilly-Fuissé Premier Cru « les vignes blanches » 2020 / 28,50 €/
Situées sur un terrain calcaire, d’où leur nom, ces vignes donnent un blanc sec fruité à la minéralité plus tendue.
-Saint-Véran « Vieilles Vignes » 2020 /14,20 €/ Médaille d’or du concours mondial des Féminalise Vinifié 5 mois en fûts de chêne, ce Chardonnay au fruité ample, issu d’une parcelle plantée en 1983 sur un terroir caillouteux et d’argiles rouges, dégage des arômes giboyeux avec des notes de noisettes grillées, sur une délicieuse rondeur de cuir, un grand moment.
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